Pour le gouvernement grec, les semaines se suivent et se ressemblent. Malgré ses efforts, la Grèce est victime de son surendettement. Et, plus le temps passe, plus la situation semble irrémédiable. Désormais, le scénario d’un éventuel défaut de paiement n’est plus si excentrique. Encore une fois, le gouvernement grec accuse les agences de notation.
La Grèce, pire que le Pakistan
En deux ans et demi, la note de la dette souveraine de ce pays est passée de "A" à "CCC", soit une baisse de 12 crans pour se retrouver au 18ème rang sur 20 possibles. Une note qui fait de la Grèce la plus mauvaise élève des pays évalués puisque la Grenade, la Jamaïque, le Pakistan et l’Équateur, avec une notation de "B-", représentaient jusque-là les nations les plus fragiles selon l'échelle de notation du bureau d'études.
Du côté des agences, on essaie de se justifier. "L'abaissement de la note reflète notre opinion concernant un risque significativement plus élevé d'un ou plusieurs défauts" de paiement", déclarait l'agence Standard & Poor’s dans l’un de ses communiqués. Mais qu’importe que cette notation soit justifiée ou non, les conséquences sont déjà là. Voici les trois plus inquiétantes.
Du côté des agences, on essaie de se justifier. "L'abaissement de la note reflète notre opinion concernant un risque significativement plus élevé d'un ou plusieurs défauts" de paiement", déclarait l'agence Standard & Poor’s dans l’un de ses communiqués. Mais qu’importe que cette notation soit justifiée ou non, les conséquences sont déjà là. Voici les trois plus inquiétantes.
Hausse des taux
La Grèce est contrainte d’emprunter à des taux records. Le mardi 14 juin, elle empruntait ainsi 1,625 milliard d'euros à six mois, à un taux de 4,96% en légère hausse par rapport à celui qu'elle avait obtenu lors de la dernière émission similaire d'obligations il y a un mois. L'émission a été sursouscrite plus de deux fois avec une demande totale de 3,225 milliard d'euros pour une offre de départ de 1,250 milliard d'euros, a indiqué l'agence de la dette publique.
Un problème de solvabilité
Pire encore, la dégradation de la note de la Grèce "pourrait avoir un impact négatif sur la solvabilité des quatre banques grecques ainsi que celle d'une filiale internationale", souligne l'agence. Il s'agit de la Banque nationale de Grèce et sa filiale bulgare United Bulgarian Bank, d'EFG Eurobank Ergasias, d'Alpha Bank, et de Piraeus Bank.
Le défaut de paiement
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Si la situation ne s’arrange pas rapidement, la Grèce pourrait être alors en défaut de paiement. Une situation qui serait dramatique puisqu’elle risquerait d’exposer de nombreuses banques, voire certains États. Autant dire qu’il s’agit là d’un scénario catastrophe. L’avantage est que la crainte d’un tel scénario peut amener un peu de solidarité en Europe.
Quelles solutions ?
Depuis déjà quelques semaines, plusieurs options sont débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette. La solution de la restructuration est la plus en vogue. La Commission européenne travaille sur un projet d'accord selon lequel les banques pourront prolonger volontairement leurs crédits à la Grèce. Une solution prônée par l'Allemagne. Pour Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), "toute solution qui permettrait d'éviter un défaut serait acceptable pour la Banque centrale européenne". À bon entendeur, salut.