Malgré l’accord intervenu récemment sur la reconduction du plan de sauvetage de la Grèce, le risque d’une sortie de ce pays de la zone euro n’a pas disparu, selon la dernière étude de PwC « Global Economy Watch ». Les économistes de PwC conseillent aux entreprises de commencer à prendre leurs dispositions en vue d’un retrait éventuel de la Grèce de la zone euro. Ayant actualisé le scénario élaboré en 2011 dans cette même perspective, ils font ressortir deux facteurs susceptibles de contribuer à un tel départ et identifient trois modes d’impact possible de cet événement sur la zone euro dans son ensemble.
Crise du crédit et échec des réformes économiques
Selon Olivier Salesse, Directeur Strategy chez PwC: « Le gouvernement grec doit continuer à mettre en œuvre les réformes et démontrer à ses créanciers que des progrès ont été accomplis s’il veut percevoir les fonds nécessaires pour faire face aux obligations de la dette venant à échéance. Mais il doit aussi, dans le même temps, conserver le soutien des membres de son parti et de l’opinion publique grecque en général ».
La sortie de la Grèce de la zone euro pourrait résulter d’une crise du crédit et/ou de l’échec de la mise en œuvre des réformes économiques Les deux principaux facteurs pouvant entraîner le départ de la Grèce sont les suivants :
Une crise du crédit en Grèce – D’après les données récentes de la Banque centrale européenne, les dépôts détenus par les institutions monétaires et financières (IMF) grecques se sont effondrés pour atteindre environ 155 milliards d’euros en janvier 2015, soit le même niveau que celui enregistré en juin 2012 (voir Figure 1). La poursuite des sorties de capitaux pourrait entraîner une pénurie de liquidités pour les banques grecques et les rendre encore plus dépendantes, pour leur refinancement, de l’aide d’urgence (ELA) dont le coût est élevé et les montants limités.
L’échec de la mise en œuvre des réformes économiques – Les autorités grecques sont parvenues à un accord avec les autres gouvernements de la zone euro portant sur la prolongation de l’aide financière pour une durée de quatre mois, sous réserve de poursuivre les efforts en matière de réforme économique entre autres. Selon l’Agence de gestion de la dette publique grecque, un peu moins de 40 milliards d’euros de dette arrivent à échéance en 2015. A défaut de tenir leurs engagements de réforme, les autorités grecques ne recevront pas l’aide nécessaire pour honorer ces remboursements, entraînant un risque de défaut souverain.
La sortie de la Grèce de la zone euro pourrait résulter d’une crise du crédit et/ou de l’échec de la mise en œuvre des réformes économiques Les deux principaux facteurs pouvant entraîner le départ de la Grèce sont les suivants :
Une crise du crédit en Grèce – D’après les données récentes de la Banque centrale européenne, les dépôts détenus par les institutions monétaires et financières (IMF) grecques se sont effondrés pour atteindre environ 155 milliards d’euros en janvier 2015, soit le même niveau que celui enregistré en juin 2012 (voir Figure 1). La poursuite des sorties de capitaux pourrait entraîner une pénurie de liquidités pour les banques grecques et les rendre encore plus dépendantes, pour leur refinancement, de l’aide d’urgence (ELA) dont le coût est élevé et les montants limités.
L’échec de la mise en œuvre des réformes économiques – Les autorités grecques sont parvenues à un accord avec les autres gouvernements de la zone euro portant sur la prolongation de l’aide financière pour une durée de quatre mois, sous réserve de poursuivre les efforts en matière de réforme économique entre autres. Selon l’Agence de gestion de la dette publique grecque, un peu moins de 40 milliards d’euros de dette arrivent à échéance en 2015. A défaut de tenir leurs engagements de réforme, les autorités grecques ne recevront pas l’aide nécessaire pour honorer ces remboursements, entraînant un risque de défaut souverain.
L'ensemble de la zone euro serait touché
Les trois canaux par lesquels une sortie de la Grèce pourrait avoir un impact sur l’ensemble de la zone euro sont les suivants :
Secteur bancaire – Selon l’étude de PwC, le départ de la Grèce de la zone euro ne devrait pas avoir de graves répercussions dans le secteur bancaire, qui serait en mesure de gérer la situation. L’exposition des banques des quatre grands pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie et Espagne) à la Grèce est, en effet, passée d’environ 104 milliards de dollars en 2010 à 34 milliards de dollars, d’après les dernières estimations. L’exposition du secteur bancaire allemand à la Grèce, la plus forte en termes absolus, ne représente que 0,8 % environ du PIB de ce pays. Quant à l’exposition directe des banques françaises, italiennes et espagnoles, elle ne dépasse pas 0,1 % du PIB.
Détenteurs de la dette grecque – L’étude de PwC révèle que les Etats de la zone euro détiennent indirectement près de 60 % de la dette publique grecque. En cas de défaut de la Grèce, la dette sera annulée (tout au moins en partie). Or, cela pourrait constituer un risque pour les pays dont le fardeau de la dette est déjà élevé. Ainsi, une sortie de la Grèce pourrait avoir des conséquences négatives sur l’Italie, qui garantit environ 20 % des fonds de sauvetage de la zone euro et dont le rapport entre la dette publique brute et le PIB est d’environ 13o %. L’exposition de l’Italie à la dette publique grecque représente environ 2 % de son PIB, de sorte qu’un défaut de paiement de l’Etat hellène pourrait se traduire par un tour de vis budgétaire en Italie à l’heure où Rome s’efforce de résorber le déficit de ses finances publiques. Effet de contagion inattendu – La sortie de la Grèce n’aura pas seulement un impact sur les chiffres économiques et les statistiques financières.
