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30 Novembre 2009




Classe sociale

Le terme de classe apparaît pour remplacer les termes d’ordre qui définissent très précisément les conditions. Il faut classer une réalité sociale qui n’est plus explicitement organisée.

La lutte des classe, Aron, 1964 : se fait le défenseur d’une société stratifiée de type industriel.
Dans une vision nominaliste, classe et stratification ne se distinguent pas. Une classe n’est pas un ensemble réel, mais un conglomérat d’individus. Les individus se différencient les uns des autre par de multiples critères et le statut social ou de classe n’est qu’une des discriminations, en autre, essentiellement déterminée par des phénomènes psychologiques. L’autre tendance est réaliste : elle considère la classe sociale comme un ensemble réelle défini à la fois par des faits réels et par la conscience collective que les individus en reprennent. Selon cette conception, l’essentiel de la classe, c’est l’unité collective réelle et consciente d’elle-même.

La classe est une réalité historique, elle a une conscience collective, elle veut réaliser des oeuvres spécifiques.

Les deux définitions s’opposent ainsi sur plusieurs plans : philosophique, politique et scientifique. Tout d’abord, l’une met l’accent sur les individus et les relations inter individuel, tandis que l’autre s’attache aux réalités collectives, ce qui nous renvoie à l’antinomie entre ceux qui s’intéresse à la réalité des touts et ceux qui tiennent à celle des individus.

Classes moyennes

Les catégories qui combinent certains éléments caractéristiques des tâches d’initiative ou de direction et d’autres qui sont propres aux positions d’exécution et de dépendance. Le pluriel est justifié dans la mesure où certaines ont une position privilégiée dans le domaine technologique (technocrate) et d’autres dans la compétence organisationnelle (bureaucrate).
Elles sont à la fois des classes de services et des classes manipulées.

Lois Dirn, La société française en tendance, 1990 "Reste à savoir s’il est justifié aussi de parler d’une montée des classe moyennes et de faire des couches moyennes une classe, c’est un dire un groupe dont les membres partagent une conscience commune, des orientations voisines, des pratiques semblables et buts communs. De plus en plus de Français disent appartenir aux classes moyennes."

Coase (Ronald)

The nature of the firm, 1937.
Il est le fondateur de la firme en tant qu’objet.

The problem of social cost, 1960.
Intégration des externalités. Théorie des droits de propriété : si une firme intègre une externalité c’est qu’il n’existe pas de droit assimilable à cette externalité.

Commerce international

Quelques dates des théories du commerce international :

1776 : Adam Smith Avantage absolu. Recherches sur la nature et les causes de la nation.
1817 : Ricardo Avantage relatif dans Principes de l’économie politique et de l’impôt.
1930 : HO Avantage relatif factoriel
1950 : HOS Heckscher- Ohlin- Samuelson
1960’s : Introduction sociologie cycle international des produits Vernon (1966) : la délocalisation dépend du cycle de vie du produit.
1980’s : Krugman Nouvelle théorie des échanges internationaux : commerce intra branche, remise en cause des marchés parfaits : marchés imparfaits et économie d’échelle et différenciation des produits.

CECA

Communauté européenne du Charbon et de l’Acier. Proposée par Schumann en mai 1950, elle est créée par le Traité de Paris en 1951. Pays membres : France, Allemagne, Luxembourg, Belgique, Pays Bas et Italie.
Traité Rome (1957) : communauté européenne.

Comte (Auguste) (1798-1857)

Cours de philosophie positive 1830-1842.
Discours de l’esprit positif 1844.
Système de politique positive 1851-1854.

Fonde le mot « sociologie » et le principe de « positivisme ». Il veut créer une science sociale qui remplacerait la religion. Il développe la théorie des trois États : théologique ou fictif, métaphysique ou abstrait et positif ou état scientifique.

Ainsi, il insiste sur l’existence de lois sociales au même titre que les lois scientifiques.

