Les prix du baril ont grimpé en octobre en réaction notamment à l’Accord d’Alger. Cependant, les pressions sur le marché du pétrole ont fini par réapparaître, les dernières données publiées ayant fait état d’une augmentation de l’offre de l’OPEP, d’un nombre croissant de puits de forage aux États-Unis, d’une appréciation du dollar, et d’une offre non OPEP robuste. Le prix spot du brent a ainsi chuté de 7% depuis la dernière semaine d’octobre et se traite actuellement à USD 46,27 le baril. Le marché pourrait reculer, à moins que l’OPEP ne décide de réduire la production de manière significative lors de la réunion de Vienne prévue le 30 novembre, et qu’elle ne freine ainsi l’offre globale.
Offre globale vs demande globale
Sur le mois, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a laissé ses prévisions de croissance de la demande globale inchangées, à 1,2 million de barils/jour (mbj) pour 2016 et 2017. En 2016, l’offre globale devrait s’élever en moyenne à 96,8 mbj (+0,2 mbj sur un an), et elle sera ainsi à 0,5 mbj au-dessus de la demande globale attendue (96,3 mbj). En octobre, l’offre globale a crû de 0,8 mbj (sur un mois), à 97,8 mbj, sous l’effet d’une augmentation des volumes des producteurs OPEP et non OPEP. L’offre OPEP et l’offre non OPEP devraient s’afficher en moyenne cette année à respectivement 40,1 mbj (+1.1 mbj sur un an) et 56.7 mbj (-1 mbj sur un an). En septembre, les stocks commerciaux de l’OCDE ont baissé pour le deuxième mois consécutif. Les stocks pourraient continuer à croître en 2017 si l’OPEP n’accepte pas de réduire sa production.
Offre non OPEP
Autres articles
-
Les 5 innovations marketing qui vont révolutionner le secteur du retail
-
Marché de l’immobilier en berne : comment réagissent les professionnels du secteur ?
-
Les géants du cloud tiennent les entreprises en otage
-
L’impact de l’IA dans le secteur des Datacenters
-
Quels impacts ont les données du secteur informatique sur le climat ?
L’offre non OPEP a crû de 0,49 mbj sur le mois d’octobre et devrait atteindre en moyenne 56,8 mbj au 4e trimestre 2016. Cette hausse a été soutenue par la production russe, qui a atteint un nouveau record, à 11,54 mbj, alors que la production américaine a progressé de 60 000 barils/jour pour la première fois en six mois. Selon l’AIE, l’offre non OPEP devrait en moyenne s’élever à 56,6 mbj cette année et à 57,0 mbj en 2017. Aux États-Unis, l’offre s’améliore en raison d’une production accrue dans le Golfe du Mexique et dans le Bassin permien, et les perspectives sont plus favorables grâce à une augmentation du nombre de puits de forage pétrolier, soit +71 unités sur les trois derniers mois, en particulier dans le Bassin permien, qui est le seul bassin où la production de pétrole s’affiche actuellement en hausse. L’agence américaine de l’énergie a révisé ses prévisions et table à présent sur un recul plus faible pour 2017. L’offre de pétrole américaine devrait en moyenne se monter à 8,8 mbj (-0,6 mbj sur un an) en 2016 et à 8,7 mbj (-0,1 mbj sur un an) en 2017.
Offre OPEP
L’offre a crû de 240 000 barils/jour sur le mois d’octobre, grâce à une hausse des volumes en provenance du Nigeria et de la Libye. Les volumes ont enregistré un record de 33,83 mbj, soit 1,3 mbj de plus qu’il y a un an. Quatre pays, à savoir l’Iran, l’Irak, le Nigeria et la Libye, ont demandé certaines dérogations en termes de réduction de la production. Ainsi, l’Iran souhaite continuer son activité de forage jusqu’à atteindre 4,2 mbj. La Russie devrait, elle, être en mesure de geler sa production de pétrole, à moins que l’OPEP ne fournisse des chiffres détaillés sur la réduction de sa propre production, et les marchés attendent avec impatience cet accord.
A propos de l'auteur : Erasmo Rodriguez est analyste actions, spécialiste des secteurs Energie et Utilities chez Union Bancaire Privée.
A propos de l'auteur : Erasmo Rodriguez est analyste actions, spécialiste des secteurs Energie et Utilities chez Union Bancaire Privée.