Après des années de croissance non inflationniste, dans un contexte de révolution digitale poussant les prix des biens et services à la baisse, une page est assurément en train de se tourner. Si le prix du baril se maintient à des niveaux proches de 80 dollars, il ne fait guère de doutes que le retour de l’inflation va installer une nouvelle donne pour les investisseurs.
Les salaires repartent à la hausse
En effet, la hausse récente du prix du baril n’est pas sans conséquence sur l’économie des pays développés. Cette remontée significative du prix des hydrocarbures pèsera sur l’inflation qui devrait ressortir, en 2018, à 3% en rythme annuel aux Etats-Unis et à 2% en Europe. De mai 2017 à mai 2018, le prix du baril de brent a augmenté de 52% tandis que le WTI progressait de 46%. Les prix des métaux ressortent en hausse de 15% sur la même période. Seuls les prix des denrées alimentaires ont stagné (+2%). Ces hausses se répercutent déjà sur les prix finaux. Dans un contexte de croissance, elles justifient les demandes d’augmentations de salaire dans les entreprises afin d’éviter aux ménages une érosion de leur pouvoir d’achat.
Aux Etats-Unis, les salaires sont enfin repartis à la hausse (+2,9% entre janvier 2017 et janvier 2018). En Europe, les revalorisations salariales ont commencé également (accords de branche en Allemagne notamment). La BCE aura ainsi les coudées plus franches pour justifier une sortie de son quantitative easing. De son côté, la Fed va poursuivre sa politique de resserrement monétaire alors que les taux longs américains poursuivent leur envolée (le rendement de l’emprunt d’Etat à 10 ans a dépassé la barre des 3% en mai, pour la première fois depuis début 2014 !). Face à l’augmentation de leur coût de financement, les entreprises seront ainsi contraintes d’ajuster leurs prix, sauf à accepter une érosion de leurs marges.
Aux Etats-Unis, les salaires sont enfin repartis à la hausse (+2,9% entre janvier 2017 et janvier 2018). En Europe, les revalorisations salariales ont commencé également (accords de branche en Allemagne notamment). La BCE aura ainsi les coudées plus franches pour justifier une sortie de son quantitative easing. De son côté, la Fed va poursuivre sa politique de resserrement monétaire alors que les taux longs américains poursuivent leur envolée (le rendement de l’emprunt d’Etat à 10 ans a dépassé la barre des 3% en mai, pour la première fois depuis début 2014 !). Face à l’augmentation de leur coût de financement, les entreprises seront ainsi contraintes d’ajuster leurs prix, sauf à accepter une érosion de leurs marges.
Marchés actions européens : le secteur du luxe reste en pointe
A l’issue du premier trimestre 2018, les dernières statistiques européennes donnent l’impression d’un léger tassement de la croissance (+0,3% au T1 2018 en France après +0,7% au T4 2017). Certes, la conjoncture reste bien orientée mais la croissance n’accélère plus. En Italie, la formation d’une coalition improbable (Ligue et Mouvement 5 Etoiles) aux accents anti-européens suscite l’inquiétude temporaire des marchés, même si l’Italie, pays en panne de croissance, ne saurait prendre le risque de rompre avec Bruxelles. Sur les marchés actions européens, ce regain de l’inflation est, par conséquent, favorable aux valeurs disposant d’un bon « pricing power », c’est-à-dire aux entreprises en mesure de continuer à augmenter leurs prix de vente indépendamment de la concurrence et du contexte macroéconomique.
A ce titre, le secteur du luxe reste éminemment attractif. Les succès retentissants de LVMH et Kering démontrent la force d’un secteur dont les marques s’imposent avec succès dans le monde entier comme un vecteur de rêve et un marqueur social important, notamment en Chine. Sans oublier les valeurs technologiques, moins présentes en Europe qu’aux Etats-Unis, mais dont les capacités d’innovation rendent attractives auprès des investisseurs. De leur côté, les valeurs bancaires vont continuer à profiter du nouveau contexte de hausse des taux, propice à la revalorisation de leurs marges. En revanche, les « utilities » (services aux collectivités), les valeurs télécoms et les laboratoires pharmaceutiques devraient souffrir du relèvement des taux.
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.
A ce titre, le secteur du luxe reste éminemment attractif. Les succès retentissants de LVMH et Kering démontrent la force d’un secteur dont les marques s’imposent avec succès dans le monde entier comme un vecteur de rêve et un marqueur social important, notamment en Chine. Sans oublier les valeurs technologiques, moins présentes en Europe qu’aux Etats-Unis, mais dont les capacités d’innovation rendent attractives auprès des investisseurs. De leur côté, les valeurs bancaires vont continuer à profiter du nouveau contexte de hausse des taux, propice à la revalorisation de leurs marges. En revanche, les « utilities » (services aux collectivités), les valeurs télécoms et les laboratoires pharmaceutiques devraient souffrir du relèvement des taux.
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.