Les femmes encore trop peu représentées dans les Comex

8 Mars 2017
Rémi Lepage

L'Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises publie les résultats 2017 de son étude annuelle sur la présence des femmes dans les Conseils d'Administration et les Comités Exécutifs des grandes entreprises. Si la féminisation des Conseils d'Administration est en fort accroissement grâce la loi, l'étude pointe la nécessité d'une nouvelle initiative législative pour accroître la présence des femmes dans ces irréductibles lieux de pouvoir masculins que sont les Comités Exécutifs.



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Alors que la Loi Copé-Zimmermann est entrée en vigueur en janvier 2017, la féminisation des plus grandes entreprises françaises s'est-elle améliorée ? « On pourrait le penser mais l'analyse fine des données nous montre que ce n'est en réalité pas le cas puisque les femmes restent sous-représentées dans les bastions masculins que sont les Comités Exécutifs, dont la diversité hommes/femmes est laissée au libre arbitre des dirigeants » souligne le Professeur Michel Ferrary, qui dirige l'Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises, créé en 2012. Sous sa houlette, le rapport de l'Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises a rendu ses conclusions, basées sur l'analyse des données factuelles des rapports annuels publiés en 2016 par 62 des plus grandes entreprises françaises (CAC40 + CAC Next 20). Il y analyse minutieusement chaque année la présence des femmes dans les Conseils d'Administration, les Comités Exécutifs, la population cadres et les effectifs.

Les résultats 2017 de l'Observatoire SKEMA livrent 6 constats :

 
L'augmentation du nombre de femmes dans les Conseils d'Administration résulte davantage de la création de nouveaux postes d'administratrices que du remplacement des hommes par des femmes. 35,64% de femmes siègent dans les Conseils d'Administration, un net progrès atteint grâce à la loi Copé-Zimmermann, alors qu'elles ne représentaient que 8,5% des effectifs des Conseils d'Administration en 2007. Cette augmentation du nombre d'administratrices ne se traduit pas par un accroissement du nombre de femmes dans les Comités Exécutifs. Elles sont seulement 11,59% à siéger dans les lieux de pouvoir masculins que sont les Comités exécutifs, ce que Michel Ferrary apparente à « l'irréductible plafond de verre supérieur » alors que les femmes représentent 31,69% des cadres. En 2007, les femmes représentaient 8% des membres des Comités Exécutifs de grandes entreprises. Cette faible évolution en 10 ans (+3,59%), illustre la persistance de ce plafond de verre et milite pour une nouvelle initiative législative en faveur de quotas.

 
Le croisement de la féminisation des Conseils d'Administration (contrainte par la loi) et des Comités Exécutifs (laissée libre à la volonté des dirigeants) met en évidence quatre catégories d'entreprises : les Championnes de la Diversité, qui affichent un pourcentage de femmes dans les deux instances de gouvernance supérieur à la moyenne (ENGIE, Sodexho, L'Oréal, Publicis), les Machistes Contrariées où le pourcentage de femmes dans le CA est supérieur à la moyenne mais le pourcentage dans le CE inférieur à la moyenne, voire nul (Altran, Vivendi, Technip, Eiffage...), les Irréductibles Machistes où les pourcentages de femmes dans les deux instances de gouvernance sont inférieurs à la moyenne (LafargeHolcim, Airbus, Carrefour...)  et les Potentielles Championnes de la diversité où le pourcentage de femmes est élevé dans le Comité Exécutif mais inférieur à la moyenne dans le Conseil d'Administration (Orange, Dassault Systèmes, Saint Gobain...). Le croisement de la féminisation des Comités Exécutifs et des populations Cadres fait émerger quatre catégories d'entreprises : Les Féminines qui utilisent leur important vivier de femmes cadres pour féminiser leur Comité Exécutif.  Les Masculines, dont le faible taux de femmes cadres limite la féminisation de leur Comité Exécutif,  les Machistes, qui disposent d'un très important vivier de femmes cadres mais ne l'utilisent pas et les Amazones dont le vivier est limité mais l'utilisent au maximum pour féminiser leur Comité Exécutif. Le croisement de la féminisation des populations Cadres et des effectifs met en avant une accentuation de la bipolarisation sexuelle des entreprises : les entreprises féminines sont de plus en plus féminines et les entreprises masculines, de plus en plus masculines. La rentabilité opérationnelle moyenne sur 5 ans (EBITD) de l'entreprise est positivement corrélée avec le pourcentage de femmes cadres dans l'entreprise. L'analyse sectorielle du Luxe, de la Finance et de l'Automobile le confirme.

Les résultats 2017 de l'Observatoire SKEMA livrent 6 constats :
L'augmentation du nombre de femmes dans les Conseils d'Administration résulte davantage de la création de nouveaux postes d'administratrices que du remplacement des hommes par des femmes. 35,64% de femmes siègent dans les Conseils d'Administration, un net progrès atteint grâce à la loi Copé-Zimmermann, alors qu'elles ne représentaient que 8,5% des effectifs des Conseils d'Administration en 2007. Cette augmentation du nombre d'administratrices ne se traduit pas par un accroissement du nombre de femmes dans les Comités Exécutifs. Elles sont seulement 11,59% à siéger dans les lieux de pouvoir masculins que sont les Comités exécutifs, ce que Michel Ferrary apparente à « l'irréductible plafond de verre supérieur » alors que les femmes représentent 31,69% des cadres. En 2007, les femmes représentaient 8% des membres des Comités Exécutifs de grandes entreprises. Cette faible évolution en 10 ans (+3,59%), illustre la persistance de ce plafond de verre et milite pour une nouvelle initiative législative en faveur de quotas.

 
Le croisement de la féminisation des Conseils d'Administration (contrainte par la loi) et des Comités Exécutifs (laissée libre à la volonté des dirigeants) met en évidence quatre catégories d'entreprises : les Championnes de la Diversité, qui affichent un pourcentage de femmes dans les deux instances de gouvernance supérieur à la moyenne (ENGIE, Sodexho, L'Oréal, Publicis), les Machistes Contrariées où le pourcentage de femmes dans le CA est supérieur à la moyenne mais le pourcentage dans le CE inférieur à la moyenne, voire nul (Altran, Vivendi, Technip, Eiffage...), les Irréductibles Machistes où les pourcentages de femmes dans les deux instances de gouvernance sont inférieurs à la moyenne (LafargeHolcim, Airbus, Carrefour...)  et les Potentielles Championnes de la diversité où le pourcentage de femmes est élevé dans le Comité Exécutif mais inférieur à la moyenne dans le Conseil d'Administration (Orange, Dassault Systèmes, Saint Gobain...). Le croisement de la féminisation des Comités Exécutifs et des populations Cadres fait émerger quatre catégories d'entreprises : Les Féminines qui utilisent leur important vivier de femmes cadres pour féminiser leur Comité Exécutif.  Les Masculines, dont le faible taux de femmes cadres limite la féminisation de leur Comité Exécutif,  les Machistes, qui disposent d'un très important vivier de femmes cadres mais ne l'utilisent pas et les Amazones dont le vivier est limité mais l'utilisent au maximum pour féminiser leur Comité Exécutif. Le croisement de la féminisation des populations Cadres et des effectifs met en avant une accentuation de la bipolarisation sexuelle des entreprises : les entreprises féminines sont de plus en plus féminines et les entreprises masculines, de plus en plus masculines. La rentabilité opérationnelle moyenne sur 5 ans (EBITD) de l'entreprise est positivement corrélée avec le pourcentage de femmes cadres dans l'entreprise. L'analyse sectorielle du Luxe, de la Finance et de l'Automobile le confirme.


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