Lors de son dernier comité monétaire, la Fed a choisi de reporter la hausse de ses taux directeurs. Le retour des incertitudes quant à l’environnement économique global, compte tenu du ralentissement chinois, a semble-t-il convaincu la banque centrale américaine de temporiser.
Résilience face au risque de « ralentissement importé » de Chine
Pourtant, le cycle économique américain présente des signes de robustesse. Le marché de l’emploi est aujourd’hui bien orienté. Les demandes d’inscriptions hebdomadaires au chômage, un indicateur clé outre-Atlantique, sont en baisse constante et significative. Si bien qu’après vingt-huit semaines consécutivessous le seuil de 300 000, les inscriptions hebdomadaires retrouvent leur niveau du début des années 2000, avant l’éclatement de la bulle internet. Après cinq années de redressement, la croissance de l’emploi non agricole avoisine 2% (en glissement annuel), tandis que la reprise à plein régime de l’activité des entreprises a permis une forte augmentation des nouvelles offres d’emploi (JOLTS : Job Openings Labor Turnover Survey). A 5,4 millions selon les dernières statistiques disponibles du mois d’août, elles sont proches de niveaux records, et représentent 3,6% du total des emplois américains.
La faiblesse actuelle des cours du pétrole, qui profite au pouvoir d’achat des ménages, et la reprise du marché immobilier soutiennent également l’activité économique. Le secteur privé américain a connu un profond mouvement de désendettement après la crise de 2008 et nous observons une nette amélioration du ratio dette/revenus disponibles chez les ménages, passé d’environ 130% il y a sept ans à 102% aujourd’hui. L’assainissement de la situation financière des ménages contribue à revigorer le secteur immobilier, en témoignent la croissance des mises en chantier et la hausse de l’emploi dans le secteur du bâtiment.
La faiblesse actuelle des cours du pétrole, qui profite au pouvoir d’achat des ménages, et la reprise du marché immobilier soutiennent également l’activité économique. Le secteur privé américain a connu un profond mouvement de désendettement après la crise de 2008 et nous observons une nette amélioration du ratio dette/revenus disponibles chez les ménages, passé d’environ 130% il y a sept ans à 102% aujourd’hui. L’assainissement de la situation financière des ménages contribue à revigorer le secteur immobilier, en témoignent la croissance des mises en chantier et la hausse de l’emploi dans le secteur du bâtiment.
Par ailleurs, le scénario d’un « ralentissement importé » de Chine est à relativiser, les dommages collatéraux sont aujourd’hui bénins pour les Etats-Unis. En effet, les exportations américaines vers la Chine ne représentent que 0,80% du PIB des Etats-Unis. Et même en considérant les liens commerciaux qui unissent les Etats-Unis avec les pays les plus sensibles au ralentissement économique chinois, le risque de répercussion reste réduit : si la Corée du Sud et l’Australie sont les plus gros exportateurs nets vers la Chine, en revanche, ces pays importent assez peu de biens américains.
Dans ces conditions, notre scénario est celui d’une première remontée des taux directeurs de la Fed en décembre. La banque centrale devrait d’ici là (et en particulier lors de son comité monétaire du 27 et 28 octobre) préparer les marchés à cette perspective.
A propos de l'auteur : Dan Roberts est directeur des investissements chez MacKay Shields, gestionnaire des fonds en obligations d’entreprises nord-américains de Nordea Investment Funds.
Dans ces conditions, notre scénario est celui d’une première remontée des taux directeurs de la Fed en décembre. La banque centrale devrait d’ici là (et en particulier lors de son comité monétaire du 27 et 28 octobre) préparer les marchés à cette perspective.
A propos de l'auteur : Dan Roberts est directeur des investissements chez MacKay Shields, gestionnaire des fonds en obligations d’entreprises nord-américains de Nordea Investment Funds.