Concurrence pure et parfaite

Il existe 6 hypothèses :
- homogénéité des produits
- transparence du marché
- atomicité (price taker)
- libre entrée
- mobilité des facteurs de production
- isolement stratégique (commissaire priseur)

Consommation : évolution

Selon l’OFCE, l’évolution de la consommation en France depuis 1978, peut être divisée en quatre phases :
- de 1978 à 1984 : consommation bridée par le pouvoir d’achat.
- 1984 – 1988 : désinflation et développement crédit : favorise dynamisme de la consommation.
- 1988- 1992 : hausse du chômage accroît les incertitudes
- depuis 1992 : la consommation est plus en phase avec le revenu.

Consommation : un point de vue macroéconomique

Dans l’approche macroéconomique classique, la consommation est considérée comme improductive.

Dans l’approche marxiste, la consommation s’inscrit dans le mouvement final de la circulation des produits mais la production et la consommation sont dans un rapport créateur l’une vis-à-vis de l’autre.

La fonction de consommation keynésienne :

Il distingue des facteurs subjectifs (loi psychologique fondamentale) et des facteurs objectifs parmi lesquels le revenu est le plus important mais il y aussi : taux, politique fiscale. La consommation est une grandeur passive : la propension moyenne à consommer (0,7-0,8) départage la consommation et l’épargne dans le revenu. La propension est considérée comme une fonction stable du revenu. C’est la place de la consommation toute entière qui diminue au détriment de l’épargne.

Les tests empiriques :

- série temporelle : montre que la propension à consommer est constante sur de longues période.
- Série de coupes instantanée : confirme que le niveau de consommation atteint par les ménages dans chaque classe de revenu variait avec le niveau des budgets familiaux.
- La reformulation de Duesenberry : effet de cliquet (le niveau de la consommation au cours d’une période dépend du revenu courant et du niveau le plus élevé de revenu atteint dans le passé) et effet de démonstration (le niveau de consommation dépend de l’émulation au sein d’un groupe social et de l’effet d’imitation/démonstration)

Friedman : revenu permanent en introduisant l’analyse des choix inter temporels des consommateurs. Le revenu courant est la somme du revenu permanent et du revenu transitoire idem pour la consommation courante. Le seul lien stable entre revenu et courant : la consommation permanente est déterminée par le seul revenu courant. Ainsi, une variation du revenu n’affectera la consommation que si elle modifie le revenu permanent. Cela suppose que les ménages peuvent librement et sans coût déplacer des revenus d’un période à une autre. En particulier, cela suppose l’existence d’un marché financier parfait.
Analyse régulationniste et dynamique capitaliste : il y a formation d’une norme sociale de consommation.

Consommation : un regard économique

Définition : « acte individuel de satisfaire directement et immédiatement ses besoins et ses désirs propres » Hayek. Il faut bien distinguer consommation intermédiaire (consommation productive) et consommation finale.
La consommation de capital fixe (dépréciation subie par le capital fixe au cours d’une période en raison de l’usure, de son obsolescence, liée son utilisation/ consommation) ne doit pas être confondu avec consommation intermédiaire.

Dépense de consommation finale : vise à identifier les unités qui supportent les dépenses de consommation, et qui en contrôlent et en financent les montants. Seuls les ménages, les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) supportent une dépense de consommation finale.

La consommation effective des ménages : vise à identifier les unités qui acquièrent collectivement les biens et les services de consommation et bénéficient de leur usage. Elle élargit la dépense de consommation finale des ménages, en incluant les transferts sociaux en nature.

Consommation (cycle de ...) :

- Albert Hirschman : Bonheur privé, action publique. Un cycle satisfactions déceptions. La déception liée à la consommation résulte d’un décalage entre les attentes, les représentations mentales développées pendant l’acte de consommer et les résultats de ces actes. Par exemple ; l’accès de toute une génération à une éducation scolaire supérieure prolongée risque d’entraîner un mouvement de déception pouvant déboucher sur une protestation collective ou/et sur un réajustement des attentes à l’égard de cette nouvelle étape de la scolarisation de masse. (Cf. Stéphane Beaud, 80% au bac et après ?)

