"Qu'il s'agisse de performance, d'égalité et de climat scolaire, ce que révèlent les enquêtes internationales n'est pas flatteur pour la France. Le système souffre en premier lieu de son incapacité à se réformer : alors que tout le monde - parents d'élèves, enseignants, syndicats, responsables politiques, experts - s'accorde à considérer l'école face à de lourds problèmes, nous sommes paralysés par l'incapacité de métamorphoser le système. Nous sommes incapables d'aborder sans dogmatisme des problématiques aussi essentielles mais simples que la nature du métier d'enseignant, la méthode de sélection, les cursus de formation, le type de culture scolaire, l'avenir du baccalauréat, etc.
"Le système a échappé aux politiques"
(…) Le système a échappé aux politiques. En soi, ce constat n'est pas négatif, et indique qu'aucun changement ne peut être entrepris sans le consentement des enseignants. En revanche, ce principe du consentement est allé trop loin, au point de figer le champ d'intervention politique. L'école semble appartenir aux professionnels de l'école, attachés en premier lieu à défendre leur double sort professionnel et personnel. C'est sur ce mur que les grands élans réformistes du monde enseignant se sont épuisés ces dernières décennies", a déclaré François Dubet, sociologue spécialiste de l'enseignement, dans une interview accordée à La Tribune.
Le directeur d'études à l'EHESS, "héritier" d'Alain Touraine dresse un tableau sombre de l’Éducation nationale. C’est, selon lui, un système perclus d'incohérences, sclérosé par la machine administrative et les revendications corporatistes. "Un système que particularisent un intellectualisme inapproprié, l'abandon des devoirs, la reproduction des élites, un ostracisme inepte pour le capitalisme et l'entreprise, in fine la relégation au second rang de l'objet même de ce qui fut une vocation : donner aux jeunes les armes de se construire, de trouver une place dans la société, d'être acteurs de la démocratie." Bref, selon, un système incompatible avec la double obligation de réformer et de juguler les illégitimes inégalités.
Le directeur d'études à l'EHESS, "héritier" d'Alain Touraine dresse un tableau sombre de l’Éducation nationale. C’est, selon lui, un système perclus d'incohérences, sclérosé par la machine administrative et les revendications corporatistes. "Un système que particularisent un intellectualisme inapproprié, l'abandon des devoirs, la reproduction des élites, un ostracisme inepte pour le capitalisme et l'entreprise, in fine la relégation au second rang de l'objet même de ce qui fut une vocation : donner aux jeunes les armes de se construire, de trouver une place dans la société, d'être acteurs de la démocratie." Bref, selon, un système incompatible avec la double obligation de réformer et de juguler les illégitimes inégalités.