Note : 4/5 Vivement conseillé
À quoi ressemblera demain ? C’est à cette difficile question que Caryl Ferey a voulu répondre. Ou du moins, fournir des éléments de réponses. Dans Nouveau Monde Inc, paru en mai 2011, l’auteur construit un monde imaginaire dans lequel il perd Marie, le personnage principal, et le lecteur.
À quoi ressemblera demain ? C’est à cette difficile question que Caryl Ferey a voulu répondre. Ou du moins, fournir des éléments de réponses. Dans Nouveau Monde Inc, paru en mai 2011, l’auteur construit un monde imaginaire dans lequel il perd Marie, le personnage principal, et le lecteur.
Tout est jugé à l’aune de sa valeur économique
Mais, au fil de la lecture, on comprend bien que Caryl Ferey parle bien du présent et des dérives de nos sociétés. Ce monde imaginaire n’est rien d’autre que notre façon de vivre poussé à l’extrême. Et c’est en quoi ce livre est intéressant. Il nous met face à nos propres contradictions. Tout comme Marie, qui veut absolument aller au ski alors que le monde dans lequel l’enferme l’auteur s’écroule, nous fermons les yeux sur ce qui nous dérange.
Et l’économie dans tout ça allez-vous me dire ? Et bien, il est présent tout au long du livre. C’est même elle qui structure tout ce monde imaginaire. L’auteur critique ainsi, tour à tour, notre mode de consommation, quand il imagine que l’on puisse acheter et vendre des enfants comme n’importe quel produit, le productivisme à tout va, qui conduit à faire travailler les retraités, et les inégalités, lorsque les gens pauvres sont obligés d’habiter dans des zones trop bruyantes. Tout les excès du capitalisme sont mis en avant. Même la notion du tout utilitaire y passe. C’est ainsi que les gens ou les animaux jugés inutiles sont tout simplement rayé de la carte. Finalement, dans cet univers, tout est jugé à l’aune de sa valeur économique.
Et l’économie dans tout ça allez-vous me dire ? Et bien, il est présent tout au long du livre. C’est même elle qui structure tout ce monde imaginaire. L’auteur critique ainsi, tour à tour, notre mode de consommation, quand il imagine que l’on puisse acheter et vendre des enfants comme n’importe quel produit, le productivisme à tout va, qui conduit à faire travailler les retraités, et les inégalités, lorsque les gens pauvres sont obligés d’habiter dans des zones trop bruyantes. Tout les excès du capitalisme sont mis en avant. Même la notion du tout utilitaire y passe. C’est ainsi que les gens ou les animaux jugés inutiles sont tout simplement rayé de la carte. Finalement, dans cet univers, tout est jugé à l’aune de sa valeur économique.
"On n’est pas des monstres"
Ce monde est poussé par un rationalisme froid et distant des sentiments classiques. Mais tout ne semble pas perdu. A travers l’ironie, l’auteur laisse quelques touches d’espoir. Le guide de Marie ne lui déclare-t-il pas, énervé : Les animaux inutiles dotés d’une grande beauté ont été préservés. On n’est pas des monstres. ". Les valeurs changent mais elles sont toujours là. Au final, Marie ne pense plus à son séjour au ski, elle pense enfin à son ami qu’elle vient de perdre : "Non, je pense à Pierre. Quel con", répond elle, apaisée, à son hôte. Ce Pierre n’est-il pas le lecteur ?
Pour en savoir plus : (reprise du communiqué de presse)
- L’auteur : Après une jeunesse passée en Bretagne et une scolarité chaotique, Caryl Férey est parti faire le tour du monde, à 21 ans, notamment en Nouvelle-Zélande, cadre de ses futurs romans Haka et Utu (Série Noire, Gallimard). Mille petits boulots lui ont appris qu'il ne voulait pas travailler plus pour gagner plus, mais que chaque heure était précieuse − ne pas vivre comme si c'était la dernière, mais la première. L'écriture toujours. Aujourd'hui installé à Paris, l'auteur navigue entre ses romans noirs (Zulu, Gallimard, 2008), le cinéma, la radio et la musique.
- Le résumé : Marie croyait partir au ski avec Pierre, pas qu'elle boirait avec ses amis et participerait à leurs jeux imbéciles. Marie croyait que les accidents de voiture n'arrivaient qu'aux autres, que la mort était abstraite. Marie ne croyait pas qu'elle rencontrerait un jour un attaché culturel tchétchène, encore moins qu'il l'emmène sur la lune. Marie ne savait pas que le monde était comme elle : à l'agonie...
- Le résumé : Marie croyait partir au ski avec Pierre, pas qu'elle boirait avec ses amis et participerait à leurs jeux imbéciles. Marie croyait que les accidents de voiture n'arrivaient qu'aux autres, que la mort était abstraite. Marie ne croyait pas qu'elle rencontrerait un jour un attaché culturel tchétchène, encore moins qu'il l'emmène sur la lune. Marie ne savait pas que le monde était comme elle : à l'agonie...