"Sauver la Société Générale et tuer le soldat Kerviel"

"Je commence à avaler la pilule mais je suis quand même abattu par le poids de la sanction et par le poids des responsabilités que le jugement me fait porter. J'ai vraiment le sentiment qu'on a voulu me faire payer pour tout le monde, qu'il a fallu sauver la Générale et qu'on a tué le soldat Kerviel.

(…) Dès le début de l'enquête, j'ai reconnu ma part de responsabilité, j'ai reconnu mes torts tout en apportant des éléments factuels prouvant que mes collègues et mes supérieurs étaient au courant de ce que je faisais. On n'a probablement pas su expliquer et éclairer le tribunal et apporter la preuve une fois pour toute que je n'étais pas seul dans ce bateau-là. Evidemment quand on reçoit un tel coup de massue sur la tête, c'est difficile. Quand le jugement a été rendu, ma première pensée a été pour mon père, pour ma mère." , a déclaré Jérôme Kerviel, sur Europe 1 à la suite de son jugement.

L’ex-trader de la Société Générale a été condamné à 5 ans de prison dont 3 fermes et 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts. Cette somme correspond à la perte subie par la banque. Son avocat, Me Olivier Metzner, a bien évidemment annoncé qu'il ferait appel de ce jugement qu’il estime "déraisonnable, inacceptable par son caractère totalement excessif". "La justice française a une incapacité à remettre en cause l'institution financière, toutes les institutions en général. On préfère mettre tout sur le dos d'un homme et pas d'un système", a estimé l'avocat.