Arnobe :
On me dit, très cher ami, que vous disposez d'une parade irréfutable à la tourmente économique.
Pyrète :
Oui-da. La consommation décline de façon inquiétante. Il convient d'agir promptement et je prétends que l'Etat doit distribuer moult monnaie aux Français. De ce pouvoir d'achat multiplié, on verrait tant les boutiques que les fabriques tirer le plus grand profit.
Arnobe :
Certes on le pourrait aisément, mais je prétends raisonner avec d'autres réalités. Par votre politique, vous creuserez encore plus le déficit de l'Etat que menace déjà la banqueroute. Mais il y a pire. Sachez qu'en aidant chaque Français vous les appauvrirez tous puisqu'en excitant leurs achats vous augmenterez encore plus la fortune de nos voisins Allemands comme celle de la lointaine Chine.
Pyrète :
Examinons vos deux objections. C'est plutôt le déclin des affaires qui diminue les recettes de l'Etat et il serait judicieux d'utiliser les milliards, qu'il perdra inévitablement, à combattre la crise. Un Etat, cher Arnobe, n'est pas à la dimension d'un ménage. Le premier gagne ce qu'il dépense, contrairement au second. Ne redoutez pas non plus une aggravation du déficit commercial puisque Allemands, Américains et Chinois soutiennent désormais la consommation de leurs concitoyens de sorte que le supplément de marchandises que nous leur demanderons trouvera une compensation dans tout ce que, à leur tour, ils nous achèteront.
Arnobe :
J'entends bien vos raisons mais le déficit du commerce provient d'un fait que l'on aime à taire : les Français vivent au dessus de leurs moyens! Que je sache, on ne soigne pas le mal en stimulant sa cause. Qu'ils modèrent leur appétit ou alors qu'ils travaillent plus pour gagner plus.
Pyrète :
Je vois la chose tout à l'inverse et j'avance que les Français n'ont pas les salaires de leurs moyens. Aidons-les plutôt à rétablir la balance au niveau de leurs justes prétentions.
Arnobe :
Qu'ils s'y emploient eux-mêmes et deviennent plus riches par l'ardeur de leur travail!
Pyrète :
Cela ne se peut point, tant que les fabriques regorgent de marchandises invendues. A cette heure, elles n'ont aucun besoin d'heures supplémentaires, à moins de les enlever à ceux qui cherchent du labeur.
Arnobe :
Ce serait dommage en effet... Je ne vois plus qu'un seul expédient : que les Français daignent utiliser leurs bas de laine afin de maintenir leur train sans déranger les finances de l'Etat.
Pyrète :
Pas si vite cher Arnobe. Pour beaucoup d'entre-eux, les bas de laine sont bien maigres et ceux qui disposent de bas de soie y puisent avec parcimonie. Lorsque la crise va s'installant, chacun souhaite se prémunir contre le risque de chômage et tient ferme sa cassette. Il est plus avisé d'aider les Français à consommer par le truchement d'une aide spéciale de l'Etat.
Arnobe :
Eh bien j'avoue que vos arguments forcent l'abandon de mon opinion. A présent, goûtons ce succulent pudding cher Pyrète.
On me dit, très cher ami, que vous disposez d'une parade irréfutable à la tourmente économique.
Pyrète :
Oui-da. La consommation décline de façon inquiétante. Il convient d'agir promptement et je prétends que l'Etat doit distribuer moult monnaie aux Français. De ce pouvoir d'achat multiplié, on verrait tant les boutiques que les fabriques tirer le plus grand profit.
Arnobe :
Certes on le pourrait aisément, mais je prétends raisonner avec d'autres réalités. Par votre politique, vous creuserez encore plus le déficit de l'Etat que menace déjà la banqueroute. Mais il y a pire. Sachez qu'en aidant chaque Français vous les appauvrirez tous puisqu'en excitant leurs achats vous augmenterez encore plus la fortune de nos voisins Allemands comme celle de la lointaine Chine.
Pyrète :
Examinons vos deux objections. C'est plutôt le déclin des affaires qui diminue les recettes de l'Etat et il serait judicieux d'utiliser les milliards, qu'il perdra inévitablement, à combattre la crise. Un Etat, cher Arnobe, n'est pas à la dimension d'un ménage. Le premier gagne ce qu'il dépense, contrairement au second. Ne redoutez pas non plus une aggravation du déficit commercial puisque Allemands, Américains et Chinois soutiennent désormais la consommation de leurs concitoyens de sorte que le supplément de marchandises que nous leur demanderons trouvera une compensation dans tout ce que, à leur tour, ils nous achèteront.
Arnobe :
J'entends bien vos raisons mais le déficit du commerce provient d'un fait que l'on aime à taire : les Français vivent au dessus de leurs moyens! Que je sache, on ne soigne pas le mal en stimulant sa cause. Qu'ils modèrent leur appétit ou alors qu'ils travaillent plus pour gagner plus.
Pyrète :
Je vois la chose tout à l'inverse et j'avance que les Français n'ont pas les salaires de leurs moyens. Aidons-les plutôt à rétablir la balance au niveau de leurs justes prétentions.
Arnobe :
Qu'ils s'y emploient eux-mêmes et deviennent plus riches par l'ardeur de leur travail!
Pyrète :
Cela ne se peut point, tant que les fabriques regorgent de marchandises invendues. A cette heure, elles n'ont aucun besoin d'heures supplémentaires, à moins de les enlever à ceux qui cherchent du labeur.
Arnobe :
Ce serait dommage en effet... Je ne vois plus qu'un seul expédient : que les Français daignent utiliser leurs bas de laine afin de maintenir leur train sans déranger les finances de l'Etat.
Pyrète :
Pas si vite cher Arnobe. Pour beaucoup d'entre-eux, les bas de laine sont bien maigres et ceux qui disposent de bas de soie y puisent avec parcimonie. Lorsque la crise va s'installant, chacun souhaite se prémunir contre le risque de chômage et tient ferme sa cassette. Il est plus avisé d'aider les Français à consommer par le truchement d'une aide spéciale de l'Etat.
Arnobe :
Eh bien j'avoue que vos arguments forcent l'abandon de mon opinion. A présent, goûtons ce succulent pudding cher Pyrète.