L’Etat tourne le dos aux logements sociaux

28 Septembre 2010



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En ce moment, les semaines se suivent et se ressemblent. Toutes les semaines, nous avons droit à une petite coupe dans les dépenses. A chaque fois, elle est discrète, prononcée à demi-mot. Mais, au final, le résultat est là. Le fait est que, malheureusement, réduire les dépenses est nécessaire. En revanche, les secteurs où elles sont effectuées sont plutôt mal choisis. La dernière d’entre elles s’est faite sur le dos des logements sociaux.

Aujourd’hui, il existe quatre millions de logements locatifs sociaux. 10 millions de personnes vivent en HLM. En 2009, 95 000 logements avaient ainsi été construits dans le logement social, un niveau record. D'un budget de 630 millions d'euros en 2009, ces dotations devaient initialement revenir à 500 millions l'an prochain mais, au cœur de l'été, des indiscrétions, confirmées depuis, ont affirmé qu'un prélèvement supplémentaire de 340 millions d'euros serait opéré pour financer une dette de l'État à l'égard de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).

Comme le prélèvement devrait être répété en 2012, puis 2013, c'est donc un total d'un milliard d'euros qui serait ainsi soustrait en trois ans au budget du logement social. Chaque année, cela empêchera la construction de 20 000 logements neufs. Pour les quelque centaines de milliers personnes inscrites sur les listes d’attentes, la nouvelle est loin d’être encourageante.

Vendre aux locataires pour financer de nouvelles constructions

Pour calmer les esprits à la veille de l’ouverture du congrès annuel des HLM, Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement, a annoncé que les hausses de loyers seraient plafonnées l’année prochaine. Elles ne pourront pas dépasser l’inflation. En 2009, deux tiers des gestionnaires HLM ont pratiqué des augmentations supérieures à 1 %, la hausse maximale préconisée. Cette décision est-elle une aussi bonne nouvelle pour les locataires ? Pas sûr. Car, quand les HLM augmentent les loyers, ce n’est pas pour faire des profits, mais pour rénover les immeubles et les appartements. Ces travaux, comme la mise aux normes d’isolation, permettent par la suite de mieux tenir l’évolution des charges.

Autre mesure annoncée par le secrétaire d’Etat : vendre aux locataires pour financer de nouvelles constructions. Selon lui, cela pourrait rapporter près de deux milliards d’euros. Malheureusement dans les faits, ce n'est pas aussi simple. Sur 100 000 logements proposés l’an dernier à la vente, seulement 5 000 ont trouvé preneurs. Soit les locataires n’ont pas les moyens, soit ils n’en ont pas l’envie, jugeant que la location est plus rentable pour eux.