Le débat sur l’énergie n’a pas la sérénité et l’impartialité que ce sujet technique mériterait. Et la commission européenne se contente d’imposer aux pays membres l’idéologie dominante, au lieu d’encourager un débat sur ce thème.
Le point nodal est le nucléaire. Cette énergie est violemment contestée par les Verts, avec un succès populaire, surtout en dehors de la France. Et la commission veut punir la France pour son taux élevé d’énergie nucléaire (80% de l’électricité), qui lui permet d’avoir le prix de revient d’électricité le plus bas d’Europe, son producteur EDF ayant le prix de vente de l’électricité le plus bas également. Du coup la commission estime qu’il y a distorsion de concurrence, et impose à la France de vendre aux concurrents d’EDF un quart de son énergie nucléaire, à prix coûtant.
Le point nodal est le nucléaire. Cette énergie est violemment contestée par les Verts, avec un succès populaire, surtout en dehors de la France. Et la commission veut punir la France pour son taux élevé d’énergie nucléaire (80% de l’électricité), qui lui permet d’avoir le prix de revient d’électricité le plus bas d’Europe, son producteur EDF ayant le prix de vente de l’électricité le plus bas également. Du coup la commission estime qu’il y a distorsion de concurrence, et impose à la France de vendre aux concurrents d’EDF un quart de son énergie nucléaire, à prix coûtant.
Une perte de 4,5 milliards d’euros par an
La loi Nome, qui entérine cette décision, vient d’être votée, ce qui va faire perdre à EDF, société nationale à 85 %, 4,5 milliards d’euros par an. Incroyable docilité des autorités et parlementaires français, qui s’efforcent pourtant de gratter partout pour faire des économies budgétaires. Marcel Boiteux, ancien p-dg d’EDF a écrit un article éloquent sur le sujet. En voici un bref extrait :
"Emportés par le courant des idées, les français ont mis fin au monopole d'EDF et ouvert l'électricité aux disciplines du marché. La pression de la concurrence devait améliorer la gestion, dynamiser les équipes, et faire baisser les prix du courant. Une dizaine d'années après, telle la poule qui a couvé un canard, la France ébahie se dépêtre dans les paradoxes. Le problème n'est plus de faire baisser les prix, mais d'accepter ou non de les laisser monter pour s'aligner sur ceux du marché libre : on avait ouvert l'électricité à la concurrence pour faire baisser les prix, et il faudrait aujourd'hui les élever pour permettre la concurrence ! Que s'est-il donc passé ?
(…) La solution envisagée est de refuser le jeu du marché, d'ordonner à EDF de subventionner ses concurrents en leur affectant un morceau de son parc nucléaire. Extraordinaire aubaine à laquelle ils n'osaient réellement prétendre. Et de fixer autoritairement les prix de l'électricité à un niveau assez bas pour que la rente nucléaire disparaisse : au lieu de l'affecter à la sécurité sociale ou aux campus universitaires, l'idée est, en bloquant les prix, de répartir cette rente entre les consommateurs d'électricité au prorata de leur consommation, grâce au maintien des prix français de l'électricité à un niveau artificiellement bas."
"Emportés par le courant des idées, les français ont mis fin au monopole d'EDF et ouvert l'électricité aux disciplines du marché. La pression de la concurrence devait améliorer la gestion, dynamiser les équipes, et faire baisser les prix du courant. Une dizaine d'années après, telle la poule qui a couvé un canard, la France ébahie se dépêtre dans les paradoxes. Le problème n'est plus de faire baisser les prix, mais d'accepter ou non de les laisser monter pour s'aligner sur ceux du marché libre : on avait ouvert l'électricité à la concurrence pour faire baisser les prix, et il faudrait aujourd'hui les élever pour permettre la concurrence ! Que s'est-il donc passé ?
(…) La solution envisagée est de refuser le jeu du marché, d'ordonner à EDF de subventionner ses concurrents en leur affectant un morceau de son parc nucléaire. Extraordinaire aubaine à laquelle ils n'osaient réellement prétendre. Et de fixer autoritairement les prix de l'électricité à un niveau assez bas pour que la rente nucléaire disparaisse : au lieu de l'affecter à la sécurité sociale ou aux campus universitaires, l'idée est, en bloquant les prix, de répartir cette rente entre les consommateurs d'électricité au prorata de leur consommation, grâce au maintien des prix français de l'électricité à un niveau artificiellement bas."
