Le ralentissement de l’économie américaine met en évidence la fin d’un cycle. Les banques centrales peuvent difficilement remettre en cause leurs politiques accommodantes sans risquer un krach obligataire de grande ampleur. Dans ce contexte, les opportunités existent, notamment sur les obligations convertibles, les actions européennes et la dette émergentes et à condition de rester extrêmement sélectifs sur les émetteurs.
La Fed gardera un biais accommodant
Les dernières statistiques américaines témoignent d’un ralentissement de la conjoncture. Les indicateurs ISM (industrie et services) ont déçu ainsi que les commandes de biens durables. Les profits des entreprises américaines, qui ont encore baissé de 4,9% au T2 2016 en glissement annuel, constituent un élément majeur qui milite contre une remontée substantielle du taux directeur de la Fed. Les bénéfices (après taxes) ont ainsi connu leur cinquième trimestre consécutif de repli en rythme annuel. Au final, la croissance américaine ne devrait ressortir qu’à 1,3% en 2016 et 1,6% en 2017 selon les prévisions prudentes de la banque Degroof Petercam.
Monter les taux directeurs de manière importante en période de recul des bénéfices serait en effet catastrophique sur le marché de l’emploi et en termes de croissance. Dans ces conditions, si une hausse symbolique de 25 points de base est toujours possible à l’horizon du début d’année prochaine, nous restons convaincus que la Fed gardera un biais accommodant durant une période de temps prolongée en ce qui concerne son taux directeur. Du côté de la BCE : pas de nouvelles… mauvaises nouvelles ! Les investisseurs pensaient à tort qu’une annonce d’un allongement du QE serait probablement annoncée, il n’en n’a rien été. Ce qui est plutôt sain. Pour autant, personne ne connaît le mode d’emploi pour désintoxiquer les marchés de ces politiques non conventionnelles auxquelles ils se sont habitués.
Monter les taux directeurs de manière importante en période de recul des bénéfices serait en effet catastrophique sur le marché de l’emploi et en termes de croissance. Dans ces conditions, si une hausse symbolique de 25 points de base est toujours possible à l’horizon du début d’année prochaine, nous restons convaincus que la Fed gardera un biais accommodant durant une période de temps prolongée en ce qui concerne son taux directeur. Du côté de la BCE : pas de nouvelles… mauvaises nouvelles ! Les investisseurs pensaient à tort qu’une annonce d’un allongement du QE serait probablement annoncée, il n’en n’a rien été. Ce qui est plutôt sain. Pour autant, personne ne connaît le mode d’emploi pour désintoxiquer les marchés de ces politiques non conventionnelles auxquelles ils se sont habitués.
Risque politique en Europe à surveiller
Dans ce contexte difficile, les investisseurs cherchent de nouveaux relais de croissance. Avec des taux proches de zéro, les obligations n’offrent plus de rendement et les obligent à se tourner vers les actions par défaut, malgré l’atonie de la conjoncture et des résultats d’entreprises. Il y a quelques jours, l’émission obligataire de Sanofi offrait un taux négatif. Seule la dette émergente, qui reste largement dépendante de la politique de la Fed, est ressortie jusqu’à présent comme un placement opportun. A condition de se montrer très sélectif car les situations sont très disparates selon les pays. Les obligations convertibles européennes sont aujourd’hui particulièrement attractives en terme de valorisation et sont un excellent produit pour un investisseur en quête de rendement mais ne souhaitant pas s’exposer aux actions.
Concernant les actions européennes, les opportunités s’avèrent plus nombreuses car le cycle de reprise économique n’est pas encore achevé, mais le risque politique demeure particulièrement important. Les négociations sur le Brexit s’annoncent compliquées. En Italie, le référendum constitutionnel attendu en novembre sera aussi une question de confiance posée à Matteo Renzi et constitue à ce titre un risque potentiel en cas de victoire du non. Fin octobre, on surveillera le réexamen de la note du Portugal par DBRS, la seule agence de rating qui maintient le pays en catégorie Investment Grade. Conséquence d’un abaissement de la note du pays en catégorie High Yield : la BCE ne pourrait plus acheter de dette souveraine portugaise. En Espagne, l’instabilité politique n’est toujours pas résolue. Et 2017 sera une année très « politique » avec les élections présidentielles en France en avril/mai et fédérales en Allemagne prévues en octobre.
A propos de l'auteur : Laurent Gaetani est directeur général de Degroof Petercam Gestion.
Concernant les actions européennes, les opportunités s’avèrent plus nombreuses car le cycle de reprise économique n’est pas encore achevé, mais le risque politique demeure particulièrement important. Les négociations sur le Brexit s’annoncent compliquées. En Italie, le référendum constitutionnel attendu en novembre sera aussi une question de confiance posée à Matteo Renzi et constitue à ce titre un risque potentiel en cas de victoire du non. Fin octobre, on surveillera le réexamen de la note du Portugal par DBRS, la seule agence de rating qui maintient le pays en catégorie Investment Grade. Conséquence d’un abaissement de la note du pays en catégorie High Yield : la BCE ne pourrait plus acheter de dette souveraine portugaise. En Espagne, l’instabilité politique n’est toujours pas résolue. Et 2017 sera une année très « politique » avec les élections présidentielles en France en avril/mai et fédérales en Allemagne prévues en octobre.
A propos de l'auteur : Laurent Gaetani est directeur général de Degroof Petercam Gestion.