"Il faut distinguer le pouvoir d’achat et le vouloir d’achat"

"Le pouvoir d’achat des français n’a pas baissé, il a toujours continué d’augmenter. Il est vrai que depuis le début des années 2000 l’augmentation est moins nette. Nous étions sur une progression qui était de l’ordre de 2% par an, nous sommes depuis le début des années 2000 sur une progression de l’ordre de 1,5 %. Il n’y pas d’augmentation des prix en tant que telle. Il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Les prix ont augmenté sur certains produits, sur lesquels il y a une augmentation de la demande mondiale.

(…) Il faut aujourd’hui distinguer le pouvoir d’achat et le vouloir d’achat. De façon tendancielle, les prix de l’alimentation sont passés en 20 ans de 30 % des budgets des ménages à 14 %. Nous voyons qu’il y a un élargissement de l’offre avec les nouvelles technologies de l’information, les gadgets etc… On ne peut plus dire que ce sont des dépenses superflues, il faut intégrer ces dépenses de communication dans les dépenses contraintes. Ce sont ces dépenses qui augmentent en réalité et qui donnent l’impression aux consommateurs que leur pouvoir d’achat baisse" , a déclaré Pascal Perri, économiste et dirigeant de PNC, un cabinet de conseil en stratégie low cost, dans une interview accordée à Atlantico.

À l’heure où tout le monde parle de la baisse du pouvoir d’achat, il est bon de remettre un peu de perspective. En effet, si beaucoup disent que notre pouvoir d’achat a fortement diminué au cours de ses dix dernières années, il est difficile de le savoir vraiment car en réalité, ce dont nous disposons aujourd’hui n’a rien à voir avec ce que nous avions avant. Si l’on nous retirait tous nos nouveaux "gadgets" qui font aujourd’hui notre quotidien, notre pouvoir d’achat serait, sans aucun doute, beaucoup plus conséquent. Comparons ce qui est comparable. À méditer donc…