"L'austérité ne suffira pas"

25 Avril 2012



Autres articles
"Aucun candidat n'a porté les idées de libre-échange et d'économie de marché dans la campagne. On recommande à la Grèce, l'Espagne ou l'Italie, pour sortir de leurs difficultés, de s'ouvrir et de privatiser. Mais en France, plus personne ne parle de privatisations ou d'épargne retraite... Toute remise en cause du rôle de l'État apparaît comme une attaque contre notre identité culturelle. Toute l'offre politique vise au retour d'un État protecteur et producteur. Selon un sondage récent effectué dans 25 pays, à peine un tiers de Français sont attachés au libre-échange, contre 70 % dans des pays comme la Chine ou le Brésil. Résultat, nos hommes politiques s'adressent d'abord à ce pôle dominant de l'électorat.

"À peine un tiers de Français sont attachés au libre-échange"

(…) Il est souhaitable que les débats du second tour en finissent avec les boucs émissaires trop faciles -la finance, les riches, les exilés fiscaux, les immigrés... -pour nous ramener à la question clef de la croissance. L'austérité ne suffira pas. Nous avons besoin de croissance. Cela passe inévitablement par une baisse de la dépense publique, un recentrage de l'Etat sur ses vraies fonctions et la libéralisation de l'économie, au moyen d'un renforcement de la concurrence et d'une fiscalité favorable à la croissance. Quel qu'il soit, le futur président se heurtera au choc des réalités", a déclaré Alain Madelin, ancien ministre de l’Économie et de finances, dans une interview accordée aux Échos..

Selon une étude de l’Ifop, réalisée pour le quotidien La Croix, 61 % des Français estiment que dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, on n’évoque pas assez le sujet de l’ouverture économique des frontières et du montant des droits de douane. Or 81 % des personnes interrogées jugent que l’ouverture importante des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises des pays comme la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français a eu globalement des conséquences négatives sur les emplois en France et 72 % font le même constat en ce qui concerne le niveau des salaires dans notre pays. Dans ce cadre, 70 % des Français (chiffre en hausse de 5 points par rapport à une précédente enquête datant de mai 2011) seraient favorables à une augmentation des taxes pesant sur ces importations.