- Rochefort : les consommations sont aussi l’enjeu des négociations sur les valeurs du moment, suffisamment unanimes pour être incorporées dans les biens et services. Il distingue alors trois imaginaires collectifs : projet commun d’ascension sociale collective (possession de biens durables et l’accès à un logement plus confortable, pendant les années 1970 et 1980, consommations individualistes et avec la crise des années 1990, une collectif de « rassurance ». Les périodes de contestation de la société de consommation correspondraient alors à des moments de passage d’un imaginaire collectif à l’autre.

Consommation de masse

La consommation de masse relève ainsi en creux de deux caractéristiques majeurs des sociétés avancées :

- La production industrielle de masse : en matière de mode de vie, les ouvriers semblent manifester une préférence pour l’augmentation des loisirs plutôt que pour l’augmentation des revenus, et donc des consommations marchandes, passé un certain seuil de revenu. Le taylorisme est une étape décisive dans l’histoire de la production de masse. Dans les années 1920, la publicité, le marketing et la distribution de masse et la multiplication des marques ont joué un rôle important dans la consommation de masse.

- L’urbanisation : une société urbaine. L’essor des banlieues où vont habiter les classes moyennes provoque une accélération dans la consommation de biens durables et une étape importante vers une certaine banalisation des comportements de consommation.
Le processus de « moyennisation » des structures sociales recouvre des enjeux qui ne sont pas seulement des enjeux de connaissance mais qui représentent des enjeux politiques et idéologiques. L’homogénéisation des consommations et l’uniformisation des comportements sont fondées sur l’évolution du pouvoir d’achat, la généralisation de la production de masse, l’individuation des pratiques et l’urbanisation. Ces phénomènes ne sont pas indépendants de la montée des nouvelles classes moyennes salariées. Trois groupes sont « visibles » : la bourgeoisie, les ouvriers et les paysans. L’étude de consommations marchandes et non marchandes de ces trois groupes met en valeur les « frontières sociales » entre eux. Aujourd’hui, un certain consensus émerge en montrant qu’il y a une moindre visibilité des frontières sociales, notamment à travers les pratiques de consommations.

L’INSEE met en valeur l’essor d’un vaste groupe intermédiaire, dans le cadre des critères indicés par l’INSEE. On peut néanmoins se demander si ce vaste groupe intermédiaire possède des caractéristiques communes (i.e : si c’est un ensemble homogène).

Consommation : inégalités et logiques de différenciation sociale

L’homogénéisation des consommations apparaît comme une tendance forte des sociétés développées, ce qui ne signifie pas que l’on puisse conclure ni à l’égalité d’accès aux biens et services, ni à l’uniformisation des comportements comme le révèle l’étude de la société française.

Le revenu apparaît comme le premier facteur d’inégalité et de différenciation. Ces inégalités absolues se traduisent là aussi par des différence de « qualité » : ce ne sont pas les mêmes vacances, les mêmes loisirs. En effet, homogénéisation ne signifie pas uniformisation. Ainsi, les inégalités de consommation se sont creusées si l’on regarde les données de « données sociales ». Cette inflexion est-elle durable ?

A revenu égal, des consommations différentes. Un même montant de dépense consacré à l’alimentation recouvre des paniers de biens différents. Plus subtilement, une même pratique de loisir : se rendre à la plage dissimule des usages différents : P. Champagne dans Les paysans à la plage 1975.

Les consommations non marchandes liées aux milieux sociaux :
- éducation
- santé
- culture

On peut repérer trois groupes d’opposition :
- indépendants/ salariés
- manuels/ intellectuels
- public/ privé. (Gens du privé, gens du public, la grande différence, 1989 Singly)

La remise en cause des statuts sociaux : l’exemple des socio- styles : il s’agit de mettre en valeur des groupes socioculturels qui traversent une société. Il les classe en fonction de mode de vie, d’un caractère de consommation dominant, très utilisé en marketing dans l’étude des consommateurs. Cependant, cela ne remet pas en cause, les facteurs sociaux de la consommation puisque ces différents caractères sont eux-mêmes déterminés par des facteurs sociaux, cela ne fait que décaler le problème.

Consommation et modes de vie

Définitions : Bien que la notion de société de consommation soit utilisée le plus souvent de façon critique, elle rend compte d’une certaine homogénéisation des niveaux de vie et des modes de vie au sein des sociétés développées. Cependant, cette homogénéisation ne doit pas occulter le maintien des inégalités, des différences et l’importance des logiques de différenciation.

