Le sentiment « bearish » plane encore sur les marchés boursiers et les indices patinent. Au cours des cinq dernières séances, l’Eurostoxx50 a plongé de près de 6%, le Nikkei 225 de 5,2 %, tandis que le S&P 500 a résisté (-0,2 %). Entre le comité monétaire de la FED de jeudi dernier qui n’a pas rassuré les opérateurs de marchés, la perspective de publications macroéconomiques en demi-teinte et les vicissitudes de Volkswagen qui ont plongé les valeurs du secteur automobile dans le tumulte, les investisseurs ont actuellement de sérieuses raisons de se montrer attentistes. Sans oublier le niveau des indicateurs de volatilité (VIX et VSTOXX), revenus à des niveaux élevés (inédits depuis 2008) après les turbulences boursières du mois d’août.
Le statu quo a été interprété par les marchés comme un aveu d'inquiétude
Autres articles
-
Un été en pente douce pour les marchés financiers
-
Comment faire confiance aux acteurs de la fintech ?
-
Les marchés financiers soulagés par la désinflation américaine
-
Les actifs risqués fragilisés par la hausse des rendements obligataires
-
Les actifs risqués résistent à la hausse des rendements obligataires
À court terme, les investisseurs suivront attentivement les nombreuses données macroéconomiques du jour : indice de confiance IFO en Allemagne, commandes de biens durables, ventes de logement neufs et rapport hebdomadaire sur l’emploi aux Etats-Unis, données sur les demandeurs d’emploi en France. À cela s’ajoute la publication du bilan de la 5éme opération de TLTRO (refinancement à long-terme) de la BCE ainsi que l’émission d’obligations souveraines US à 7 ans. Les regards seront surtout tournés vers les Etats-Unis où Janet Yellen, la Présidente de la Fed, s’exprimera ce soir à l’occasion d’une allocution à l’Université du Massachussetts.
Une semaine après avoir annoncé le report du relèvement des taux directeurs ̶ une décision permettant des conditions de financement toujours accommodantes, mais interprétée par les marchés comme un signal négatif, à savoir que la Fed est assez préoccupée par l’activité économique globale et la récente fébrilité des marchés financiers – Janet Yellen devrait livrer davantage d’indications sur les perspectives d’inflation.
Une semaine après avoir annoncé le report du relèvement des taux directeurs ̶ une décision permettant des conditions de financement toujours accommodantes, mais interprétée par les marchés comme un signal négatif, à savoir que la Fed est assez préoccupée par l’activité économique globale et la récente fébrilité des marchés financiers – Janet Yellen devrait livrer davantage d’indications sur les perspectives d’inflation.
Franchir un nouveau palier dans la normalisation monétaire
Compte tenu de la réaction négative des marchés boursiers depuis jeudi dernier, les propos de Janet Yellen auront d’autant plus d’écho : les investisseurs pourront peut-être percevoir entre les lignes quelques indications quant aux prochaines échéances de la politique monétaire américaine. Ils pourront évaluer la façon dont la Fed se positionne par rapport à l’environnement global et aux facteurs de risques exogènes, à l’image du ralentissement de la croissance chinoise. La Présidente de la Fed a là une nouvelle occasion d’apporter un peu plus de certitudes quant à l’orientation de sa politique monétaire.
Après avoir fait preuve d’une (trop ?) grande prudence, qui n’a finalement pas été lue par les marchés comme telle, mais plutôt comme un aveu d’inquiétude, il est certainement temps de franchir enfin un nouveau palier dans la normalisation monétaire. Car même si l’inflation anticipée n’est pas encore à la hauteur des objectifs de la FED, l’économie américaine est aujourd’hui assez robuste pour assumer une hausse graduelle et légitime des taux d’intérêt. À vouloir préserver les marchés financiers mondiaux de risques de déstabilisation, la banque centrale américaine en oublierait presque l’essentiel pour son mandat : son économie est en bonne santé !
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron, est stratégiste chez CMC Markets France.
Après avoir fait preuve d’une (trop ?) grande prudence, qui n’a finalement pas été lue par les marchés comme telle, mais plutôt comme un aveu d’inquiétude, il est certainement temps de franchir enfin un nouveau palier dans la normalisation monétaire. Car même si l’inflation anticipée n’est pas encore à la hauteur des objectifs de la FED, l’économie américaine est aujourd’hui assez robuste pour assumer une hausse graduelle et légitime des taux d’intérêt. À vouloir préserver les marchés financiers mondiaux de risques de déstabilisation, la banque centrale américaine en oublierait presque l’essentiel pour son mandat : son économie est en bonne santé !
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron, est stratégiste chez CMC Markets France.