En décembre 2015 la Fed avait relevé ses taux pour la première fois en 10 ans mais en début d’année 2016 des indicateurs décevants et les craintes des opérateurs sur la reprise économique mondiale ont alimenté la prudence du Comité Fédéral d’Open Market (FOMC) ce qui a pesé sur le dollar. À partir du mois de mars, la monnaie américaine a dévissé jusqu’à atteindre un point clé le 3 mai dernier. En effet, les 92 points sur le dollar index sont un seuil majeur testé à maintes reprises en 2015, niveau à partir duquel les intervenants estimant très probable une reprise américaine accompagnée d’une hausse de taux ont spéculé à la hausse.
La séance du mercredi 18 mai a été particulièrement haussière suite à la publication d’un compte rendu du FOMC plaidant pour une normalisation de la politique monétaire à venir. La Fed, même si elle ne souhaitait pas prendre les marchés à contre-pied, a en effet laissé entendre que les marchés étaient devenus trop pessimistes et qu’une hausse de taux pourrait intervenir à court terme. Toutefois, ne cédons pas à l’optimisme retrouvé, la probabilité que la Fed monte ses taux en juin est inférieure à 40% (indiquée par les Fed Funds) et nous voyons mal comment la banque centrale américaine pourrait prendre le risque de déstabiliser les marchés en augmentant ses taux une semaine avant le referendum anglais du 23 juin ! Autrement dit, le dollar pourrait-il retomber au profit de la monnaie unique ? C’est un scénario à ne pas écarter.
Malgré un dollar ancré dans une tendance de long terme toujours solide, il est à noter que la paire EURUSD n’évolue plus à la baisse depuis un an déjà et ce alors que Mario Draghi a augmenté le programme de soutien européen de 60 à 80 milliards par mois (ce qui était censé faire pression sur l’euro et qui n’a pas du tout eu cet effet, voir séance du 10 mars) ; un changement de paradigme semble donc avoir eu lieu. Partant de ce principe, mais également du fait de la tendance de moyen terme matérialisée par un canal haussier et enfin de la Fed qui ne devrait pas monter ses taux, il se pourrait que des velléités haussières refassent surface à l’approche de supports clés.
Malgré un dollar ancré dans une tendance de long terme toujours solide, il est à noter que la paire EURUSD n’évolue plus à la baisse depuis un an déjà et ce alors que Mario Draghi a augmenté le programme de soutien européen de 60 à 80 milliards par mois (ce qui était censé faire pression sur l’euro et qui n’a pas du tout eu cet effet, voir séance du 10 mars) ; un changement de paradigme semble donc avoir eu lieu. Partant de ce principe, mais également du fait de la tendance de moyen terme matérialisée par un canal haussier et enfin de la Fed qui ne devrait pas monter ses taux, il se pourrait que des velléités haussières refassent surface à l’approche de supports clés.
Attention au consensus
Graphiquement, il est trop tôt pour parler de support puisque les cours se situent à 1,12, à une centaine de pips du bas de canal, nous ne faisons que surveiller le comportement des cours. La paire EURUSD pourrait aussi se retourner à la hausse sans forcément atteindre ce bas de canal. Afin de cadrer la tendance baissière de court terme nous avons tracé une oblique passant par tous les plus hauts récents. En cas de cassure de cette dernière, avec de préférence un chandelier de retournement à la clé, la probabilité d’un retournement haussier augmenterait fortement. En conclusion, attention au consensus.
Lorsque de nombreux intervenants étaient haussiers au-dessus des 1.14 et que le 12 et 13 mai dernier les banques les plus baissières sur l’euro respectivement Deutsche Bank puis Goldman Sachs indiquaient revoir leurs objectifs de cours à la hausse un retournement baissier a eu lieu. Alors que la situation semble s’inverser et que la baisse de l’euro semble de nouveau actée, un sentiment de déjà vu nous invite à un certain pragmatisme pour les semaines à venir, en amont de nombreux rendez-vous avec les banquiers centraux au mois de juin.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.
Lorsque de nombreux intervenants étaient haussiers au-dessus des 1.14 et que le 12 et 13 mai dernier les banques les plus baissières sur l’euro respectivement Deutsche Bank puis Goldman Sachs indiquaient revoir leurs objectifs de cours à la hausse un retournement baissier a eu lieu. Alors que la situation semble s’inverser et que la baisse de l’euro semble de nouveau actée, un sentiment de déjà vu nous invite à un certain pragmatisme pour les semaines à venir, en amont de nombreux rendez-vous avec les banquiers centraux au mois de juin.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.