Les craintes d’une aggravation des tensions commerciales au niveau mondial ont poussé le sentiment de confiance des investisseurs à un plus bas niveau en Europe. Néanmoins, en l’absence de choc conjoncturel et de nouvelle dégradation des indicateurs macroéconomiques (les indices PMI et IFO se sont stabilisés et anticipent une expansion de l’activité), les investisseurs ont opéré, à partir de septembre, une rotation sectorielle vers les valeurs de type «value» (financières, minières, énergie, etc.) au détriment des valeurs de type «growth».
Une défiance exagérée à court terme
Cette rotation a permis aux grandes valeurs de rattraper leur retard relatif sur les Small & Midcaps (petites et moyennes capitalisations) européennes. Ces dernières avaient en effet surperformé par rapport aux grandes capitalisations du début de l’année jusqu’à la fin août. Ainsi, fin septembre, l’indice MSCI Europe affichait une hausse de 0,84% depuis début janvier, contre une progression similaire de 0,75% pour le MSCI Europe Small Cap. Le mois d’octobre a jusqu’ici confirmé cette rotation dans le marché. L’aversion au risque des investisseurs demeure très élevée sur les marchés européens (sentiment plutôt «risk-off» que «risk-on»), alors que les inquiétudes liées aux négociations difficiles sur le Brexit et le bras de fer entre Rome et la Commission européenne sur le budget italien vont entretenir un climat d’incertitude au cours des prochaines semaines.
Pour autant, nous pensons que ce sentiment de défiance des investisseurs a sans doute été exagéré à court terme. On peut ainsi espérer se retrouver dans un marché offrant des opportunités d’achat si les différents indicateurs de perception de la conjoncture ne laissent pas apparaître une nouvelle dégradation de la confiance en Europe.
Pour autant, nous pensons que ce sentiment de défiance des investisseurs a sans doute été exagéré à court terme. On peut ainsi espérer se retrouver dans un marché offrant des opportunités d’achat si les différents indicateurs de perception de la conjoncture ne laissent pas apparaître une nouvelle dégradation de la confiance en Europe.
Moyennes capitalisations européennes : un PER à moins de 14
Davantage exposées à la conjoncture européenne, les Small & Midcaps présentent, par conséquent, des perspectives intéressantes. Les fondamentaux de ces valeurs demeurent attrayants, avec une croissance attendue des bénéfices à 12 mois de plus de 10%. Dans un marché moins «cher» qu’en début d’année (le PER moyen à 12 mois des Small & Midcaps européennes évolue à moins de 14, contre 17 début 2018), les valeurs de moyenne capitalisation offrent donc de réelles opportunités d’investissement. A condition de suivre un processus de sélection rigoureux, fondé sur une méthodologie «bottom-up», on pourra notamment se concentrer sur les Small & Midcaps françaises, irlandaises ou espagnoles. Les entreprises positionnées sur des marchés de niche, générant du «pricing power», ouvertes à l’international, et présentant des bilans solides, sont également à privilégier.
A propos de l'auteur : Charlie Anniss est gérant Small & Midcaps Européennes à l’Union Bancaire Privée (UBP).
A propos de l'auteur : Charlie Anniss est gérant Small & Midcaps Européennes à l’Union Bancaire Privée (UBP).