La dette française s'envole

1 Octobre 2014
Rémi Lepage



La dette française s'élève à 2 000 milliards d'euros, ce qui est deux fois plus qu'il y a dix ans, et représente 95,1 % du PIB. Ces chiffres placent la France en 8ème position des pays les plus endettés de l'Europe, et la classent parmi les mauvais élèves de la zone euro, le seuil fixé par Maastricht étant de 60 %.

Plus la dette augmente, plus les intérêts gonflent

Pour autant, la dette moyenne de L'Europe est passée de 82,5% à 88% en trois ans. Les créanciers sont essentiellement étrangers, majoritairement européens, et donc l'Etat, les entreprises et les particuliers peuvent emprunter à des taux qui sont relativement bas, d'autant que la France inspire confiance aux investisseurs. Mais ce qui est attractif est aussi très risqué. Si les déficits ont diminué grâce aux prélèvements obligatoires et sont actuellement de 4,4 %, ils continuent d'alimenter la dette, l'Etat et les collectivités territoriales étant obligés de contracter des emprunts pour les combler. 

Or, plus la dette augmente, plus les intérêts gonflent, de nouveaux emprunts deviennent alors nécessaires pour les rembourser, et la dette continue de croître. Le but de la France est donc d'assainir les finances publiques et de lancer un programme d'économies. Pour être en conformité avec la norme européenne, la France doit réduire ses déficits en diminuant ses dépenses et en augmentant ses recettes. Mais l'Etat a revu ses objectifs à la baisse compte tenu de l'insuffisance de la croissance.

La confiance des investiseurs

Ainsi, la diminution prévue pour 2015 n'est plus que de 0,5% et de 2% pour les années suivantes et les économies de dépenses de l'Etat ne s'élèveraient plus qu'à 19 millions d'euros au lieu des 21 prévus et annoncés. En effet, le gouvernement estime qu'après un pic de la dette à 98% du PIB en 2015, celle-ci commencera à se résorber lentement en 2016 et 2017. Ceci ne pourra se vérifier que si les créanciers n'augmentent pas les taux d'emprunt et si les investisseurs continuent de faire confiance à la France.

Rémi Lepage