Un tel événement pourrait en effet renforcer le climat d’incertitude politique, car d’autres pays risquent de réclamer à leur tour des concessions concernant leurs engagements. Par ailleurs, cela pourrait aussi créer un précédent et amener d’autres Etats à quitter la zone euro. Rappelons que l’Espagne et le Portugal, où le chômage atteint des taux à deux chiffres, organiseront des élections législatives à la fin de 2015. Certes, les conséquences au plan interne d’un départ de la Grèce de la zone euro pourraient détourner les électeurs d’autres pays de la tentation souverainiste, mais on n’est pas à l’abri de surprises. Une sortie de la Grèce remettrait également en question le rôle de ce pays au sein de l’UE et de l’OTAN, provoquant encore plus d’incertitudes.
Secteur bancaire – Selon l’étude de PwC, le départ de la Grèce de la zone euro ne devrait pas avoir de graves répercussions dans le secteur bancaire, qui serait en mesure de gérer la situation. L’exposition des banques des quatre grands pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie et Espagne) à la Grèce est, en effet, passée d’environ 104 milliards de dollars en 2010 à 34 milliards de dollars, d’après les dernières estimations. L’exposition du secteur bancaire allemand à la Grèce, la plus forte en termes absolus, ne représente que 0,8 % environ du PIB de ce pays. Quant à l’exposition directe des banques françaises, italiennes et espagnoles, elle ne dépasse pas 0,1 % du PIB.
Détenteurs de la dette grecque – L’étude de PwC révèle que les Etats de la zone euro détiennent indirectement près de 60 % de la dette publique grecque. En cas de défaut de la Grèce, la dette sera annulée (tout au moins en partie). Or, cela pourrait constituer un risque pour les pays dont le fardeau de la dette est déjà élevé. Ainsi, une sortie de la Grèce pourrait avoir des conséquences négatives sur l’Italie, qui garantit environ 20 % des fonds de sauvetage de la zone euro et dont le rapport entre la dette publique brute et le PIB est d’environ 13o %. L’exposition de l’Italie à la dette publique grecque représente environ 2 % de son PIB, de sorte qu’un défaut de paiement de l’Etat hellène pourrait se traduire par un tour de vis budgétaire en Italie à l’heure où Rome s’efforce de résorber le déficit de ses finances publiques. Effet de contagion inattendu – La sortie de la Grèce n’aura pas seulement un impact sur les chiffres économiques et les statistiques financières.
Un tel événement pourrait en effet renforcer le climat d’incertitude politique, car d’autres pays risquent de réclamer à leur tour des concessions concernant leurs engagements. Par ailleurs, cela pourrait aussi créer un précédent et amener d’autres Etats à quitter la zone euro. Rappelons que l’Espagne et le Portugal, où le chômage atteint des taux à deux chiffres, organiseront des élections législatives à la fin de 2015. Certes, les conséquences au plan interne d’un départ de la Grèce de la zone euro pourraient détourner les électeurs d’autres pays de la tentation souverainiste, mais on n’est pas à l’abri de surprises. Une sortie de la Grèce remettrait également en question le rôle de ce pays au sein de l’UE et de l’OTAN, provoquant encore plus d’incertitudes.
Absence d'accord entre les gouvernement
Ce scénario prend pour hypothèque l’absence d’accord entre les gouvernements concernés sur un allongement du programme d’aide à la Grèce, amenant ce pays à quitter la zone euro au troisième trimestre 2015. Les économistes s’appuient sur les hypothèses suivantes :
- le renoncement du gouvernement grec de s’acquitter de ses obligations en matière de dette ;
- la mise en place de contrôles sur les mouvements de capitaux pour éviter les sorties de fonds déposés auprès des banques grecques au profit des autres institutions financières de la zone euro ;
- et le remplacement, sur décision des autorités grecques, de l’euro par la « nouvelle drachme », initialement introduite à parité avec l’euro puis autorisée à fluctuer librement.
Dans la pratique, les économistes de PwC s’attendent à une dépréciation presque immédiate de la « nouvelle drachme » et à une envolée de l’inflation aux environs de 6 % en moyenne en 2015.Dans ce type de scénario, l’économie grecque se replie en 2015 comme en 2016, essentiellement sous l’effet d’une nette contraction de l’investissement des entreprises et de la consommation des ménages, avant de renouer avec la croissance en 2017.
- le renoncement du gouvernement grec de s’acquitter de ses obligations en matière de dette ;
- la mise en place de contrôles sur les mouvements de capitaux pour éviter les sorties de fonds déposés auprès des banques grecques au profit des autres institutions financières de la zone euro ;
- et le remplacement, sur décision des autorités grecques, de l’euro par la « nouvelle drachme », initialement introduite à parité avec l’euro puis autorisée à fluctuer librement.
Dans la pratique, les économistes de PwC s’attendent à une dépréciation presque immédiate de la « nouvelle drachme » et à une envolée de l’inflation aux environs de 6 % en moyenne en 2015.Dans ce type de scénario, l’économie grecque se replie en 2015 comme en 2016, essentiellement sous l’effet d’une nette contraction de l’investissement des entreprises et de la consommation des ménages, avant de renouer avec la croissance en 2017.