Fortes turbulences sur les marchés. Ben Bernanke, le patron de la Réserve Fédérale, a levé le voile sur les intentions de la banque centrale américaine. Et comme le craignaient les investisseurs depuis quelques semaines, la Fed envisage bel et bien d’alléger prochainement son dispositif non conventionnel : les rachats d’actifs opérés jusqu’à présent par la banque centrale, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, pour compresser les taux d’emprunt U.S., diminueront progressivement dès lors que le chômage américain se stabilisera autour de 7%.
Vive le dollar
Pour la première fois, Ben Bernanke a explicitement dévoilé le timing du resserrement monétaire. En toute logique, le retrait du « Quantitative Easing » de la Fed devrait se matérialiser d’ici la fin d’année, si l’amélioration macroéconomique ne se dément pas, et les rachats obligataires pourraient être définitivement stoppés en milieu d’année prochaine. La réaction des marchés à n’a pas tardé. Dans un même élan, les cours des principaux indices boursiers, mais aussi de l’or, de l’argent, du pétrole et de la monnaie européenne ont nettement décroché. Les matières premières ont été particulièrement attaquées, plombées de surcroit par de mauvaises publications en Chine (forte contraction de la production manufacturière), qui valident un peu plus le scénario d’un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale, et plus largement, dans l’ensemble des pays émergents. Véritable baromètre du degré d’aversion au risque des investisseurs, l’indice VIX a cru considérablement.
Seul actif « gagnant » dans ce mouvement baissier d’envergure, le dollar américain. Le billet vert profite non seulement de son statut refuge ultime, que ne parvient plus à assurer l’or, mais surtout d’un cycle de renchérissement programmé : jusqu’ici, les mesures non conventionnelles de la Fed contribuaient délibérément à affaiblir la valeur du dollar, dans le but de stimuler la compétitivité économique américaine et d’amoindrir les coûts de financement sur les marchés obligataires. Avec le resserrement monétaire qui s’amorce – donc moins d’afflux de liquidités sur les marchés – les taux d’emprunt et la valeur du dollar ont de très grandes chances d’augmenter de concert.
Seul actif « gagnant » dans ce mouvement baissier d’envergure, le dollar américain. Le billet vert profite non seulement de son statut refuge ultime, que ne parvient plus à assurer l’or, mais surtout d’un cycle de renchérissement programmé : jusqu’ici, les mesures non conventionnelles de la Fed contribuaient délibérément à affaiblir la valeur du dollar, dans le but de stimuler la compétitivité économique américaine et d’amoindrir les coûts de financement sur les marchés obligataires. Avec le resserrement monétaire qui s’amorce – donc moins d’afflux de liquidités sur les marchés – les taux d’emprunt et la valeur du dollar ont de très grandes chances d’augmenter de concert.
Plus besoin de perfusion monétaire
Résultat, pour les investisseurs actifs, jouer l’appréciation de la parité USD/EUR et surtout USD/JPY, pourrait être « le trade » des prochains mois. Avec deux politiques monétaires désormais en voie de divergence entre le Japon et les USA, la corrélation négative des cours du dollar et du yen va sans conteste se renforcer. Lourd de sens pour les marchés, le virage (maîtrisé) de la politique monétaire de la Fed est toutefois cohérent avec le regain de santé de l’économie U.S. En effet, une économie qui va mieux ne nécessite plus de perfusion monétaire. La décision de la Fed traduit légitimement un mouvement de normalisation économique et financier.
À propos de l'auteur : Fabrice Cousté est directeur général de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.
À propos de l'auteur : Fabrice Cousté est directeur général de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.