Toute solution à la crise grecque est impossible tant que ce pays ne peut dévaluer, c’est-à-dire quitter l’euro. On voit bien que l’aide internationale considérable dont la Grèce a déjà bénéficié (120 milliards d’euros) n’a servi à rien. Les plans drastiques appliqués à ce pays n’ont abouti qu’à faire fortement baisser l’activité économique (de 8% déjà), ce qui a finalement aggravé la situation en augmentant encore le besoin de financement. Leur donner une nouvelle aide de 110 Md€ serait augmenter à fonds perdus notre propre endettement.
Une dégradation continue
Il faut maintenant trancher dans le vif, et accepter la faillite de la Grèce, punissant ainsi des prêteurs imprévoyants. Cela aura un coût pour la France également, mais moins que si nous prolongeons encore cette fiction : l’euro. La Grèce n’est que l’un des pays de la zone euro menacés de faillite, en compagnie des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Spain), mais aussi de la Belgique, l’Italie … et la France.
La situation de notre pays s’est dégradée de façon continue depuis la création de l’ECU, en 1978, qui s’est traduite par un resserrement des marges de fluctuation des monnaies européennes. La dernière dévaluation du franc français remonte au 21 mars 1983. Cette dégradation s’est traduite par une augmentation de la dette de la France. Celle-ci, qui était très faible en 1980, a augmenté jusqu’à 1 400 Md€ aujourd’hui, avec une charge de la dette (intérêts payés) de 43 Md€ /an (soit un taux d’intérêt de 3% par an), d’un montant comparable à l’impôt sur le revenu (49 Md€).
La situation de notre pays s’est dégradée de façon continue depuis la création de l’ECU, en 1978, qui s’est traduite par un resserrement des marges de fluctuation des monnaies européennes. La dernière dévaluation du franc français remonte au 21 mars 1983. Cette dégradation s’est traduite par une augmentation de la dette de la France. Celle-ci, qui était très faible en 1980, a augmenté jusqu’à 1 400 Md€ aujourd’hui, avec une charge de la dette (intérêts payés) de 43 Md€ /an (soit un taux d’intérêt de 3% par an), d’un montant comparable à l’impôt sur le revenu (49 Md€).
Les intérêts à payer par la France pourraient doubler d’ici 4 à 5 ans
Le service de la dette (intérêts + nouveaux emprunts) est de 174 Md€/an. De plus, les taux d’intérêts sont actuellement historiquement bas, avec pour la France la meilleure note (AAA) des agences de notation, ce qui permet d’emprunter aux taux les plus bas. Mais sous l’effet de la hausse des matières premières et des produits alimentaires, l’inflation augmente à nouveau, ce qui se propage aux taux d’intérêt. Les intérêts à payer par la France pourraient doubler d’ici 4 à 5 ans. Comment pourra-t-on payer ?
L’augmentation de la dette provient de dépenses annuelles plus fortes que les recettes. Les dépenses à caractère social ont augmenté chaque année, quelle que soit la couleur du gouvernement. Certes notre système de santé publique a été classé premier des 190 pays affiliés à l’OMS, et cela se traduit notamment par la deuxième longévité mondiale (derrière le Japon). En période pré-électorale (c’est-à-dire presqu’en permanence !), les promesses pleuvent. Nicolas Sarkozy a déjà apporté sa contribution à la dégradation des comptes publics, mais apparemment, c’était encore insuffisant. Un éclair de lucidité avait semblé toucher François Fillon quand il avait déclaré, en 2007, qu’il était le premier ministre « d’un pays en faillite », mais manifestement, il s’en est accommodé depuis.
L’augmentation de la dette provient de dépenses annuelles plus fortes que les recettes. Les dépenses à caractère social ont augmenté chaque année, quelle que soit la couleur du gouvernement. Certes notre système de santé publique a été classé premier des 190 pays affiliés à l’OMS, et cela se traduit notamment par la deuxième longévité mondiale (derrière le Japon). En période pré-électorale (c’est-à-dire presqu’en permanence !), les promesses pleuvent. Nicolas Sarkozy a déjà apporté sa contribution à la dégradation des comptes publics, mais apparemment, c’était encore insuffisant. Un éclair de lucidité avait semblé toucher François Fillon quand il avait déclaré, en 2007, qu’il était le premier ministre « d’un pays en faillite », mais manifestement, il s’en est accommodé depuis.
Rappelons que, depuis sa création, l’euro s’est apprécié de 45 % par rapport au dollar
Donc, côté dépenses, on a été servi. Mais sans compensation par de nouvelles recettes, avec un développement économique à la traîne par rapport au reste du monde, en moyenne 1,5 % annuellement, pas suffisant pour résorber le chômage. Et cela, on le doit en majeure partie à l’euro, qui en imposant un taux de change faramineux (rappelons que l’euro s’est apprécié par rapport au dollar de 45% depuis sa création), a conduit l’économie française, championne du monde des prélèvements sociaux sur le travail, à une situation non concurrentielle, à l’origine de bien des délocalisations. La France s’est fortement désindustrialisée.
Nous voilà embarqué dans une spirale mortifère, où nous devrons obligatoirement continuer à augmenter notre endettement (rappelons que le déficit projeté du budget 2012 est de 90 Md€), en devant faire face à la poursuite de la désindustrialisation, alors que l’industrie est pourtant la plus solide source de richesse. Et faute d’activité nouvelle, les comptes ne pourront être redressés. Le seul moyen de s’en sortir serait, comme pour la Grèce, de pouvoir dévaluer, c’est-à-dire de sortir de l’euro.
Certes, une dévaluation renchérira le coût de la dette. Mais pour une dévaluation de 20%, la dette due aux non-résidents n’augmentera que de 12%. Une majoration qui serait vite effacé par la hausse du taux de croissance de l’économie française qu’il serait légitime d’attendre.
La monnaie européenne unique était une belle idée à laquelle nous avons cru. Mais aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence. Une telle monnaie impose une cohérence économique, sociale et fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui. Ce n’est pas l’Europe qui est en cause, dont les bienfaits en dehors de la sphère économique sont patents. Mais aujourd’hui, quel courant politique, en dehors des extrêmes, aura le courage de reconnaître cette incohérence et ses conséquences, et d’en tirer la conclusion qui s’impose : sortir la France de l’euro.
Nous voilà embarqué dans une spirale mortifère, où nous devrons obligatoirement continuer à augmenter notre endettement (rappelons que le déficit projeté du budget 2012 est de 90 Md€), en devant faire face à la poursuite de la désindustrialisation, alors que l’industrie est pourtant la plus solide source de richesse. Et faute d’activité nouvelle, les comptes ne pourront être redressés. Le seul moyen de s’en sortir serait, comme pour la Grèce, de pouvoir dévaluer, c’est-à-dire de sortir de l’euro.
Certes, une dévaluation renchérira le coût de la dette. Mais pour une dévaluation de 20%, la dette due aux non-résidents n’augmentera que de 12%. Une majoration qui serait vite effacé par la hausse du taux de croissance de l’économie française qu’il serait légitime d’attendre.
La monnaie européenne unique était une belle idée à laquelle nous avons cru. Mais aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence. Une telle monnaie impose une cohérence économique, sociale et fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui. Ce n’est pas l’Europe qui est en cause, dont les bienfaits en dehors de la sphère économique sont patents. Mais aujourd’hui, quel courant politique, en dehors des extrêmes, aura le courage de reconnaître cette incohérence et ses conséquences, et d’en tirer la conclusion qui s’impose : sortir la France de l’euro.