Le retour de la crise des dettes publiques de la zone euro, au Portugal et en Irlande, expose la preuve que l’extinction de la crise de mai 2010 par les deux fonds européens n’en avait pas éliminé les fondements.
La situation des finances publiques grecques est certes le résultat de leur gestion traditionnelle, mais pour les trois autres pays périphériques, la crise des finances publiques est le reflet, au Portugal d’un manque de compétitivité, en Irlande et en Espagne d’une bulle immobilière financée à crédit par les banques avec un très fort effet de levier.
Il en résulte deux conséquences :
- A l’exception de la Grèce, les finances publiques sont le reflet d’une économie malsaine.
- Le financement par les banques des bulles immobilières menace alors de transmettre la crise des finances publiques aux banques prêteuses, surtout allemandes et françaises.
La situation des finances publiques grecques est certes le résultat de leur gestion traditionnelle, mais pour les trois autres pays périphériques, la crise des finances publiques est le reflet, au Portugal d’un manque de compétitivité, en Irlande et en Espagne d’une bulle immobilière financée à crédit par les banques avec un très fort effet de levier.
Il en résulte deux conséquences :
- A l’exception de la Grèce, les finances publiques sont le reflet d’une économie malsaine.
- Le financement par les banques des bulles immobilières menace alors de transmettre la crise des finances publiques aux banques prêteuses, surtout allemandes et françaises.
Des solutions inadaptées
Or, les solutions européennes proposées sont inadaptées aux causes de la crise des finances publiques des pays de la zone euro. Lors de la crise de la première semaine de mai 2010, l’Union Européenne, pour l’éteindre, a créé deux fonds européens :
- Elle a porté de 50 à 110 milliards d’€ un fonds européen, primitivement destiné aux sauvetages de la Hongrie et des Pays Baltes. Comme le FMI est intervenu, ce fonds européen a été réorienté vers la Grèce, mais il est aussi disponible pour le Portugal, l’Irlande et éventuellement l’Espagne. Il peut être engagé par la simple majorité des 27 Etats membres de l’Union Européenne.
- Un European Financial Stability Facility (E.F.S.F.) en principe de 440 milliards d’€.
En fait, ce «fonds » correspond à des garanties accordées par les 16 Etats de la zone euro à des emprunts des Etats en difficulté. Le montant garanti par les Etats notés AAA atteint quelque 320 milliards d’€ dont 150 pour l’Allemagne, 110 pour la France et 60 pour les autres Etats AAA.
Ces deux fonds offrent une forte capacité de crédit mais la situation des quatre Etats périphériques (Irlande, Portugal, Grèce, Espagne) ne relève pas d’une simple crise de trésorerie.
- Elle a porté de 50 à 110 milliards d’€ un fonds européen, primitivement destiné aux sauvetages de la Hongrie et des Pays Baltes. Comme le FMI est intervenu, ce fonds européen a été réorienté vers la Grèce, mais il est aussi disponible pour le Portugal, l’Irlande et éventuellement l’Espagne. Il peut être engagé par la simple majorité des 27 Etats membres de l’Union Européenne.
- Un European Financial Stability Facility (E.F.S.F.) en principe de 440 milliards d’€.
En fait, ce «fonds » correspond à des garanties accordées par les 16 Etats de la zone euro à des emprunts des Etats en difficulté. Le montant garanti par les Etats notés AAA atteint quelque 320 milliards d’€ dont 150 pour l’Allemagne, 110 pour la France et 60 pour les autres Etats AAA.
Ces deux fonds offrent une forte capacité de crédit mais la situation des quatre Etats périphériques (Irlande, Portugal, Grèce, Espagne) ne relève pas d’une simple crise de trésorerie.
Restructurer la dette pour la réduire
Pour la Grèce, il s’agit d’un cas classique de surendettement. Couvrir de crédits de trésorerie un surendetté ne résout pas ses problèmes. En fait, il s’agit plutôt de restructurer la dette c'est-à-dire de la réduire… Pour le Portugal, l’Irlande et l’Espagne, les déficits publics sont le reflet de la liquidation d’une bulle immobilière financée à crédit et d’un défaut de compétitivité à l’intérieur de la zone euro.
