Hadopi : tout ça pour ça…

27 Juin 2011



Voilà maintenant plus de deux ans qu’Hadopi tente de limiter le piratage sur Internet. Pourtant, comme prévu, les téléchargements illégaux sur Internet ont continué d’augmenter, + 3 % l’an dernier. Face à cet échec, Hadopi tente, tant bien que mal, de communiquer. Du côté de l’opposition, on profite de ce fiasco. Martine Aubry a décidé d’en faire un élément de campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Dans une tribune écrite sur le site Rue89, elle a indiqué que le Parti socialiste abrogerait cette loi si le parti arrivait au pouvoir en 2012.

Article publié pour la première fois le 17/06/2009

Il y a quelques jours, la loi Hadopi a été vidée de son sens par le Conseil constitutionnel. La suppression automatique de la ligne a été interdite. À défaut, il faudra passer devant un juge. Avec cette nouvelle dimension, la sanction prend une dimension pénale. Mais la question est : les juges français n’ont-ils que ça à faire ? Ne sont-ils déjà pas assez occupés ?

Le lancement des premiers mails est prévu début novembre. Objectif : 1 000 par jour. Le gouvernement espère que l’aspect pénal fasse plus peur que la suppression de ligne. Mais d’un autre côté, envoyer un mail pour prévenir le pirate lui permettra de supprimer toutes les preuves avant que la police n’arrive. Cela n’a donc pas beaucoup de sens.

Les FAI (Fournisseurs d’accès à Internet) se réjouissent. Depuis le début, ils ont évoqué leur crainte quand à la difficulté de la mise en place de la loi. Pour les offres Triple Play, ne couper qu’Internet aurait été très compliqué. Les coûts se seraient élevés à plus de 200 millions d’euros. Somme que les contribuables auraient prise en charge puisque la loi stipule qu’aucune partie privée ne devait être pénalisé financièrement par la mise en place de la loi.

Le début de la fin ou la fin du début

Autre question qu’il faut se poser : est-ce vraiment cela qui permettra à l’industrie des médias de sortir la tête de l’eau. Au lieu de s’accrocher à d’anciens modèles. Il devrait penser à faire évoluer leur modèle économique. La vente de CD à l’ère du mp3 n’a plus de sens. Remplir un ipod de 8 Go sur Itunes coûte plus de 15 000 euros. Preuve qu’il y a un problème avec les capacités que la technologie nous apporte et l’offre que l’on nous propose.

Ces entreprises doivent donc se remettre en question et fournir des services et offres adaptées. Téléchargement illimité par abonnement mensuel, location de film à la journée… Autant de possibilité pour inciter les consommateurs à sortir à nouveau leur carte bleue.