Personne n'est inemployable et ce n'est pas le travail qui manque. C'est la conviction d'ATD Quart Monde, c'est pourquoi ce mouvement prépare actuellement un projet visant à supprimer le « chômage d'exclusion » (ce chômage qui touche dans la durée les personnes sans emploi non indemnisées par l'assurance chômage). Ce projet vise à démontrer, sur quelques territoires pilotes, comment la réaffectation des coûts directs, indirects et induits par la précarité et le chômage d'exclusion peut permettre le financement d'emplois en CDI, à temps choisi, pour l'ensemble des personnes concernées, sans supplément de dépenses budgétaires à la charge de la collectivité.
15 000 euros par an !
La première étape de ce projet consiste à mener une étude macroéconomique pour estimer le montant de tous les coûts induits par le chômage d'exclusion, pour la collectivité. Le public cible de notre étude est composé de personnes au chômage ne touchant plus les allocations chômage, mais l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS), le Revenu de Solidarité Active (RSA), etc. Les calculs ont été faits en étudiant les coûts des différents postes pour la collectivité, en les pondérant en fonction du poids de la population cible dans ces postes.
En l'absence de données suffisamment précises, nous avons fait des hypothèses a minima. Les chiffres de cette étude sont donc certainement sous-estimés. Le total de ces dépenses et manques à gagner représente ce que la société consacre aujourd'hui aux personnes privées d'emploi et qu'elle pourrait utilement rediriger vers le financement d'emplois pour celles-ci. Notre public cible étant constitué de 2 163 060 individus, on peut considérer que le coût du chômage d'exclusion est de 15 242 euros par personne et par an.
Et maintenant ?
ATD Quart Monde travaille aujourd'hui avec les pouvoirs publics pour créer le cadre légal permettant, à titre expérimental, de rediriger ces moyens vers le cofinancement des nouveaux emplois. Plusieurs territoires sont déjà prêts à commencer l'expérimentation.