Pour rétablir la compétitivité, la solution immédiate, est la dévaluation, mais dans la zone euro il est impossible de dévaluer ! Evidemment, l’hypothèse avancée par le Ministre des affaires étrangères portugais, M. Luis Amado, qui a déclaré que le Portugal doit affronter «un scénario de sortie de la zone euro » (Financial Times, 15 novembre 2010) peut alors ouvrir la route d’une « dévaluation correction » pour éliminer des coûts de production trop élevés mais c’est remettre en question l’obligation religieuse de rester dans la monnaie Euro…
Pour rétablir la compétitivité, la solution immédiate, est la dévaluation, mais dans la zone euro il est impossible de dévaluer ! Evidemment, l’hypothèse avancée par le Ministre des affaires étrangères portugais, M. Luis Amado, qui a déclaré que le Portugal doit affronter «un scénario de sortie de la zone euro » (Financial Times, 15 novembre 2010) peut alors ouvrir la route d’une « dévaluation correction » pour éliminer des coûts de production trop élevés mais c’est remettre en question l’obligation religieuse de rester dans la monnaie Euro…
Une crise potentielle équivalente aux célèbres « subprimes »
La liquidation des bulles immobilières financées à crédit par effet de levier transforme en actifs toxiques les crédits immobiliers accordés par les banques prêteuses. Selon une étude de la Royal Bank of Scotland, les banques extérieures aux quatre États périphériques détiennent plus de 2 000 milliards d’euros (voire 2 250 milliards) de crédits à l’intérieur de ces pays. Si ces crédits deviennent toxiques, l’ampleur de la crise se compare alors aux célèbres « subprimes » américaines.
Les crédits bancaires les plus aventurés ne sont alors pas l’acquisition des obligations des États mais les prêts de financement des bulles immobilières. Ainsi se révèlent « les seins que je ne saurais voir » (Molière). Les plans de sauvetage de l’Europe n’ont pas vraiment pour but de sauver les États périphériques mais les banques prêteuses surtout en Allemagne et en France.
Les crédits bancaires les plus aventurés ne sont alors pas l’acquisition des obligations des États mais les prêts de financement des bulles immobilières. Ainsi se révèlent « les seins que je ne saurais voir » (Molière). Les plans de sauvetage de l’Europe n’ont pas vraiment pour but de sauver les États périphériques mais les banques prêteuses surtout en Allemagne et en France.
Deux hypothèses se présentent alors :
- Soit l’Europe active les plans de sauvetage, c'est-à-dire qu’elle prête les sommes nécessaires pour garantir par les finances publiques des États endettés. Ces sommes couvrent la valeur des crédits de financement des bulles immobilières par les banques européennes. Le remboursement des prêts accordés par les fonds européens sera à la charge des contribuables des pays périphériques, sous la forme des mesures d’austérité et des plans de rigueur.
- Soit les États périphériques quittent l’euro et restructurent leurs dettes. Les sacrifices immédiats seront durs pour les peuples, mais la relance économique devient possible pour financer un retour à la bonne fortune. Dans ce cas, l’Europe est elle-même obligée de sauver directement les banques et l’Allemagne refusera de payer.
L’on comprend fort bien que les décideurs européens préfèrent sauver les États périphériques pour qu’ils remboursent les banques. En même temps, c’est sauver l’euro et cela évite de sauver directement les banques, c’est politiquement plus facile…
Les deux auteurs ont publié en août 2010, La vérité sur la crise. Pour en savoir plus sur ce livre, cliquez-ici.
- Soit les États périphériques quittent l’euro et restructurent leurs dettes. Les sacrifices immédiats seront durs pour les peuples, mais la relance économique devient possible pour financer un retour à la bonne fortune. Dans ce cas, l’Europe est elle-même obligée de sauver directement les banques et l’Allemagne refusera de payer.
L’on comprend fort bien que les décideurs européens préfèrent sauver les États périphériques pour qu’ils remboursent les banques. En même temps, c’est sauver l’euro et cela évite de sauver directement les banques, c’est politiquement plus facile…
Les deux auteurs ont publié en août 2010, La vérité sur la crise. Pour en savoir plus sur ce livre, cliquez-ici.