L’objectif général fixé par les Accords de Paris en décembre 2015 afin de limiter le réchauffement climatique à +2 degrés se traduit par un taux de décarbonisation annuel de l’économie mondiale à hauteur de 6,3 %. Près de deux ans plus tard, le cabinet de conseil et d’audit PwC passe au crible la progression des pays du G20 en la matière et établit un comparatif mondial.
Une décarbonisation en progression, mais loin d’être suffisante
Certains pays réussissent à atteindre les objectifs fixés : c’est le cas du Royaume-Uni et de la Chine, qui figurent en haut du classement « Low Carbon Economy Index 2017 » établit par PwC. Néanmoins, une grande majorité reste en deçà. La France en fait partie et peine à atteindre les 3,2% de décarbonisation qui correspondent à ses engagements pris à l’horizon 2030 dans le cadre de l’Accord de Paris. L’intensité carbone de l’économie mondiale n’a, quant à elle, diminué que de 2,6% sur les trois dernières années, ce qui représente moins de la moitié de l’objectif nécessaire pour contenir le réchauffement climatique à deux degrés. La 9ème édition de l’étude « Low Carbon Economy Index » (LCEI) de PwC recense les progrès des pays du G20 dans la réduction de l’intensité carbone de leur économie, c’est-à-dire des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie par million de dollars de PIB.
L’étude révèle que cette intensité carbone a connu une forte réduction en 2016 par rapport à son rythme historique moyen d’environ -1,3% par an jusqu’en 2014. Cependant, les objectifs sont encore loin d’être atteints : si l’intensité carbone de l’économie mondiale a chuté d’environ 2,6% sur les trois dernières années, cette baisse ne correspond même pas à la moitié de l’effort nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés avant la fin du siècle. Seulement deux pays, le Royaume-Uni et la Chine, sont parvenus en 2016 à réduire leur intensité carbone conformément à l’objectif des 2 degrés, alors qu’une grande majorité des pays du G20 reste à la traîne.
L’étude révèle que cette intensité carbone a connu une forte réduction en 2016 par rapport à son rythme historique moyen d’environ -1,3% par an jusqu’en 2014. Cependant, les objectifs sont encore loin d’être atteints : si l’intensité carbone de l’économie mondiale a chuté d’environ 2,6% sur les trois dernières années, cette baisse ne correspond même pas à la moitié de l’effort nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés avant la fin du siècle. Seulement deux pays, le Royaume-Uni et la Chine, sont parvenus en 2016 à réduire leur intensité carbone conformément à l’objectif des 2 degrés, alors qu’une grande majorité des pays du G20 reste à la traîne.
La France à la traîne
Alors que la consommation de charbon a chuté dans beaucoup de pays du G20 grâce à des initiatives nationales de transition énergétique, celle-ci s’est en réalité « déplacée » vers d’autres pays, comme l’Inde, la Turquie ou l’Indonésie, qui ont fortement augmenté leur production d’énergie à partir de charbon. Ainsi, le charbon continue aujourd’hui de fournir un tiers des besoins en énergie de l’humanité et sa consommation n’a reculé que de 1,4% au niveau mondial. La consommation d’hydrocarbures a, quant à elle, augmenté de 1,8%. Et pour ce qui est du solaire et de l’éolien, ils enregistrent une augmentation de 30% et 15,9% respectivement, mais restent des sources d’énergie très mineures à l’échelle mondiale. La France se classe parmi les moins bons élèves pour cette année, tout en restant un cas à part.
