Le 11 janvier 2013, les partenaires sociaux parvenaient, après de longs mois de négociation, à un accord national interprofessionnel (ANI) sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi. Si les aspects liés à l’emploi ont été beaucoup commentés dans la presse, le volet sur la généralisation de la complémentaire santé pour les salariés est quasiment passé inaperçu. Il faut dire que son entrée en vigueur, le 1er janvier 2016, n’a pas incité la presse à se saisir de ce sujet.
Des pertes estimées à deux milliards d’euros
Pourtant, les conséquences de cette mesure se font déjà sentir. Les mutuelles sont les plus touchées. Un coup dur pour un secteur déjà fragilisé par la réglementation imposée par Solvency 2. Entre 1995 et 2013, le nombre de mutuelles est passé de 5 000 à 500. Et cette tendance devrait donc s’amplifier face à l’inévitable érosion de leur portefeuille en santé individuelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un tiers des entreprises n’ont pas de mutuelle collective, soit environ quatre millions de salariés. Certaines mutuelles annoncent qu’elles pourraient perdre jusqu’à 40 % de leur clientèle. Le manque à gagner est tout aussi impressionnant : les pertes pour les mutuelles sont estimées à deux milliards d’euros par an.
Comment expliquer une telle débâcle ? Le passage de l’individuel au collectif instaure un changement de modèle économique qui désavantage les mutuelles au profit des assurances. En utilisant leur expérience dans la mutualisation des risques, ces dernières sont en position de force. La clause de désignation qui offre la possibilité à une branche professionnelle d'imposer un prestataire fait également très peur. Pour le gouvernement, la mutualisation des assurés permettra de faire baisser le coût des complémentaires, pour les mutuelles, il s’agit plutôt d’un petit arrangement entre amis. Et, malgré la censure par le Conseil constitutionnel en novembre 2013, le gouvernement tente de passer en force en inscrivant systématiquement cette clause dans les projets de loi.
Comment expliquer une telle débâcle ? Le passage de l’individuel au collectif instaure un changement de modèle économique qui désavantage les mutuelles au profit des assurances. En utilisant leur expérience dans la mutualisation des risques, ces dernières sont en position de force. La clause de désignation qui offre la possibilité à une branche professionnelle d'imposer un prestataire fait également très peur. Pour le gouvernement, la mutualisation des assurés permettra de faire baisser le coût des complémentaires, pour les mutuelles, il s’agit plutôt d’un petit arrangement entre amis. Et, malgré la censure par le Conseil constitutionnel en novembre 2013, le gouvernement tente de passer en force en inscrivant systématiquement cette clause dans les projets de loi.
Au bout du tunnel, la lumière ?
Certaines mutuelles n’ont pour autant pas dit leur dernier mot et ont décidé de faire de la résistance sur le marché des TPE et des travailleurs non-salariés (TNS). Pour cela, elles comptent se servir de leurs réseaux pour aller démarcher directement les chefs d’entreprise. Pas sûr que cela suffisse à compenser l’impact de l’ANI. Pour survivre, les mutuelles n’ont pas d’autre choix que de revoir leur stratégie.
La majorité d’entre elles ont ainsi décidé de recentrer leurs offres sur les retraités. Un choix judicieux au vu de l’évolution démographique de notre pays : en 2013, les personnes âgées de plus de soixante ans représentaient 20 % de la population, elles seront 30 % d’ici 2025. Autre choix stratégique : la diversification. Depuis plusieurs mois, les mutuelles annoncent le lancement de nouveaux produits en prévoyance, accidents de la vie et épargne. Un moyen de fidéliser la clientèle tout en augmentant le revenu généré par assuré. Des rapprochements sont également à prévoir afin de créer des synergies entre les mutuelles.
Celles qui réussiront à survivre se préparent peut être un avenir radieux. En effet, le Président de la République a fait de la « généralisation de l’accès à une complémentaire santé de qualité » sa priorité d’ici la fin de son mandat. Souscrire à une complémentaire santé pourrait rapidement devenir obligatoire pour l’ensemble des Français. Un marché d’un million de personnes !
La majorité d’entre elles ont ainsi décidé de recentrer leurs offres sur les retraités. Un choix judicieux au vu de l’évolution démographique de notre pays : en 2013, les personnes âgées de plus de soixante ans représentaient 20 % de la population, elles seront 30 % d’ici 2025. Autre choix stratégique : la diversification. Depuis plusieurs mois, les mutuelles annoncent le lancement de nouveaux produits en prévoyance, accidents de la vie et épargne. Un moyen de fidéliser la clientèle tout en augmentant le revenu généré par assuré. Des rapprochements sont également à prévoir afin de créer des synergies entre les mutuelles.
Celles qui réussiront à survivre se préparent peut être un avenir radieux. En effet, le Président de la République a fait de la « généralisation de l’accès à une complémentaire santé de qualité » sa priorité d’ici la fin de son mandat. Souscrire à une complémentaire santé pourrait rapidement devenir obligatoire pour l’ensemble des Français. Un marché d’un million de personnes !