Médicaments : une pâle copie

6 Mai 2013



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Selon une étude réalisée par l'Assurance maladie, la France était en 2010 la plus grande consommatrice de médicaments en Europe avec 114 euros par an et par habitant. Pour faire baisser ce chiffre, l’Etat souhaite pousser la consommation des génériques. Pour autant, pas sûr que cela suffise à réduire le déficit de la Sécurité sociale. En effet, l'Etat dépense des millions en incitations : ce qu’il gagne d’un côté, il le perd de l’autre.

3 500 euros de primes !

D'ici fin de mai, les 22 000 pharmaciens français recevront une prime moyenne de 3 500 euros de l'Assurance-maladie. Une récompense pour avoir relancé la vente des génériques l'an dernier, en encourageant leurs clients à acheter ces pilules à bas prix plutôt que des molécules de marque, plus coûteuses. L'addition sera salée pour l'Assurance-maladie qui devra verser près de 240 millions d'euros. Cette politique de rémunération à la performance sera poursuivie en 2013. Pour inciter les patients, l’État les oblige à avancer les frais de leurs médicaments s'ils refusent un générique.

Depuis vingt ans, en effet, les pouvoirs successifs ont préféré jouer la carte des incitations financières plutôt que celle des mesures contraignantes, notamment vis-à-vis des médecins. Pour un succès qui n'est même pas satisfaisant, puisque la part de marché du générique atteignait tout juste 23 % en volume en 2011, un des plus mauvais résultats des pays développés. Les économies réalisées grâce à ces médicaments low cost (1,4 milliard d'euros en 2011, 7 milliards depuis 2002) pourraient donc être beaucoup plus importantes.