Le Parc Amazonien vient de lancer une nouvelle alerte sur le chiffre record de 145 sites miniers illégaux sur son territoire, le troisième bilan le plus élevé depuis 2008. A la veille de la première conférence annuelle pour la préservation de la biodiversité amazonienne des Guyanes (Guyane française, Guyana, Suriname, Amapà brésilien), le WWF France appelle les gouvernements concernés à une réelle ambition transfrontalière pour lutter contre ce fléau environnemental, social et sanitaire.
La principale cause de déforestation
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L’orpaillage illégal est aujourd’hui le principal vecteur de déforestation et de contamination des zones de vie et des espaces naturels du Plateau des Guyanes. A l’échelle de la Guyane seulement et jusqu’en 2015, le WWF France estime que les orpailleurs illégaux ont détruit plus de 12 000 Ha de forêt et pollué plus de 1800 km de cours d’eau à cause du mercure. Utilisé pour amalgamer l’or, ce métal lourd nuit gravement à la santé humaine : il s’accumule le long des chaînes alimentaires aquatiques atteignant des concentrations particulièrement importantes dans la chair des poissons carnivores dont se nourrissent les communautés autochtones.
Même le Parc Amazonien, qui constitue la plus grande aire protégée française et européenne avec près de 3 millions d’hectares de forêts à forte biodiversité, n’est pas épargné par le fléau de l’orpaillage illégal. Le dernier recensement fait état de 145 sites miniers illégaux dont 75% se situent dans la zone du fleuve Maroni, zone frontalière avec le Suriname, où la coopération transfrontalière demeure embryonnaire. Les témoignages recueillis dans le cadre des missions de terrain du WWF France ont montré une forte recrudescence des flux logistiques liés à l’orpaillage illégal dans cette zone, avec un fort sentiment d’insécurité au sein des communautés autochtones.
Même le Parc Amazonien, qui constitue la plus grande aire protégée française et européenne avec près de 3 millions d’hectares de forêts à forte biodiversité, n’est pas épargné par le fléau de l’orpaillage illégal. Le dernier recensement fait état de 145 sites miniers illégaux dont 75% se situent dans la zone du fleuve Maroni, zone frontalière avec le Suriname, où la coopération transfrontalière demeure embryonnaire. Les témoignages recueillis dans le cadre des missions de terrain du WWF France ont montré une forte recrudescence des flux logistiques liés à l’orpaillage illégal dans cette zone, avec un fort sentiment d’insécurité au sein des communautés autochtones.
Relancer la coopération avec le Brésil
“A quelques semaines de l’année 2020, annoncée comme l’année charnière pour la protection de la nature, le niveau de protection du Parc Amazonien, la plus grande aire protégée française et européenne, doit être l’emblème de l’effectivité des politiques françaises de protection de la biodiversité, en métropole comme en Outre-mer. A ce stade, le niveau d’impact très élevé de l’orpaillage illégal en Guyane montre un profond décalage entre les ambitions annoncées par le président de la République et les réalités de terrain”, explique Laurent Kelle, responsable du bureau du WWF France en Guyane.
Face à ce constat alarmant, le WWF France appelle notamment à :
Face à ce constat alarmant, le WWF France appelle notamment à :
- Décliner de façon opérationnelle la coopération frontalière avec le Suriname, dans le cadre d’un accord spécifique de lutte contre l’exploitation aurifère illégale;
- Relancer la dynamique de coopération avec le Brésil, dans le cadre de l’accord franco-brésilien de lutte contre l’exploitation aurifère illégale ratifié depuis 2013, permettant des missions conjointes et une coopération judiciaire accrue;
- Encourager l’application au Suriname et au Guyana de la convention de Minamata, visant l’élimination de l’utilisation du mercure, et dont la 3ème COP se déroule actuellement en Suisse.