La présence de Vladimir Poutine à la parade militaire chinoise organisée à Pékin la semaine dernière, à l’occasion des commémorations de la fin de la Seconde guerre mondiale, aura été fructueuse : la délégation russe composée de bon nombre d’hommes d’affaires a conclu d’importants contrats commerciaux avec ses partenaires locaux. Plus qu’un simple voyage diplomatique, cette visite reflète la volonté russe de diversifier ses relations économiques. Loin de l’Europe.
Attirer les financements bancaires
Ainsi, parmi les accords les plus significatifs, Gazprom a signé un mémorandum pour l’approvisionnement de gaz à la Chine depuis Sakhalin-3, vaste gisement gazier et pétrolier sur l’île Sakhalin. Ce projet impliquerait au préalable la construction d’un pipeline. Reste cependant quelques difficultés à surmonter, comme les sanctions imposées par les Etats-Unis sur le principal champ gazier de Sakhalin-3, qui rendent le calendrier du projet aléatoire.
De son côté, Rosneft a entrepris des discussions pour permettre à Sinopec, géant pétrolier et chimique chinois, de contribuer financièrement au développement de deux champs gaziers en Sibérie orientale. Compte tenu du poids considérable de la dette de Rosneft, cette source de financement extérieure devrait être appréciée par le groupe russe. Rosneft a également signé un accord-cadre avec China National Chemical Corporation, pour échanger des participations dans ChemChina Petrochemical Corporation, filiale du groupe chinois, et Far Eastern Petrochemical Company, filiale de Rosneft. Ce partenariat devrait aider Rosneft à sécuriser de nouveaux marchés pour ses produits et services dès aujourd’hui et pour le futur, un aspect de plus en plus décisif alors que la concurrence entre les grands fournisseurs d’hydrocarbures pour satisfaire la demande mondiale s’intensifie.
Novatek a vendu sa participation (mineure) dans Yamal LNG, un complexe d’exploitation de gaz naturel liquéfié, au fonds China’s Silk Road (promu par le gouvernement chinois et dont l’objectif est de développer les infrastructures le long de la Route de la Soie). Cette cession permet à Novatek de libérer du capital, pour sécuriser le financement de son plan de croissance à long terme. Pour Yamal LNG, l’enjeu est désormais d’attirer les financements bancaires, ce qui a été difficile ces derniers temps compte tenu notamment des turbulences politiques aux frontières de la Russie.
De son côté, Rosneft a entrepris des discussions pour permettre à Sinopec, géant pétrolier et chimique chinois, de contribuer financièrement au développement de deux champs gaziers en Sibérie orientale. Compte tenu du poids considérable de la dette de Rosneft, cette source de financement extérieure devrait être appréciée par le groupe russe. Rosneft a également signé un accord-cadre avec China National Chemical Corporation, pour échanger des participations dans ChemChina Petrochemical Corporation, filiale du groupe chinois, et Far Eastern Petrochemical Company, filiale de Rosneft. Ce partenariat devrait aider Rosneft à sécuriser de nouveaux marchés pour ses produits et services dès aujourd’hui et pour le futur, un aspect de plus en plus décisif alors que la concurrence entre les grands fournisseurs d’hydrocarbures pour satisfaire la demande mondiale s’intensifie.
Novatek a vendu sa participation (mineure) dans Yamal LNG, un complexe d’exploitation de gaz naturel liquéfié, au fonds China’s Silk Road (promu par le gouvernement chinois et dont l’objectif est de développer les infrastructures le long de la Route de la Soie). Cette cession permet à Novatek de libérer du capital, pour sécuriser le financement de son plan de croissance à long terme. Pour Yamal LNG, l’enjeu est désormais d’attirer les financements bancaires, ce qui a été difficile ces derniers temps compte tenu notamment des turbulences politiques aux frontières de la Russie.
L'énergie, secteur privilégié
Par ailleurs, Sibur s’est entendu avec Sinopec pour développer une usine commune près de Shanghai, pour produire du caoutchouc selon les méthodes de production de Sibur. Ce partenariat représente une véritable porte d’accès au très vaste marché chinois pour le producteur russe, qui pourra faire valoir ses propres technologies et produits. Enfin, Kamaz a signé un accord-cadre avec Hawtai Motor Group, en vue d’assembler des automobiles chinoises en Russie et des camions russes en Chine. Le constructeur chinois a là l’opportunité de capter une part de marché laissée vacante par nombre de concurrents des pays développés. De leur côté, les camions fabriqués par Kamaz sont particulièrement adaptés au marché chinois en raison de leur très bon rapport qualité-prix.
La plupart de ces accords concernent l’approvisionnement énergétique de la Chine et ne sont, à ce stade, que préliminaires. Mais ces discussions commerciales démontrent une volonté grandissante de développer des projets industriels communs. Avec, évidemment, des intérêts économiques et géopolitiques partagés : après les sanctions économiques infligées par l'UE à la Russie, cette dernière est en quête de diversification pour ses exportations énergétiques. Elle se tourne assez logiquement vers la Chine pour réduire sa dépendance commerciale à la demande en gaz de l'Europe. De son côté, la Chine cherche à s’affranchir de sa dépendance au charbon, un enjeu économique et environnemental majeur, en important gaz et pétrole, des matières premières qui lui font défaut. Quant à l’accès facilité au marché russe, réputé pour être protectionniste, il permet aux sociétés chinoises d’explorer de nouvelles pistes de croissance.
A propos de l'auteur : Pavel Laberko est gérant de portefeuille spécialiste des actions émergentes éuropéennes chez UBP.
La plupart de ces accords concernent l’approvisionnement énergétique de la Chine et ne sont, à ce stade, que préliminaires. Mais ces discussions commerciales démontrent une volonté grandissante de développer des projets industriels communs. Avec, évidemment, des intérêts économiques et géopolitiques partagés : après les sanctions économiques infligées par l'UE à la Russie, cette dernière est en quête de diversification pour ses exportations énergétiques. Elle se tourne assez logiquement vers la Chine pour réduire sa dépendance commerciale à la demande en gaz de l'Europe. De son côté, la Chine cherche à s’affranchir de sa dépendance au charbon, un enjeu économique et environnemental majeur, en important gaz et pétrole, des matières premières qui lui font défaut. Quant à l’accès facilité au marché russe, réputé pour être protectionniste, il permet aux sociétés chinoises d’explorer de nouvelles pistes de croissance.
A propos de l'auteur : Pavel Laberko est gérant de portefeuille spécialiste des actions émergentes éuropéennes chez UBP.