La consommation est le plus souvent définie comme la destruction de biens et de services destinée à satisfaire des besoins humains. (To consume : destruction, assujettissement, épuisement). L’approche des économistes va faire de la consommation une mesure du bien être. Les sociologues développent une approche spécifique que la notion de mode de vie permet de cerner.

Le mode de vie évoque une combinaison de caractéristiques, plus ou moins identifiables à l’aide d’indicateurs, spécifiques des pratiques d’une population donnée. L’expression « mode de consommation » est une façon synthétique d’exprimer le fait que les consommations sont une dimension importante des modes de vie. Les services comme formation, santé et culture constituent ainsi de composantes essentielles du mode de vie d’une société qui s’enrichit.

Mesure : l’INSEE utilise deux agrégats : la consommation finale des ménages et les consommations non marchandes. Le taux d’équipement des ménages est un indicateur privilégié quand il s’agit de vérifier le processus d’homogénéisation des consommations et des modes de vie.

Approches économiques : on peut distinguer trois démarches qui apportent chacune un éclairage :

- la théorie microéconomique,
- la théorie keynésienne : les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu augmente, mais dans une proportion plus faible. (cf. Ernst Engel : plus le revenus augmentent, plus la part consacrée aux dépenses diverses est importante. Plus le revenu est important, plus faible est la part de ce revenu consacrée à l’alimentation et à mesure que le revenu augmente l’importance relative des dépenses d’alimentation diminue.) Keynes rompt aussi avec l’approche microéconomique en fondant une approche macroéconomique de la consommation.
- et la synthèse régulationniste. Le passage d’un mode de régulation et d’accumulation à un autre n’a rien de spontané et d’assuré. Il nécessite des ajustements des tous ordres et la mise en place de nouvelles « formes institutionnelles ».

Approche sociologique :

Tout conclue à une uniformisation des comportements et à une homogénéisation des modes de vie. Tocqueville mettait déjà en valeur le vaste mouvement d’égalisation des conditions associé à une idéologie individualiste, cette idéologie étant portée par une vaste classe moyenne conformiste. Tout objet et tout service possède deux dimensions : une dimension fonctionnelle et une dimension immatérielle.

Consommation et socialisation :
Il s’agit dans un premier temps de comprendre comment une culture se reproduit et comment elle se diffuse et dans un second temps comment elle se transforme. La consommation fixe et est fixée par les normes collectives. La socialisation exprime le processus d’intériorisation des modèles culturels.

Constitution européenne

Signé à Rome en 2004 mais n’a pas a été ratifié par la France. Quels sont les enjeux d’une constitution européenne :
- avancée pour la construction d’une Europe politique, renforcement et démocratisation des institutions européennes.
- Pas démocratique puisque pas choisi par le citoyen (expliquerait le refus des référendum). Constitution ne serait être une réponse aux problèmes et enjeux de l’Europe sociale.

Crise (théories des)

Aujourd’hui, la notion de crise employée pour caractériser la période s’étendant du milieu des années 1970 à aujourd’hui est contestée. En effet, pour certains, ce sont les trente glorieuses qui ont formé une période exceptionnelle, et on serait revenu aujourd’hui sur un trend séculaire de croissance.

Malthus : distinction entre demande effective et demande possible. C’est l’acte d’épargne qui, en tant qu’il retire une part du revenu susceptible d’être consacrée à la consommation immédiate, est au centre de l’analyse de malthus. Dès lors, les crises de surproduction résultent d’abord du comportement d’épargne des consommateurs improductifs qui rationnent leurs demandes effectives, d’où une baisse du revenu en circulation. De plus, la part d’épargne investie nécessite un taux de profit suffisamment attractif. Si celui-ci est trop bas, le capitaliste n’a pas intérêt à investir ses capitaux, l’épargne d’une partie du revenu devenant source de surproduction, second type de crise. Malthus est de ce point de vue un précurseur de Keynes (demande effective).

