Une distorsion. Voilà comment pourrait se résumer la situation des marchés boursiers européens au regard du sombre tableau macroéconomique. Alors que la zone euro reste enlisée dans un environnement récessif, où le niveau du chômage atteint des niveaux records en Espagne (plus de 27% !) et en France, les places boursières ont affiché une surprenante reprise depuis quelques séances. Les indices Eurostoxx50 et CAC40 ont ainsi progressé d’environ + 4,3 % sur les cinq dernières séances, retrouvant des performances un peu plus attractives pour les investisseurs qui ont parié sur ces marchés depuis le début de l’année.
L'Allemagne ne fait plus exception !
Mais quels sont donc les motifs de satisfaction des marchés boursiers ? Paradoxalement, l’assombrissement de la conjoncture en Europe nourrit de sérieux espoirs pour les investisseurs. Pas sur la capacité actuelle de l’économie européenne à renouer avec la croissance, mais sur l’éclosion désormais possible, d’un projet européen réellement concerté, pour trouver une alternative. Et évidemment, sur le maintien d’un environnement monétaire ultra-accommodant par la BCE, à l’image des ses homologues japonaise ou américaine. Le retrait des mesures exceptionnelles n’est pas pour demain et les marchés saluent ce soutien aux actifs dits risqués.
La donne a changé. Jusqu’à présent immunisée face au ralentissement économique, l’Allemagne faisait figure d’exception européenne, ce qui permettait à ses dirigeants d’imposer leurs vues sur l’austérité budgétaire. Seulement voilà, la première économie du Vieux Continent est à présent pleinement concernée par le ralentissement économique. Menacée à l’extérieur par la compétitivité retrouvée des exportations de son grand rival à l’international, le Japon, grâce à la dévaluation pilotée du yen, l’économie allemande souffre aussi de la faiblesse de ses voisins européens. Cela impacte ses standards économiques, tels que l’activité. De quoi infléchir les positions politiques allemandes et favoriser une convergence des intentions, avec celles de ses voisins français voire même italien ou espagnol.
La donne a changé. Jusqu’à présent immunisée face au ralentissement économique, l’Allemagne faisait figure d’exception européenne, ce qui permettait à ses dirigeants d’imposer leurs vues sur l’austérité budgétaire. Seulement voilà, la première économie du Vieux Continent est à présent pleinement concernée par le ralentissement économique. Menacée à l’extérieur par la compétitivité retrouvée des exportations de son grand rival à l’international, le Japon, grâce à la dévaluation pilotée du yen, l’économie allemande souffre aussi de la faiblesse de ses voisins européens. Cela impacte ses standards économiques, tels que l’activité. De quoi infléchir les positions politiques allemandes et favoriser une convergence des intentions, avec celles de ses voisins français voire même italien ou espagnol.
Austérité ?
À quelques jours de la réunion de la BCE, le changement de perception économique que vont devoir s’imposer les dirigeants allemands devrait orienter la politique de la Banque Centrale européenne. Si celle-ci ne devrait pas annoncer de nouvelle baisse de taux, quelques pistes d’action pourraient émerger pour les mois à venir. Dans un contexte sans croissance, le « tout austérité » prôné notamment par l’Allemagne depuis deux ans est insuffisant. La stimulation monétaire insufflée par la BCE via ses mesures d’assouplissement (baisse des taux, programmes LTRO/OMT) a détendu les taux de financement souverains et garanti la stabilité des marchés financiers. Mais ses bienfaits sur l’économie réelle sont difficilement appréciables.
Dès lors une nouvelle trajectoire de relance est nécessaire et la BCE pourrait bien confirmer son rôle central, dans un projet européen plus ambitieux et cohérent. En somme, un soutien précieux pour la valorisation à court/moyen terme des actions et même des obligations souveraines périphériques, dont l’attrait résulte d’une détente supplémentaire attendue sur les taux allemand ou français (l’OAT française pourrait trouver un plancher à 0.6% à 10 ans !).
À propos de l’auteur : Fabrice Cousté est directeur général de CMC Markets France, l’un des principaux courtiers dans le monde.
Dès lors une nouvelle trajectoire de relance est nécessaire et la BCE pourrait bien confirmer son rôle central, dans un projet européen plus ambitieux et cohérent. En somme, un soutien précieux pour la valorisation à court/moyen terme des actions et même des obligations souveraines périphériques, dont l’attrait résulte d’une détente supplémentaire attendue sur les taux allemand ou français (l’OAT française pourrait trouver un plancher à 0.6% à 10 ans !).
À propos de l’auteur : Fabrice Cousté est directeur général de CMC Markets France, l’un des principaux courtiers dans le monde.