Après avoir réduit son intensité carbone de 9% en 2014, elle n’a pas réussi à rééditer cette performance en 2016 pour continuer à montrer l’exemple. En effet, celle-ci a augmenté de 0,4% entre 2015 et 2016, faisant entrer la France dans le top 5 des mauvais élèves. Avec 2,4% de réduction moyenne de son intensité carbone sur la période 2000-2016, la France doit désormais décarboniser son économie de 3,2% chaque année entre 2016 et 2030 pour être en ligne avec ses objectifs à l’horizon 2030. Selon Sylvain Lambert, associé responsable du département Développement durable chez PwC : « La France est toujours loin des objectifs fixés par les Accords de Paris. Cependant, elle bénéficie d’une longueur d’avance confortable sur les autres puissances économiques, puisqu’avec 118 tonnes de CO2/million de dollars de PIB, elle conserve l’intensité carbone la plus faible du G20. »
Après avoir réduit son intensité carbone de 9% en 2014, elle n’a pas réussi à rééditer cette performance en 2016 pour continuer à montrer l’exemple. En effet, celle-ci a augmenté de 0,4% entre 2015 et 2016, faisant entrer la France dans le top 5 des mauvais élèves. Avec 2,4% de réduction moyenne de son intensité carbone sur la période 2000-2016, la France doit désormais décarboniser son économie de 3,2% chaque année entre 2016 et 2030 pour être en ligne avec ses objectifs à l’horizon 2030. Selon Sylvain Lambert, associé responsable du département Développement durable chez PwC : « La France est toujours loin des objectifs fixés par les Accords de Paris. Cependant, elle bénéficie d’une longueur d’avance confortable sur les autres puissances économiques, puisqu’avec 118 tonnes de CO2/million de dollars de PIB, elle conserve l’intensité carbone la plus faible du G20. »
Le Royaume-Uni et la Chine, les bons élèves
Le Royaume-Uni et la Chine se classent en tête des pays du G20 pour la croissance verte, avec un taux de décarbonisation de leur économie de 7,7 et 6,5% respectivement en 2016. Il s’agit des deux seuls pays à faire mieux que le taux nécessaire pour remplir l’objectif des 2 degrés de réchauffement climatique. C’est le résultat d’une baisse de la consommation de charbon et d’une amélioration de l’efficacité énergétique, parallèlement à une croissance économique dynamique dans ces deux pays.
Pour Olivier Muller, directeur au sein du département Développement durable de PwC, « l’évolution structurelle de l’économie chinoise a joué un rôle important dans la décarbonisation du pays, le tertiaire ayant crû plus rapidement que d’autres secteurs à plus forte intensité énergétique. La Chine s’est par ailleurs dotée d’importantes capacités d’énergie renouvelable en 2016, dépassant même les Etats-Unis dans ce domaine. »
Au Royaume-Uni, le taux de décarbonisation est près de trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Cela s’explique, entre autres, par une chute des émissions de 6% due au passage du charbon au gaz et par la baisse de la consommation d’énergie. Le Royaume-Uni a atteint en 2016 le plus fort taux moyen de décarbonisation depuis l’an 2000.
Pour Olivier Muller, directeur au sein du département Développement durable de PwC, « l’évolution structurelle de l’économie chinoise a joué un rôle important dans la décarbonisation du pays, le tertiaire ayant crû plus rapidement que d’autres secteurs à plus forte intensité énergétique. La Chine s’est par ailleurs dotée d’importantes capacités d’énergie renouvelable en 2016, dépassant même les Etats-Unis dans ce domaine. »
Au Royaume-Uni, le taux de décarbonisation est près de trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Cela s’explique, entre autres, par une chute des émissions de 6% due au passage du charbon au gaz et par la baisse de la consommation d’énergie. Le Royaume-Uni a atteint en 2016 le plus fort taux moyen de décarbonisation depuis l’an 2000.
L’urgence d’agir pour tous les Etats
Si l’on en reste à ce rythme de progression sans inverser la tendance, en 2036, le « budget carbone » (la quantité maximale de carbone que l'on peut émettre sans dépasser la limite de +2 degrés) sera épuisé. Alors que les États s’apprêtent à discuter d’un relèvement de leurs objectifs nationaux lors de la conférence de Bonn sur les changements climatiques, la semaine prochaine, l’étude met en lumière le fait que l’Accord de Paris ne pourra être tenu que si tous les pays s’engagent à accélérer leurs actions.
Sylvain Lambert conclut : « Au regard des actions prises pour le climat et le respect de l’objectif des deux degrés, l’abîme qui sépare les États en tête de notre indice de ceux les moins bien classés ne fait que se creuser, ce qui est source de tensions pour l’économie au niveau mondial. Les entreprises sont encouragées, notamment par les investisseurs, à évaluer les risques associés au scénario des 2 degrés de réchauffement climatique. Mais rares sont encore les entreprises qui formulent leurs prévisions ou leur planification en fonction de cet objectif. Malgré la hausse de la tarification du carbone à travers le monde, le signal du prix reste souvent trop faible pour motiver un véritable investissement dans l’économie décarbonée. »
Sylvain Lambert conclut : « Au regard des actions prises pour le climat et le respect de l’objectif des deux degrés, l’abîme qui sépare les États en tête de notre indice de ceux les moins bien classés ne fait que se creuser, ce qui est source de tensions pour l’économie au niveau mondial. Les entreprises sont encouragées, notamment par les investisseurs, à évaluer les risques associés au scénario des 2 degrés de réchauffement climatique. Mais rares sont encore les entreprises qui formulent leurs prévisions ou leur planification en fonction de cet objectif. Malgré la hausse de la tarification du carbone à travers le monde, le signal du prix reste souvent trop faible pour motiver un véritable investissement dans l’économie décarbonée. »