"L’Espagne ne fera pas appel au mécanisme international d’aide financière"

8 Décembre 2010



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"Le gouvernement espagnol est respectueux de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE). L'institution a démontré qu'elle savait comment réagir, et nous sommes certains que cela continuera. La plus grande contribution de la Banque centrale ces deux années de crise économique a été d'apporter au système financier des facilités de liquidités. Les banques espagnoles ont pu en bénéficier jusqu'à 130 milliards d'euros. A ce jour, elles en ont usé seulement 75 milliards d'euros.

(…) Nous ne ferons pas appel au mécanisme international d’aide financière. La Grèce a pâti d'un déséquilibre important de ses comptes publics pas uniquement dû à la crise. Entre 2006 et 2008, l'Espagne a dégagé des excédents budgétaires. En Irlande, les difficultés relèvent du système bancaire. Quelque 95 % des banques espagnoles ont passé les "stress tests" de la BCE, contre 50 % en Irlande. Notre industrie financière a nécessité des fonds propres additionnels équivalents à 1,1 % du Produit intérieur brut (PIB), contre un pourcentage supérieur à 20 % du PIB irlandais pour les banques de ce pays. Par ailleurs, il est important de souligner que l’Espagne a participé, à hauteur de notre quote-part réglementaire - 12,48 % -, à la garantie de capitaux levés pour l’Irlande via le fonds européen de stabilité financière
" a déclaré Elena Salgado, la ministre de l'Economie et vice-présidente du gouvernement espagnol dans une interview accordée aux Échos.

La construction a supprimé un million d’emploi

L’Espagne tente, tant bien que mal, de faire face aux doutes qui pèsent quant à son économie. Aujourd’hui, les marchés anticipent que l’Espagne aura recours à l’aide internationale pour faire face au poids de son déficit et de sa dette. Le secteur immobilier continue de pénaliser l’économie espagnole. Depuis le début de la crise, la construction a supprimé un million d’emploi, soit la moitié des nouveaux chômeurs. Ces chômeurs peu qualifiés mettront du temps avant de retrouver du travail. Selon les dernières prévisions, le taux de chômage espagnol devrait se maintenir au dessus de 18 % pendant encore deux ans. Une situation qui risque de peser lourd sur les finances publiques.