Chronique : L’accord PS – Verts est dangereux

Enfin ! Un accord électoral entre PS et Verts a été trouvé ! François Hollande ne pouvait pas se déjuger de sa décision publique de ne pas fermer le chantier de la centrale nucléaire EPR de Flamanville en construction. De son côté la candidate écologiste Eva Joly avait fermement soutenu devant des millions de téléspectateurs qu’il n’y aurait pas d’accord électoral si le PS ne cédait pas sur cette clause. Et tant pis si les Verts n’auraient pas de députés, avait-elle ajouté avec une noble intransigeance.

Que l’on se rassure ! L’esprit de compromis, de compromission plutôt, s’est imposé ! Pour aboutir à ce lamentable échange : les Verts acceptent de fermer les yeux sur Flamanville, et en échange obtiennent que le PS leur abandonne 60 circonscriptions, ainsi que la fermeture de 24 centrales nucléaires. Il y aura donc pour la première fois un groupe Verts à l’Assemblée Nationale en 2012. Quant à Eva Joly, on attend qu’elle nous montre sa sincérité et son désintéressement en refusant d’entériner cet accord.

La seule inconnue de ce désastreux marché est la nature du remplacement des centrales nucléaires supprimées. Car c’est 34 % de la production électrique française qu’il va falloir remplacer (le nucléaire a fourni 81 % de l’électricité en 2010). Par des énergies renouvelables, bien sûr : c’est Eva Joly et François Hollande qui l’affirment, en promettant de surcroit un fort développement économique dû aux énergies « vertes » (alors que c’est un fiasco aux États Unis ou chez nous: les bénéficiaires sont surtout les chinois… et le nucléaire qui est aussi exporté emploie 400 000 personnes en France) !

Or les lois de la physique sont telles que l’on ne peut remplacer par des énergies photovoltaïques et éoliennes au maximum que 10 % de l’électricité consommée. Et que les 24% qui manqueraient ne pourraient être comblés que par du charbon et du gaz qu’il faudrait importer. Le gaz viendrait de Russie, comme pour l’Allemagne, qui doit s’incliner devant l’ukase du patron de Gazprom Alexej Miller, grand ami de Vladimir Poutine, qui a décidé d’augmenter du prix du gaz de 354 $ maintenant à 500 $/Mm3 d’ici fin 2011.

Que le charbon soit le combustible le plus polluant en CO2, alors que le nucléaire n’en produit pas, n’émeut pas nos valeureux combattants de l’écologie aux convictions décidément fort élastiques. Pas d’état d’âme non plus chez ces candidats à la magistrature suprême pour la centaine de milliards d’euros qu’il va falloir trouver pour financer ce changement, alors qu’on a toutes les peines du monde à boucler le plan d’économies en cours de 7 milliards d’euros (sachant qu’il faudra prévoir de nouvelles centrales au charbon ou gaz pour la totalité des 34 % manquants, et pas seulement les 24%, le renouvelable ne produisant pas pendant la majorité du temps).

Ce n’est pas prendre une position politique que de trouver ces décisions effarantes. Eva Joly et François Hollande ignorent manifestement tout de la question énergétique, puisqu’ils croient que les énergies photovoltaïque et éolienne peuvent remplacer le nucléaire. Ils n’ont pas remarqué qu’il est fréquent que le vent et le soleil ne soient pas présents. Et que dans ces moments le pays s’arrêterait si d’autres énergies ne prenaient pas la relève pour la totalité du besoin. Ils vont arrêter des centrales qui marchent (et n’ont eu aucun accident sérieux depuis leurs débuts), sans nous dire par quoi ils les remplaceront pendant 90 % du temps. Ils sont des casseurs incompétents, irresponsables et hypocrites. Je vous invite donc à signer une pétition sur le maintien du nucléaire..