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"La crise a privé la Chine d'un support majeur : une croissance durablement forte dans les pays occidentaux. Pour faire face à cette tendance, elle a dû se tourner vers les régions intérieures. Cette conquête a déjà commencé : les régions qui croissent le plus vite depuis 2009 ne sont plus les régions situées sur la côté Est. Les salariés ont pris conscience, quant à eux, d'un pouvoir de pression sur les entreprises. Il y a un assèchement de la main d'œuvre des 14 -25 ans qui a longtemps constitué la masse des migrants, corvéables à merci. Le marché du travail n'est plus aussi flexible : il va y avoir une augmentation des salaires que le gouvernement a décidé de renforcer en faisant appliquer le droit du travail introduit en 2008 et en appuyant un syndicalisme corporatiste d'entreprise. C'est un processus de moyen terme.
(…) D'ici 15 à 20 ans, 300 millions d'individus vont passer du monde rural au monde urbain. Cela suppose des investissements en infrastructures considérables. Dans ses relations extérieures, même si elle se dégagera en partie de ses clients traditionnels, la Chine aura besoin d'une sécurité d'approvisionnement en matières premières et elle développera ses exportations vers les autres émergents. Cela se traduit déjà par un renforcement de l'intégration asiatique dans les relations commerciales et financières, ainsi que des relations plus denses entre la Chine et les autres émergents, Amérique latine et Afrique", a déclaré Michel Aglietta, professeur d’Economie et conseiller au CEPII, dans une interview accordée aux Echos.
(…) D'ici 15 à 20 ans, 300 millions d'individus vont passer du monde rural au monde urbain. Cela suppose des investissements en infrastructures considérables. Dans ses relations extérieures, même si elle se dégagera en partie de ses clients traditionnels, la Chine aura besoin d'une sécurité d'approvisionnement en matières premières et elle développera ses exportations vers les autres émergents. Cela se traduit déjà par un renforcement de l'intégration asiatique dans les relations commerciales et financières, ainsi que des relations plus denses entre la Chine et les autres émergents, Amérique latine et Afrique", a déclaré Michel Aglietta, professeur d’Economie et conseiller au CEPII, dans une interview accordée aux Echos.
L'appréciation réelle du yuan se fait et se fera de manière graduelle
De son côté, la monnaie chinoise continue de s’apprécier. Hier, la monnaie chinoise atteignait un de ses plus hauts niveaux depuis 1993 à 6,7082 yuans pour un dollar. Pourtant, les Etats-Unis continuent de mettre la pression sur le gouvernement chinois. En début de semaine, Barack Obama estimait que Pékin n’avait pas fait tout ce qu’il fallait pour laisser sa monnaie s’apprécier suffisamment. Un reproche qui avait déjà été formulé par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner début septembre.
Pour eux, la faiblesse du yuan expliquerait le déséquilibre commercial entre les deux nations. Pourtant, entre 2005 et 2008, alors que le yuan s’appréciait de 20 % et que le dollars se dépréciait du même montant, les excédents commerciaux chinois n'ont pas baissé et le déficit américain s'est creusé. Il est donc difficile d’établir un lien direct. "L'appréciation réelle du yuan se fait et se fera de manière graduelle et progressive par la hausse des prix intérieurs" explique Michel Aglietta. Les États-Unis devront être patients.
Pour eux, la faiblesse du yuan expliquerait le déséquilibre commercial entre les deux nations. Pourtant, entre 2005 et 2008, alors que le yuan s’appréciait de 20 % et que le dollars se dépréciait du même montant, les excédents commerciaux chinois n'ont pas baissé et le déficit américain s'est creusé. Il est donc difficile d’établir un lien direct. "L'appréciation réelle du yuan se fait et se fera de manière graduelle et progressive par la hausse des prix intérieurs" explique Michel Aglietta. Les États-Unis devront être patients.