Le statu quo est de rigueur du côté de la Réserve Fédérale Américaine. Mercredi 27 avril, Janet Yellen n’a pas créé de surprise compte tenu des attentes du marché. Le panorama de l’état de l’économie américaine dressé par le FOMC reste équilibré et doit toujours aboutir à un relèvement « graduel » des taux d’intérêt. Dans le contexte actuel d’éclaircie temporaire alors que le cycle reste baissier en Europe à moyen terme, la hausse des marchés pourrait se poursuivre au cours des prochaines semaines. Le CAC 40 pourrait combler son « gap » annuel à 4 640 points et le DAX tester le sien de nouveau à 10 740 points. Jeudi matin, le repli enregistré trouvait sa cause principale au Japon où la réunion de la banque centrale (BoJ), embarquée comme la BCE dans une politique non conventionnelle ambitieuse, n’a pas rassuré les investisseurs dont certains attendaient une accélération du plan déjà en vigueur.
Des résultats médiocres
Nous devons redoubler d’attention concernant la publication des résultats des entreprises américaines au premier trimestre. Certes selon Reuters, 82% des entreprises du S&P 500 ont battu le consensus alors que la moyenne historique ne ressort qu’à 63%. Pour autant, il ne s’agit que des bénéfices des entreprises et ces derniers étaient attendus en forte baisse. Que remarquons-nous ? Ils sont effectivement en baisse, mais la déception est moins grande que prévue. Par ailleurs, et c’est un bémol important, Reuters précise que 59% des entreprises ont battu le consensus concernant la publication de leur chiffre d’affaires alors que la moyenne historique est à 60%.
Nous pouvons donc en déduire que la baisse des chiffres d’affaires était en ligne avec des attentes très basses et que la relative bonne surprise enregistrée sur les bénéfices par actions (BNPA) résulte potentiellement d'opérations comptables de court terme (reports de provisions etc.). Dans l’ensemble, les résultats des entreprises au premier trimestre sont médiocres en valeur absolue. Le recul des bénéfices de 8% traduit la plus forte baisse enregistrée depuis 2008. Il sera intéressant de savoir au deuxième trimestre s’il ne s’agissait que d’un trou d’air passager ou bien si cela n’était que le signe annonciateur d’une future récession aux États-Unis.
Nous pouvons donc en déduire que la baisse des chiffres d’affaires était en ligne avec des attentes très basses et que la relative bonne surprise enregistrée sur les bénéfices par actions (BNPA) résulte potentiellement d'opérations comptables de court terme (reports de provisions etc.). Dans l’ensemble, les résultats des entreprises au premier trimestre sont médiocres en valeur absolue. Le recul des bénéfices de 8% traduit la plus forte baisse enregistrée depuis 2008. Il sera intéressant de savoir au deuxième trimestre s’il ne s’agissait que d’un trou d’air passager ou bien si cela n’était que le signe annonciateur d’une future récession aux États-Unis.
Aucun rendez-vous des principales banques centrales attendu avant mi-juin
Avant d’enregistrer deux trimestres de baisse consécutive du PIB aux Etats-Unis, officialisant un épisode récessif, le recul de l’activité économique se lit dans les chiffres d’affaires des entreprises. L’optimisme exacerbé des opérateurs est entretenu par l’idée que ces résultats auraient pu être encore plus négatifs mais cette vision des choses pourrait être remise en cause par une nouvelle accélération de la baisse de l’indice de confiance des consommateurs américains, un indicateur particulièrement surveillé par les marchés américains.
La hausse récente des marchés résulte d’un pari des opérateurs anticipant une amélioration des fondamentaux économiques. Si ces derniers venaient à caler, la déception n’en serait que plus grande. Dans un environnement boursier largement influencé par les décisions des banques centrales, il est également à noter qu’aucun grand rendez-vous n’est attendu avant mi-juin. Par conséquent, les investisseurs devront se passer de ce « catalyseur » potentiel tout au long du mois de mai. La prudence pourrait être de mise...
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.
La hausse récente des marchés résulte d’un pari des opérateurs anticipant une amélioration des fondamentaux économiques. Si ces derniers venaient à caler, la déception n’en serait que plus grande. Dans un environnement boursier largement influencé par les décisions des banques centrales, il est également à noter qu’aucun grand rendez-vous n’est attendu avant mi-juin. Par conséquent, les investisseurs devront se passer de ce « catalyseur » potentiel tout au long du mois de mai. La prudence pourrait être de mise...
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.