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"Il faut repousser dans le temps l'objectif de retour à l'équilibre des finances publiques en se concentrant sur le seul déficit structurel, pour redonner de l'air à nos économies et ne pas être l'otage de la conjoncture. Il faut parallèlement que la Banque centrale européenne (BCE) procède à des achats massifs d'actifs en dollar pour faire baisser l'euro jusqu'à ce que la valeur de notre monnaie permette de renouer avec la croissance, à l'image de ce qu'a fait l'administration Obama depuis 2009. La BCE doit également procéder à des achats massifs de dettes publiques européennes pour faire baisser notamment les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie, aujourd'hui à des niveaux insoutenables. Il faut relancer l'investissement au niveau européen en utilisant la BEI (Banque européenne d'investissement)et les fonds structurels. Et suspendre l'application des règles prudentielles.
Une rupture avec les schémas traditionnels
(…) La contagion de la crise au-delà de la Grèce a servi de catalyseur à une prise de conscience. Le pire est désormais possible. Le pire, c'est la dislocation de la zone euro. Cela entraîne à la fois la nécessité et l'espoir d'une rupture avec les schémas traditionnels. Contrairement à son prédécesseur, François Hollande l'a compris. Vis-à-vis de l'Allemagne, il est nécessaire de faire de la pédagogie et de montrer que son destin est irrévocablement lié à celui de la zone euro. Elle vacillera si l'Europe éclate, son industrie - le moteur de son économie - exporte à 62 % vers les autres pays européens. Le donnant-donnant avec Berlin serait d'accepter l'intégration politique et budgétaire en échange d'un délai supplémentaire pour revenir à l'équilibre des finances publiques" , a déclaré Matthieu Pigasse, directeur général de la banque Lazard dans une interview accordée aux Échos.
Des conseils plutôt étonnants quand on sait que la banque Lazard a touché de la part de la Grèce 0,015 % de la dette évitée. Au départ, cela devait représenter environ 25 millions d'euros. Entre-temps, la restructuration des créances est passée de 21 % de la dette publique à 53 %, ce qui a porté la rémunération de Lazard à près de 55 millions d'euros.
Des conseils plutôt étonnants quand on sait que la banque Lazard a touché de la part de la Grèce 0,015 % de la dette évitée. Au départ, cela devait représenter environ 25 millions d'euros. Entre-temps, la restructuration des créances est passée de 21 % de la dette publique à 53 %, ce qui a porté la rémunération de Lazard à près de 55 millions d'euros.