"Les fournisseurs d'accès à Internet perdront la bataille"

9 Janvier 2013



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"Avec Youtube et ses flux de données de plus en plus importants, Google exerce une extraordinaire pression sur les modèles économiques des fournisseurs d'accès à Internet. Aux Etats-Unis, ces derniers ont déjà perdu la bataille. Ils n'ont pas réussi à faire payer l'interconnexion à Google, à Apple, à Facebook... D'où la nécessité pour les opérateurs de répercuter les coûts auprès des consommateurs. En Amérique du Nord, on peut payer 120 euros par mois pour un service triple play..

"Augmenter la taille du tuyau"

(…) Je pense que dans la guerre de la télévision, Apple, Netflix et Google gagneront. C'est à ce moment qu'on verra la vraie valeur d'un opérateur neutre comme nous. Nous ne cherchons pas à brider les services en ligne, nous préférons augmenter la taille du tuyau. Parce que ces professionnels doivent pouvoir accéder en permanence à leurs applications et à leurs informations, nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir une mauvaise connectivité. Et avec plus de 2 terabits par seconde de capacité, nous sommes encore mieux interconnectés qu'Orange en Europe. Le peering gratuit ou payant représente 60 % de notre trafic aujourd'hui, soit beaucoup plus que chez la plupart des opérateurs. L'année dernière, notre trafic a plus que doublé, passant de 300 Gbps à 1 Tbps", a déclaré Octave Klaba dans une interview accordée aux Échos.

L'hébergeur OVH, qui s'est diversifié depuis peu dans l'accès à Internet, préfère accroître la taille du tuyau qui le relie à Google plutôt que de jouer le bras de fer et de réclamer une compensation pour la hausse constante du trafic. Depuis plusieurs années, Free et Google ne cessent de s'affronter sur la question des accords d'interconnexion. Avec l'explosion du trafic de certains sites, tels que YouTube (propriété de Google), les fournisseurs d'accès ont commencé à réclamer une contribution de la part des fournisseurs de contenus pour cette disproportion d'utilisation d'un réseau qui nécessite des investissements. Des accords secrets et obscurs, baptisés "accords de peering", ont été mis en place, contre rémunération ou non.