"Des tentatives de déstabilisation venues du plus haut niveau de l'État"

18 Janvier 2012



"Grosso modo, une fois tous les six mois au minimum, on annonçait que j'allais partir, que j'étais profondément déstabilisée, fragilisée. Depuis quatre ans, j'ai subi de multiples tentatives de déstabilisation venues du plus haut niveau de l'État. Ce que je sais c'est que j'avais des coups de boutoirs à peu près tous les trois mois, des plus hautes autorités de l'Etat, de déstabilisation systématique.

(…) J'ai refusé le démantèlement d'Areva au profit des uns et des autres et c'est clair, j'ai gêné un certain nombre d'intérêts privés qui souhaitaient le démantèlement d'Areva, qui souhaitaient récupérer des morceaux, qui souhaitaient pouvoir privatiser en particulier la mine. Je sais que j'ai heurté des intérêts privés, je sais que de ne pas être au club du Fouquet's pour faire du nucléaire, ça devenait un handicap tout à fait significatif", a déclaré Anne Lauvergeon, ex patron d’Areva, sur BFM.

Une guerre des nerfs pour 1,5 millions d’euros

Anne Lauvergeon, qui sera restée à la tête d’Areva pendant dix ans, passe à la contre attaque. Depuis son éviction en juin 2011, les critiques pleuvent sur sa gestion du groupe nucléaire français. En particulier sur l’acquisition de la société de gisements d’uranium canadienne Uramin pour 2,5 milliards de dollars. Cette dernière s’est révélée être un fiasco financier pour le groupe français. Selon un audit réalisé en 2010 pour le groupe, Areva aurait été victime d'une "escroquerie". Anne Lauvergeon affirme avoir été victimes d'écoutes illégales effectuées par des enquêteurs privés qui auraient cherché à établir une éventuelle implication frauduleuse dans le dossier Uramin, ce que dément formellement le couple.

Le 21 décembre dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour tenter de vérifier si le couple a effectivement été la cible d'une enquête privée qui portait notamment sur les conditions de l'acquisition en 2007 par Areva de la société minière canadienne Uramin. Toute cette affaire ne l’empêche pas de réclamer 1,5 millions d’euros d’indemnités de départ. Une audience se tiendra le 3 février. En attendant pour faire pression sur Areva, Anne Lauvergeon continue les discours chocs...