Sismondi : conteste la loi des débouchés et montre que la « mieux – value » dont bénéficient les patrons du fait de la faible rémunération des travailleurs conduit inéluctablement à une crise de sous-consommation. Les crises sont inhérentes au capitalisme.

L’analyse marxiste : Selon lui, l’irrégularité caractérise le fonctionnement du système. Les cycles du capital :

- Capital/ marchandise : conditions de conversion d’une marchandise. Sphère de production
- Capital/ argent : analyser les conditions de transformations de l’argent en capital. Sphère de circulation.
- Capital/ productif : conditions dans lesquels se fait la reproduction du capital. Deuxième sphère de circulation.

La loi de la baisse tendancielle du taux de profit : le taux de profit représente à un niveau macroéconomique le rapport de la plus value à l’ensemble du capital. Pour accroître le profit global, malgré cette baisse, il leur faut produire et vendre d’avantage et risquer par la même la surproduction. De cette lutte capitalistique résulte les fluctuations.

Interprétation libérale de la crise : les écarts par rapport à l’équilibre ne sont que temporaire. (Hayek 1933).

Une interprétation keynésienne de la crise : la conséquence des fluctuations de l’efficacité marginale du capital. L’action de l’Etat est seule capable de lutter contre les effets dépressifs du cycle. A la fois par sa politique monétaire (baisse des taux d’intérêt) mais également par son action sur les anticipations des agents, il hâte la sortie de la récession en dynamisant la demande.

Rôle de la sphère financière dans les cycles : la politique discrétionnaire des banques peut être à l’origine de phénomènes cycliques. (Wicksell, 1898, Intérêt et prix). Les excès spéculatifs sont aujourd’hui largement dénoncés. Les booms d’investissement sont généralement accompagnés de booms des marchés financiers, ce qui aggrave l’endettement et le risque de liquidité. Les banques centrales doivent alors jouer un rôle majeur pour solvabiliser les débiteurs comme cela a été le cas en 1987.

Approche en terme de régulation : Boyer, Aglietta Régulation et crise économique 1976. Régulation concurrentielle et régulation monopolistique.

Le courant des cycles réels : Kydland et Prescott (1982) et Long et Plosser (1983). Ce courant rassemble tous les modèles cherchant à établir que les réponses optimales des agents économiques à des chocs de nature réelle peuvent produire des caractéristiques cycliques proches de celles observées, la prise en compte de chocs monétaires n’étant pas jugée nécessaire » Les implications de ces modèles en terme de politique économique sont fortes : toute intervention extérieure au système, imposant des fluctuations différentes, conduit à une réduction du bien-être.

Cristallisation

Tentative de donner forme à un fait en lui donnant une définition.

Croissance

Définition : Pour François Perroux, "la croissance est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en terme global ». Il faut distinguer le phénomène de croissance d’un certains nombre d’autres concepts : le progrès et le développement « ensemble des changements des structures mentales et des habitudes sociales qui permettent la croissance du produit réel global".
La croissance est appréciée à partir du taux de croissance annuel du PIB.

Croissance endogène (les théories de la croissance)

Les deux articles fondateurs de ce courant sont ceux d’économistes formés à l’école de Chicago, Paul Romer (1986) et Robert Lucas (1988). Ce courant de pensée renouvelle complètement la problématique de la croissance, telle qu’elle a été appréhendée jusqu’à maintenant par l’analyse économique, et en particulier, par l’analyse néoclassique, et cela pour un ensemble de quatre raisons :
- la croissance n’est plus exogène mais endogène.
- On suppose l’existence de rendement d’échelle croissante
- Tente de rendre compte de la diversité des évolutions constatées (va contre la convergence).
- Considère que l’accumulation du capital ne suffit pas à rendre compte du phénomène de croissance. Elle insiste sur le rôle du capital humain.

Ainsi, pour les nouvelles théories, la croissance est un phénomène auto -entretenu par l’accumulation de quatre facteurs principaux :
- le capital physique, le savoir se diffuse inévitablement. L’investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et indirectement sur le progrès technique.
- la technologie, accumulation de connaissances nouvelles, issues de connaissances anciennes et de la recherche, qui fait progresser la technologie et donc la productivité.
- le capital humain, Gary Becker ensemble des capacités apprises par l’individu qui accroissent son efficacité productive.
- le capital public, infrastructure de communication et de transport. (Barro) Il n’est qu’une forme de capital physique.

