L’Agence américaine Bloomberg a publié récemment une étude portant sur l’évolution du « Sunset Index », autrement dit, le taux de dépendance de la population retraitée par rapport à la population active (population entre 15 ans et la retraite). Cet index est effectivement très important, car il est une donnée essentielle pour les équilibres des systèmes par répartition notamment.
La vieille Europe
Bloomberg a affiné les ratios (index) publiés par d’autres institutions comme la Banque Mondiale qui considère que les retraités sont toutes les personnes au-delà de 65 ans alors que Bloomberg prend en compte l’âge légal du départ à la retraite dans chacun des pays pour calculer leur nombre. Cette nouvelle définition est meilleure mais ne correspond pas encore à la réalité, car c’est l’âge effectif de départ à la retraite (celui en tout cas où la personne arrête de cotiser) qui compte. Il faudrait aussi analyser l’âge moyen d’entrée dans la vie active, nous savons que nous sommes loin des 15 ans théoriques pour une partie de la population.
Au-delà de la précision de la mesure, ce qui est intéressant d’analyser ce sont les comparaisons entre pays et leur évolution dans le temps.
Entre les différents pays, la pyramide des âges est très différente entre la vieille Europe dont la population de plus de 65 ans représentait en 2015 20% de la population totale et des pays comme les Etats-Unis où le ratio tombe à 15%, ou encore la Chine où il tombe à 10%. A l’inverse, le Japon est à 26%, pour une moyenne mondiale de 8% (données de la Banque Mondiale 2015). Les différences entre les données de la Banque Mondiale et de l’Agence Bloomberg sont moindres en Europe car l’âge légal de départ à la retraite est proche de 65 ans. C’est différent en dehors. Pour les moins de 15 ans au passage, le pourcentage varie entre 18% en France, 16% en Europe, 18% aux Etats-Unis, 28% en Inde, 12% en Chine et 13% au Japon, pour une moyenne mondiale de 26%.
Au-delà de la précision de la mesure, ce qui est intéressant d’analyser ce sont les comparaisons entre pays et leur évolution dans le temps.
Entre les différents pays, la pyramide des âges est très différente entre la vieille Europe dont la population de plus de 65 ans représentait en 2015 20% de la population totale et des pays comme les Etats-Unis où le ratio tombe à 15%, ou encore la Chine où il tombe à 10%. A l’inverse, le Japon est à 26%, pour une moyenne mondiale de 8% (données de la Banque Mondiale 2015). Les différences entre les données de la Banque Mondiale et de l’Agence Bloomberg sont moindres en Europe car l’âge légal de départ à la retraite est proche de 65 ans. C’est différent en dehors. Pour les moins de 15 ans au passage, le pourcentage varie entre 18% en France, 16% en Europe, 18% aux Etats-Unis, 28% en Inde, 12% en Chine et 13% au Japon, pour une moyenne mondiale de 26%.
Une révolution est en marche
Si l’on s’attache à l’évolution des index dans le temps, on s’aperçoit qu’en une génération les données ont bien changé, le pourcentage de la population de plus de 65 ans a significativement augmenté alors que celle des moins de 15 ans a baissé. Le pourcentage de population active reste assez stable. Il est intéressant de noter que le total des plus de 65 ans et des moins de 15 ans a peu évolué en pourcentage total de la population en France et en Europe, mais le poids a très nettement basculé en faveur des seniors. Cette bascule est tout de même problématique, car ce sont les moins de 15 ans qui deviennent plus tard des actifs et leur date moyenne d’entrée dans la vie active est plutôt stabilisée, alors qu’un senior qui vit plus longtemps ne fait que « consommer » davantage des bénéfices des systèmes sociaux par répartition.
Ces données démographiques montrent à l’évidence qu’une révolution est en marche et qu’elle impacte les équilibres. Ce que pointe l’étude Bloomberg c’est que les instruments à la main des gouvernements sont importants dans le maintien ou non des équilibres. On peut jouer sur le taux de cotisation et sur la durée du travail suivant ses convictions politiques, mais les autres éléments sont exogènes sauf à vouloir exercer un contrôle des naissances. A celles-ci s’ajoute qu’un décalage d’âge à la retraite, la réduction du chômage des jeunes et du chômage tout court ainsi que l’immigration sont des éléments qui peuvent sensiblement modifier l’équilibre des systèmes par répartition. Dans un tel contexte, il apparaît important que ceux de nos aînés qui pourront et auront envie de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite auront grand intérêt à le faire afin de continuer à cotiser et ne pas bénéficier des avantages trop tôt. L’espérance de vie (hommes et femmes) à 65 ans est passée de 12,7 années en 1965 à 19,7 en 2014 (données Insee).
A propos de l'auteur : Jérôme Arnaud est président de Silver Valley
Ces données démographiques montrent à l’évidence qu’une révolution est en marche et qu’elle impacte les équilibres. Ce que pointe l’étude Bloomberg c’est que les instruments à la main des gouvernements sont importants dans le maintien ou non des équilibres. On peut jouer sur le taux de cotisation et sur la durée du travail suivant ses convictions politiques, mais les autres éléments sont exogènes sauf à vouloir exercer un contrôle des naissances. A celles-ci s’ajoute qu’un décalage d’âge à la retraite, la réduction du chômage des jeunes et du chômage tout court ainsi que l’immigration sont des éléments qui peuvent sensiblement modifier l’équilibre des systèmes par répartition. Dans un tel contexte, il apparaît important que ceux de nos aînés qui pourront et auront envie de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite auront grand intérêt à le faire afin de continuer à cotiser et ne pas bénéficier des avantages trop tôt. L’espérance de vie (hommes et femmes) à 65 ans est passée de 12,7 années en 1965 à 19,7 en 2014 (données Insee).
A propos de l'auteur : Jérôme Arnaud est président de Silver Valley