Sarkozy et économie : ça ne rime pas

27 Janvier 2010



Lors de son apparition télévisuelle, Nicolas Sarkozy nous a encore montré à quel point la démagogie et la pédagogie étaient utiles en politique. Malheureusement, sur les problématiques économiques, il en a fait trop. Au final, son discours l’a desservi car il ne l’a pas rendu crédible. Extraits de quelques une des ses perles.

Emploi

"C'est en train de se retourner. Je crois en la politique économique que nous mettons en oeuvre. Dans les semaines ou les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage dans notre pays. (…) Comment on retrouve de la croissance ? En permettant aux gens de travailler davantage. C'est la richesse qui crée la richesse."

Dans les semaines ou les mois qui viennent . Une telle précision est à louer. Merci pour la prévision. Elle rendrait jaloux bien des économistes. Au moins, il ne peut pas se tromper.

Banques

"Je demande aux banques françaises de faire leur travail, et leur travail ce n'est pas d'aller jouer avec les traders sur les marchés boursiers. Leur travail c'est de prêter, il faut revenir aux fondamentaux."

Sans apporter de nouvelles réglementations son message risque de ne pas être entendu par les intéressées. Il a oublié de préciser "Jacques a dit".

Travailler plus

"Le problème de la France, c'est de travailler plus, pas de travailler moins."

Nous n’avons pas eu droit à son désormais légendaire « Travailler plus pour gagner plus ». Peut-être s’est-il rendu compte que pour la majorité des Français c’était "Travailler plus pour gagner autant, voire moins".

Affaire Henri Proglio

"Henri Proglio fait preuve d’une qualité professionnelle exceptionnelle (…) Son salaire est le 23e de France pour une entreprise qui est la 2e de France (…) Ce qui me choque, c'est les salaires de certains footballeurs, les bonus des traders, le salaire d'un président de banque dont j'ai demandé la démission après l'affaire Kerviel. Pas d'avoir à la tête de nos entreprises les meilleurs entrepreneurs. Ce qui me choque, c'est le gros salaire qui ne correspond pas à la responsabilité, à un mérite, à un travail, à une utilité. C'est ça le vol."

Quand Nicolas Sarkozy aime quelqu’un il le fait savoir. Il ne faut pas toucher à ses amis. Reste à savoir si lui mérite son salaire.

Déficit public

"Je suis aussi en charge des déficits. Je ne peux pas conduire le pays à la ruine."

Comme pour l’ensemble de son discours, on a envie de dire : "Après les paroles, il faut passer aux actes".