Mario Draghi a cherché à rassurer les marchés sur le risque de déflation. Mais désormais, il ne cache pas être dans l’expectative. Le président de la Banque centrale européenne affirme ainsi mois après mois le même message : la déflation ne s’est pas installée en zone euro. Le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs, a fait savoir par la voix de son président qu’il avait besoin de temps pour obtenir de nouvelles informations sur l’évolution de la conjoncture et de recul pour les analyser.
Un statut quo en forme d'aveu d'impuissance
Mario Draghi s’est d’ailleurs en particulier montré inquiet au sujet de l’évolution des devises et des incertitudes qui planent sur les économies des pays émergents. Cependant, il a surtout jugé que la situation était complexe : "la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas agir aujourd’hui tient à la complexité de la situation… et à la nécessité d’avoir plus d’informations" a avoué Mario Draghi. Il a même ajouté qu’il « n’a pas une attitude laxiste » vis-à-vis de ce contexte de très basse inflation, qui est appelé à se prolonger au cours des prochains mois.
Des affirmations qui peuvent difficilement satisfaire complètement les intervenants sur les marchés, dont beaucoup considèrent que la déflation s’est bien installée en zone euro et qu’en conséquence la Banque Centrale n’a pas encore pris les mesures appropriées pour la contrecarrer. Le président de la BCE a, il est vrai, laissé la porte ouverte à de prochaines évolutions de la politique monétaire.
Des affirmations qui peuvent difficilement satisfaire complètement les intervenants sur les marchés, dont beaucoup considèrent que la déflation s’est bien installée en zone euro et qu’en conséquence la Banque Centrale n’a pas encore pris les mesures appropriées pour la contrecarrer. Le président de la BCE a, il est vrai, laissé la porte ouverte à de prochaines évolutions de la politique monétaire.
Une fort besoin de liquidité
Mais les sous-entendus du gouverneur de la BCE les ont laissés sur leur faim, alors qu’il y avait une forte attente d’une évocation plus explicite d’une nouvelle baisse des taux, voire de mesures visant à apporter de nouvelles liquidités. Le recours à des outils non-conventionnels, tels que l’arrêt de la stérilisation de ses opérations de rachats d’obligations souveraines sur le marché secondaire (programme SMP), n’a pas été écarté, mais il n’a pas non plus été expressément évoqué.
En pratique, le Conseil des gouverneurs attend, avant de prendre de nouvelles initiatives, la publication par la BCE, le 13 février prochain, de l’enquête des prévisionnistes (« Survey of Professional Forecasters »), puis celle, début mars, de ses projections actualisées, qui doivent couvrir une période s’étendant pour la première fois jusqu’à l’année 2016. Il y a ainsi fort à parier que, dans le sillage de ces publications, une baisse des taux pourrait intervenir dès le mois de mars.
A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.
En pratique, le Conseil des gouverneurs attend, avant de prendre de nouvelles initiatives, la publication par la BCE, le 13 février prochain, de l’enquête des prévisionnistes (« Survey of Professional Forecasters »), puis celle, début mars, de ses projections actualisées, qui doivent couvrir une période s’étendant pour la première fois jusqu’à l’année 2016. Il y a ainsi fort à parier que, dans le sillage de ces publications, une baisse des taux pourrait intervenir dès le mois de mars.
A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.