Enfin une bonne nouvelle pour l’Union Européenne, la commission européenne prévoit grâce aux baisses des cours de l’euro et du pétrole, une croissance économique de 1,7% pour les vingt huit pays de l’Union et 1,3% pour les dix neuf de la zone euro pour 2015. Dans ce contexte prévisionnel, la France quant à elle devrait connaître une croissance de 1%. Malgré ce regain d’optimisme, ces indicateurs conjoncturels restent bien fragiles. Les ratios dette publique/PIB sont toujours très hauts pour certains pays du sud de la zone euro comme : la Grèce (175%), l’Italie (135%), le Portugal (132%), l’Espagne (96%) et la France (94%) qui sont confrontés en même temps à des taux de chômage très élevés.
Une idéologie plus qu'une nécessité économique
En effet avec un taux de chômage dans la zone euro de plus de 11%, les dix neuf pays auront du mal à inverser la progression du chômage avec une hausse à peine de 1% de croissance de plus de leur PIB. De plus, certains d’entre eux sont encore contraints par des plans d’austérité plus ou moins sévères, de renoncer à investir pour rembourser les intérêts de leur dette. Ce qui ne fait que freiner leur croissance et retarder le renversement de la courbe du chômage. Alors pourquoi dans ce contexte, obliger les Etats confrontés aux dangers du chômage et aux risques déflationnistes, à poursuivre le remboursement sans aménagement de leur dette avec des politiques de rigueur qui ne font qu’aggraver le mal ?
Le choix d’une telle discipline budgétaire relève davantage d’une idéologie que d’une nécessité économique. Elle a été un échec avéré. Cette rigueur a freiné les investissements faute de demande et a affaibli la croissance européenne aggravant ainsi le chômage et les inégalités tout en alourdissant davantage la dette publique à défaut de rentrées fiscales. L’austérité imposée aux populations, est donc très préjudiciable pour l’avenir de l’Union européenne. Pour sortir de l’ornière de l’austérité aggravant le chômage et semant les graines souverainistes, il devient impératif que les Etats de la zone euro, ensemble renégocient le montant de leur dette.
Le choix d’une telle discipline budgétaire relève davantage d’une idéologie que d’une nécessité économique. Elle a été un échec avéré. Cette rigueur a freiné les investissements faute de demande et a affaibli la croissance européenne aggravant ainsi le chômage et les inégalités tout en alourdissant davantage la dette publique à défaut de rentrées fiscales. L’austérité imposée aux populations, est donc très préjudiciable pour l’avenir de l’Union européenne. Pour sortir de l’ornière de l’austérité aggravant le chômage et semant les graines souverainistes, il devient impératif que les Etats de la zone euro, ensemble renégocient le montant de leur dette.
Mutualiser les créances douteuses
Dans le passé les dettes ont déjà été renégociées par les Etats, voire partiellement annulées afin d’assurer le développement économique. Cela avait été fait en 1953 pour permettre à l’Allemagne de reconstruire sa démocratie et sa croissance économique. Sans l’annulation partielle de sa dette, l’Allemagne n’aurait jamais connu l’essor économique dont elle bénéficie aujourd’hui. Avec la victoire de Syriza, la Grèce ouvre enfin la voie d’une Europe des citoyens capable de résister aux lois des marchés financiers en refusant la cure d’austérité. Ce sursaut citoyen doit être l’occasion pour l’Union européenne d’institutionnaliser la mutualisation des dettes souveraines grâce à un fonds financier commun aux dix neuf pays.
Ce fonds mutualiste permettrait de rassembler la part des dettes excédant les 60% fixés par les critères de convergence. Les Etats emprunteurs pourraient émettre des bons de trésor mutualisés pour se procurer des capitaux. Les Etats membres y compris les plus endettés se refinanceraient ainsi à un taux d’intérêt unique modeste. En outre, le fait de mutualiser les créances douteuses éviterait la spéculation sur le risque. Ce qui permettrait de n’avoir qu’une seule dette publique au lieu de dix neuf actuellement avec une monnaie commune. D’autre part les Etats ne pourraient plus faire cavaliers seuls en empruntant à des taux faibles pour prêter ensuite aux autres Etats à des taux supérieurs, comme le font la France et l’Allemagne à l’égard de la Grèce.
Ce mécanisme mutualiste doit toutefois pouvoir être garanti par le financement de la Banque Centrale Européenne pouvant racheter à tout moment les dettes en émettant de la monnaie. Ce dispositif assurerait la relance de la croissance et forgerait ainsi la solidarité des pays de la zone euro pouvant s’engager dans une relance économique européenne collective au service de l’emploi et de l’environnement. C’est donc grâce à cette nouvelle solidarité que les Etats membres parviendront à rendre le ratio dette/PIB favorable à l’emploi car la croissance dépasserait largement le niveau de la dette. Celui-ci deviendrait alors soutenable et la peur de la dette disparaîtrait !
A propos de l'auteur : Gérard Fonouni est professeur agrégé d'économie et gestion.
Ce fonds mutualiste permettrait de rassembler la part des dettes excédant les 60% fixés par les critères de convergence. Les Etats emprunteurs pourraient émettre des bons de trésor mutualisés pour se procurer des capitaux. Les Etats membres y compris les plus endettés se refinanceraient ainsi à un taux d’intérêt unique modeste. En outre, le fait de mutualiser les créances douteuses éviterait la spéculation sur le risque. Ce qui permettrait de n’avoir qu’une seule dette publique au lieu de dix neuf actuellement avec une monnaie commune. D’autre part les Etats ne pourraient plus faire cavaliers seuls en empruntant à des taux faibles pour prêter ensuite aux autres Etats à des taux supérieurs, comme le font la France et l’Allemagne à l’égard de la Grèce.
Ce mécanisme mutualiste doit toutefois pouvoir être garanti par le financement de la Banque Centrale Européenne pouvant racheter à tout moment les dettes en émettant de la monnaie. Ce dispositif assurerait la relance de la croissance et forgerait ainsi la solidarité des pays de la zone euro pouvant s’engager dans une relance économique européenne collective au service de l’emploi et de l’environnement. C’est donc grâce à cette nouvelle solidarité que les Etats membres parviendront à rendre le ratio dette/PIB favorable à l’emploi car la croissance dépasserait largement le niveau de la dette. Celui-ci deviendrait alors soutenable et la peur de la dette disparaîtrait !
A propos de l'auteur : Gérard Fonouni est professeur agrégé d'économie et gestion.