La France, pays le plus vertueux dans les émissions de CO2
Mais la soumission de nos édiles va plus loin. Pour la raison compréhensible de réduire les émissions de CO2, l’Europe impose à la France un important investissement en éolien et photovoltaïque. Pourtant, la France est le pays le plus vertueux vis-à-vis de cette pollution par le CO2, grâce à son nucléaire qui n’en produit pas. Mais, docilement, les forces vives de la société française ont entériné les objectifs bruxellois lors du Grenelle de l’environnement. Ces objectifs sont une production en 2020 de 32,8 TWh (térawatt heure) en éolien et 5,2 TWh en photovoltaïque.
Cette énergie va être payée par EDF à ses producteurs une moyenne 11 cme €/kWh pour l’éolien, soit 2,5 Md€/an, et 38 cme €/kWh pour le photovoltaïque, soit 2,3 Md€/an. EDF paiera donc en tout pour cet objectif partiel 4,8 milliards d’euros par an (qui seront en partie refacturés aux consommateurs par EDF).
Mais bien sûr, ces kWh produits par le renouvelable viendront se substituer à ceux produits par les énergies classiques, ce qui fera une économie, que l’on peut chiffrer. Cette énergie produite se substituera essentiellement à l’énergie nucléaire (et très peu au gaz, qui ne fonctionne qu’en pointe, alors que le photovoltaïque ne produit pas à l’heure de pointe, 19h, et l’éolien produit peu en régime de pointe, pour des raisons climatiques).
L’économie sur le nucléaire ne représente que l’économie sur le combustible, soit 5 % du prix de revient, 0,14 cme €/kWh (le nucléaire reste nécessaire pendant les 70% du temps où le renouvelable ne produit pas). Au total, l’économie sur la consommation d’uranium n’est que de 54 millions d’euros, soit 1% seulement du coût pour EDF. Les 4,8 milliards d’euros sont donc en presque totalité un surcoût de l’investissement en éolien et photovoltaïque, qui est donc injustifié. C’est d’ailleurs ce qu’estime l’Académie de Technologie.
Cette énergie va être payée par EDF à ses producteurs une moyenne 11 cme €/kWh pour l’éolien, soit 2,5 Md€/an, et 38 cme €/kWh pour le photovoltaïque, soit 2,3 Md€/an. EDF paiera donc en tout pour cet objectif partiel 4,8 milliards d’euros par an (qui seront en partie refacturés aux consommateurs par EDF).
Mais bien sûr, ces kWh produits par le renouvelable viendront se substituer à ceux produits par les énergies classiques, ce qui fera une économie, que l’on peut chiffrer. Cette énergie produite se substituera essentiellement à l’énergie nucléaire (et très peu au gaz, qui ne fonctionne qu’en pointe, alors que le photovoltaïque ne produit pas à l’heure de pointe, 19h, et l’éolien produit peu en régime de pointe, pour des raisons climatiques).
L’économie sur le nucléaire ne représente que l’économie sur le combustible, soit 5 % du prix de revient, 0,14 cme €/kWh (le nucléaire reste nécessaire pendant les 70% du temps où le renouvelable ne produit pas). Au total, l’économie sur la consommation d’uranium n’est que de 54 millions d’euros, soit 1% seulement du coût pour EDF. Les 4,8 milliards d’euros sont donc en presque totalité un surcoût de l’investissement en éolien et photovoltaïque, qui est donc injustifié. C’est d’ailleurs ce qu’estime l’Académie de Technologie.
Un surcoût de 9,3 milliards d’euros
Dans son étude "10 questions à Gilbert Ruelle" sur l’éolien, elle écrit : "Si des éoliennes s’insèrent dans un réseau où la production est déjà majoritairement sans émission de CO2, comme en France continentale (90 à 95% nucléaire + hydraulique), il n’y a évidemment aucun intérêt à remplacer par de l’énergie éolienne plus coûteuse, des énergies déjà propres et moins chères". G. Ruelle ajoute que si la France suit cette voie, c’est parce que l’Europe l’y oblige.
Chère, très chère Europe, qui oblige la France à payer pour rien un surcoût de 9,3 milliards d’euros par an. Si cette situation vous indigne, comme moi, envoyez cet article à votre député, et signalez l’article à vos amis, en leur demandant d’en faire autant.
Chère, très chère Europe, qui oblige la France à payer pour rien un surcoût de 9,3 milliards d’euros par an. Si cette situation vous indigne, comme moi, envoyez cet article à votre député, et signalez l’article à vos amis, en leur demandant d’en faire autant.