Régulation de la finance : toujours des promesses

21 Février 2011



Dominique Strauss Kahn a profité de sa venue sur les plateaux de France 2 pour en remettre une couche. Les dirigeants politiques n’ont pas tenu leurs promesses concernant les régulations financières. Il en a bien sûr profité pour accuser discrètement Nicolas Sarkozy : « Ce que je trouve scandaleux, c’est que les banques aujourd’hui sont revenues à une pratique courante avant la crise, notamment en matière de rémunération et de bonus. Moi, j’ai entendu certains responsables politiques dire 'plus jamais ça !' Résultat, les bonus sont revenus comme avant. Je le dis avec clarté, les modes de rémunération dans le système financier poussent au crime." Ce qu’il oublie de dire, c’est que lui aussi avait déclaré de belles paroles. Deux ans plus tard, le FMI n’a pas fait grand-chose dans ce sens.

Article publié pour la première fois le 23/02/2009

"Le système financier dans le monde entier n'est pas encore sain et du coup les effets de la relance ne sont pas suffisamment importants. Il faut aller jusqu'au bout du nettoyage du bilan des banques qui ne se met pas en place assez vite. On ne va pas se priver de sauver nos banques sous prétexte qu'il y a des dirigeants qui ont mal fait leur travail. (...) L'organisation de la régulation mais aussi la sortie de crise doivent avancer du même pas. L'année 2009 va être difficile et la sortie de crise n'est pas à attendre avant début 2010 si on fait tout comme il faut, alors que dans le cas contraire, elle va durer" a déclaré Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, le mardi 17 février, sur France Inter.

Une action à la dynamite sur les paradis fiscaux ? On attend toujours

Il a également déclaré que dépenser des centaines de milliards de dollars pour sauver des banques qui sont à l’origine de la crise pouvait sembler être paradoxal pour le grand public. Mais, en réalité, cette aide est primordiale car les banques sont indispensables au fonctionnement de l’économie mondiale. Il a néanmoins expliqué qu’il fallait arrêter tout distribution de dividendes pour les banques aidées par l’Etat, jugeant scandaleux qu’il puisse en être différemment. Sur la question de la réforme de la réglementation financière, le patron du FMI s'est dit en faveur d'une "i[action à la dynamite sur les paradis fiscaux ]"», même si "un certain nombre d'Etats considèrent que ce n'est pas le plus urgent". La future réglementation devrait aussi limiter les capacités d'endettement, qui ont précipité la crise.