Croissance (théories de la ...)

Les prémisses de la théorie de la croissance : la dynamique classique :

Mise en relation de l’accumulation du capital et de la croissance économique. Autour d’un trend de croissance, les perturbations sont régulées par le marché. Ce sont les mouvements des prix qui assurent l’équilibre sur les marchés. L’équilibre d’ensembles est assuré par la loi de population de Malthus, la loi des débouchés de J.B. Say et la théorie quantitative de la monnaie en système d’étalon – or. A l’équilibre, au lieu de se corriger, aggravera les déséquilibres. C’est pourquoi, la croissance au taux garanti est dite équilibre au fil du rasoir.

Le modèle néoclassique :

Il a été élaboré essentiellement par Solow (1956) pour montrer la possibilité d’une croissance équilibrée (alors que le modèle keynésien considère la croissance équilibrée comme une situation exceptionnelle).

Progrès technique et croissance :

Le travail jour un rôle négatif dans la croissance française du fait de la baisse de la durée du temps de travail sur la période considérée. Le capital explique faiblement la croissance annuelle. Cette vision ne permet que d’expliquer 1% des 5% de croissance sur la période. Il faut donc introduire l’idée de progrès qualitatifs : amélioration de la qualité du facteur travail. Mais il reste toujours une part importante non expliquée. Il faut donc prendre en compte le progrès technique. Le progrès technique peut influencer sur trois variables : le coefficient de capital (v= K/Y), le coefficient d’utilisation de la main d’œuvre (u= L/Y) et l’intensité capitalistique (k= K/L) La neutralité du progrès technique peut donc être défini de trois façons :
- neutre au sens de Harrod : le coefficient de capital (K/Y) reste constant à taux d’intérêt i inchangé. Il élève alors la seule productivité du travail. On dit qu’il est labour augmenting.
- Neutre au sens de Solow : s’il laisse le coefficient d’utilisation de la main d’œuvre (L/Y) constant à taux de salaire inchangé. Il élève la seule productivité du capital. On dit qu’il est capital augmenting.
- Neutre au sens de Hicks : s’il augmente à la fois et également l’efficacité du facteur travail et celle du facteur capital. Il laisse alors inchangé le rapport des productivités marginales des facteurs de production (i.e : le taux marginal de substitution).

Dans la réalité le progrès technique n’a pas des effets aussi simples que dans la représentation ci-dessus mais ces concepts permettent de dresser une typologie des effets possibles du progrès technique, notamment en matière d’emploi et de possibilité de poursuite de la croissance malgré les modifications de la combinaison productive.

L’idée de progrès technique autonome consiste à traiter le progrès technique comme indépendant de toute variable économique et survenant seulement en fonction du temps.

L’hypothèse d’un progrès technique incorporé : supposition qu’il faut un support, un vecteur au progrès technique et c’est le capital qui joue ce rôle. L’investissement retrouve un rôle central dans l’explication de la croissance, dans l’hypothèse où le progrès technique est intégralement intégré au capital nouveau. L’existence d’une économie à plusieurs générations de capital conduit à formuler diverses hypothèses sur les conditions de substitution entre facteurs de production. : soit modifiable à tout moment, soit la substitution n’est possible qu’à l’occasion de l’installation des nouveaux biens d’équipement , soit les coefficients sont fixes au moment de l’installation comme par la suite.

Croissance et cycle

La croissance est une tendance de longue période, un « trend » (tendance). Il ne faut pas confondre croissance et expansion. L’expansion est une augmentation de courte durée. Le contraire est la récession. Lorsque que de plus grande amplitude on parle de dépression. On considère généralement qu’une phase de dépression caractérise une réduction en valeur absolue de la production et que la récession désigne au contraire une phase de ralentissement du rythme de croissance. Bernard Rosier considère que ces fluctuations ne sont pas des déséquilibre plus ou moins bien maîtrisés, mais qu’elles expriment la nature profonde de l’accumulation du capital, il propose de parler de « rythme économique ».