Dans le cadre de son plan d’action pour améliorer la connaissance statistique des aidants, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une nouvelle étude sur les 725 000 « aidants pivots » qui assument un rôle de soutien à la fois auprès d’un de leurs parents et de leurs enfants. D’après l’enquête Capacités, aides et ressources de la DREES, ces aidants ayant encore des enfants à charge représentent un tiers des 2,1 millions d’adultes qui aident leur père ou leur mère de 60 ans ou plus vivant à domicile en France métropolitaine en 2015.
Des enfants aidants et des parents aidés plus jeunes
Les aidants pivots sont moins souvent seuls pour aider leurs parents que les autres enfants aidants (28 % contre 34 %). Leur aide est notamment plus souvent associée à l’aide du conjoint de ce parent : dans 23 % des cas, contre 17 % pour les autres enfants aidants. Ils ont plus souvent des frères ou sœurs qui aident aussi leur parent. Parmi les aidants pivots, seuls 10 % sont enfants uniques contre 17 % des autres enfants aidants.
Les trois quarts des aidants pivots ont un emploi
Parmi les enfants aidants sans enfant à charge, un sur trois a réduit, en moyenne, ses loisirs, sorties ou vacances, un sur quatre déclare manquer de temps pour soi ou éprouver le sentiment de faire des sacrifices et un sur sept déclare connaître des tensions avec au moins un membre de son entourage. La situation moyenne des aidants pivots est similaire. Toutefois, ceux qui ont tous leurs enfants au domicile parental déclarent plus souvent manquer de temps pour eux. Quant à ceux dont au moins un enfant vit hors du domicile parental, ils déclarent plus souvent avoir réduit leurs loisirs, sorties ou vacances ou bien connaître des tensions avec un membre de leur entourage. Les aidants pivots comme les autres enfants aidants indiquent que l’aide qu’ils apportent à leur parent a des répercussions sur leur santé. Ils déclarent toutefois moins souvent des problèmes physiques, tels que de la fatigue corporelle ou des problèmes de dos, mais aussi moins fréquemment de l’anxiété, du stress ou du surmenage.
La présence d’enfant à charge différencie peu les enfants aidants
Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large d’investissements de la DREES pour améliorer la connaissance sur les proches aidants. En particulier, la DREES met actuellement en place un grand dispositif d’enquêtes, appelé « Autonomie », dont l’objectif est de mieux connaître la population handicapée, mais aussi leurs aidants informels. La DREES et l’Institut des politiques publiques (IPP) travaillent par ailleurs en collaboration pour éclairer au mieux la situation socioéconomique et de santé des proches aidants à l’aide des sources statistiques existantes et proposer une typologie des proches aidants mobilisable par la recherche et l’action publique.