Le mois de mars aura vu les grandes banques centrales défiler les unes après les autres. Après la kyrielle de mesures annoncées par la BCE (le 10 mars), puis la BoJ qui (le 14 Mars) a indiqué vouloir étudier l’impact des taux négatifs avant de prendre d’éventuelles nouvelles mesures, la Fed s’exprime aujourd’hui et devrait apporter des éléments de réponse à l’une des questions qui continuent de cristalliser l’attention des marchés depuis plusieurs mois : à quel rythme la Fed resserrera-t-elle sa politique monétaire pour 2016 ?
Les conditions financières sont restées tendues aux Etats-Unis
Les membres de la Fed n’ayant pas communiqué auprès des marchés sur une éventuelle hausse de taux en mars, Janet Yellen devrait en toute logique annoncer le statu quo monétaire. En prenant un peu plus de recul, force est de constater que les conditions financières sont restées tendues aux Etats-Unis à l’image du taux de change effectif (réel comme nominal) qui a continué de s’apprécier tout comme la hausse du taux d’intérêt exigé par les investisseurs pour financer la dette des entreprises américaines. En outre, la banque centrale reste parfaitement consciente des difficultés que traversent de nombreuses économies émergentes et de l’impact négatif que susciterait une augmentation brutale et non préparée de ses taux d’intérêt.
Si l’on devait s’en tenir à ce premier tableau, Janet Yellen ne prendrait aucun risque et adopterait un ton très accommodant. Or, les dernières statistiques économiques publiées ont montré que l’économie américaine a continué de croître au premier trimestre à un rythme voisin de son potentiel que nous estimons proche de 2,2%. Le secteur manufacturier donne des signes d’amélioration et le secteur des services demeure en territoire expansionniste. Les créations d’emplois restent dynamiques dans un contexte où le taux de participation progresse de manière visible. Et l’inflation des prix à la consommation, purgée de ses composantes volatiles, a dépassé la cible de la Fed et atteint désormais +2.2% sur un an (chiffre de janvier).
Cet ensemble de bonnes nouvelles devrait se matérialiser par une accélération des salaires courant 2016 soutenant ainsi la consommation et in fine l’inflation par le jeu des effets de second tour. En outre, les moyens conséquents déployés par la BCE pour accentuer son assouplissement quantitatif facilitent la tâche de la Fed pour remonter son taux directeur. Dans ce contexte, Janet Yellen devrait vraisemblablement durcir le ton en vue de préparer le marché à la poursuite du resserrement monétaire, tout en maintenant sa vigilance vis-à-vis des chocs externes qui pourraient encore déstabiliser la croissance américaine. Si, comme nous le pensons, l’économie américaine verra sa croissance ralentir en 2017, l’année 2016 constitue une fenêtre d’opportunité pour la Fed pour se redonner quelques munitions. C’est pourquoi, et conformément à notre scénario central, nous pensons que la Fed montera ses taux dès le mois de juin.
A propos de l'auteur : Mabrouk Chetouane est responsable de la recherche et de la stratégie chez BFT Investment Managers.
Si l’on devait s’en tenir à ce premier tableau, Janet Yellen ne prendrait aucun risque et adopterait un ton très accommodant. Or, les dernières statistiques économiques publiées ont montré que l’économie américaine a continué de croître au premier trimestre à un rythme voisin de son potentiel que nous estimons proche de 2,2%. Le secteur manufacturier donne des signes d’amélioration et le secteur des services demeure en territoire expansionniste. Les créations d’emplois restent dynamiques dans un contexte où le taux de participation progresse de manière visible. Et l’inflation des prix à la consommation, purgée de ses composantes volatiles, a dépassé la cible de la Fed et atteint désormais +2.2% sur un an (chiffre de janvier).
Cet ensemble de bonnes nouvelles devrait se matérialiser par une accélération des salaires courant 2016 soutenant ainsi la consommation et in fine l’inflation par le jeu des effets de second tour. En outre, les moyens conséquents déployés par la BCE pour accentuer son assouplissement quantitatif facilitent la tâche de la Fed pour remonter son taux directeur. Dans ce contexte, Janet Yellen devrait vraisemblablement durcir le ton en vue de préparer le marché à la poursuite du resserrement monétaire, tout en maintenant sa vigilance vis-à-vis des chocs externes qui pourraient encore déstabiliser la croissance américaine. Si, comme nous le pensons, l’économie américaine verra sa croissance ralentir en 2017, l’année 2016 constitue une fenêtre d’opportunité pour la Fed pour se redonner quelques munitions. C’est pourquoi, et conformément à notre scénario central, nous pensons que la Fed montera ses taux dès le mois de juin.
A propos de l'auteur : Mabrouk Chetouane est responsable de la recherche et de la stratégie chez BFT Investment Managers.