En premier lieu, nous ne croyons pas à la catastrophe que certains annoncent sur les Etats-Unis. La raison l’emportera car le pays cherche davantage le rééquilibrage des relations économiques avec ses partenaires qu’une politique mercantiliste dont ils seraient les premières victimes. Dans ses échanges internationaux, Donald Trump cherche à redonner espoir aux américains « déclassés » professionnellement dont le taux de suicide atteint des sommets rarement égalés. Cette phase doit permettre de rassurer une fraction de la population profondément inquiète et touchée par la mondialisation.
Vers un sérieux coup de frein de la croissance chinoise ?
Certes, le taux de chômage atteint des points extrêmement bas mais le taux d’activité également, témoignant d’une réelle fragilité de la croissance. La panne de la consommation et des investissements constitue un sérieux handicap que l’économie américaine doit contrecarrer. Le dollar particulièrement fort au cours de ces dernières années a littéralement plombé la balance commerciale vis-à-vis de ses principaux partenaires. Un retour vers une parité de 1,15 $ pour un euro nous semble très probable d’ici la fin de l’année 2017. La Chine souhaite à tout prix le maintien d’un niveau de croissance au-dessus de 6% quitte à utiliser le poison à dilution lente qu’est l’octroi débridé de crédit.
Les agents économiques privés cumulent une dette représentant plus de 250% du PIB chinois. Cela n’est pas sans rappeler une certaine époque de crédit facile aux Etats-Unis… Sa position stratégique en Asie est claire, elle souhaite dominer l’Asie et a déjà obtenu l’assentiment de tous les pays de la zone en échange d’une protection à l’exception de la Corée du Sud. Sur le plan économique, la Chine a très vite compris que son avenir passerait par des acquisitions de savoir faire à l’extérieur de ses frontières mais également par une montée en gamme de ses produits. Les sociétés technologiques se multiplient. La question du rééquilibrage des relations commerciales avec les Etats-Unis nous semble centrale. Un retour vers des échanges plus en faveur des Etats-Unis pourrait donner un sérieux coup de frein à la croissance chinoise car la reprise par la consommation domestique, même si elle est une réalité aujourd’hui, n’est pas suffisante pour maintenir une progression du PIB au-delà de 6,50%.
La Russie marque son retour sur la scène internationale (Crimée, Ukraine, Syrie) mais qu’en est-il de son économie ? Force est de constater que l’économie n’est pas la question centrale pour le président russe dont le mandat arrive à expiration en 2018. Sa préoccupation est de redonner aux Russes le sentiment d’exister sur la scène internationale. Le rouble et le MICEX (indice boursier local) ont particulièrement bien performé en 2016 mais l’année en cours sème le doute. Les ressources issues du secteur énergétique avaient fortement progressé avec les cours du brut. Mais les accords conclus avec les pays de l’OPEP de limitation de la production de pétrole auxquels se sont associés Russes et Kazakhs risquent de coûter cher car des vents contraires soufflent à présent avec la dégradation du rouble et la baisse du brut… la double peine ! La vraie source d’inquiétude est au Moyen-Orient où les tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran peuvent dégénérer. L’affrontement Sunnites-Chiites pourrait potentiellement déstabiliser plus encore la région sur fond de baisse des prix du baril et donc de difficultés budgétaires sérieuses. Un choc dans la région provoquerait une brusque remontée des cours de l’or noir malgré des stocks abondants.
Les agents économiques privés cumulent une dette représentant plus de 250% du PIB chinois. Cela n’est pas sans rappeler une certaine époque de crédit facile aux Etats-Unis… Sa position stratégique en Asie est claire, elle souhaite dominer l’Asie et a déjà obtenu l’assentiment de tous les pays de la zone en échange d’une protection à l’exception de la Corée du Sud. Sur le plan économique, la Chine a très vite compris que son avenir passerait par des acquisitions de savoir faire à l’extérieur de ses frontières mais également par une montée en gamme de ses produits. Les sociétés technologiques se multiplient. La question du rééquilibrage des relations commerciales avec les Etats-Unis nous semble centrale. Un retour vers des échanges plus en faveur des Etats-Unis pourrait donner un sérieux coup de frein à la croissance chinoise car la reprise par la consommation domestique, même si elle est une réalité aujourd’hui, n’est pas suffisante pour maintenir une progression du PIB au-delà de 6,50%.
La Russie marque son retour sur la scène internationale (Crimée, Ukraine, Syrie) mais qu’en est-il de son économie ? Force est de constater que l’économie n’est pas la question centrale pour le président russe dont le mandat arrive à expiration en 2018. Sa préoccupation est de redonner aux Russes le sentiment d’exister sur la scène internationale. Le rouble et le MICEX (indice boursier local) ont particulièrement bien performé en 2016 mais l’année en cours sème le doute. Les ressources issues du secteur énergétique avaient fortement progressé avec les cours du brut. Mais les accords conclus avec les pays de l’OPEP de limitation de la production de pétrole auxquels se sont associés Russes et Kazakhs risquent de coûter cher car des vents contraires soufflent à présent avec la dégradation du rouble et la baisse du brut… la double peine ! La vraie source d’inquiétude est au Moyen-Orient où les tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran peuvent dégénérer. L’affrontement Sunnites-Chiites pourrait potentiellement déstabiliser plus encore la région sur fond de baisse des prix du baril et donc de difficultés budgétaires sérieuses. Un choc dans la région provoquerait une brusque remontée des cours de l’or noir malgré des stocks abondants.
Les thèmes de la technologie, des actifs émergents et des dettes bancaires restent attrayants
Ce monde en rééquilibrage conduit-il à repenser profondément son allocation d’actif ? Pas nécessairement, le monde semble prendre ses marques et hormis le Moyen-Orient, chaque grande économie a trouvé satisfaction dans ses velléités locales, y compris le Japon dont l’alliance avec l’Inde constitue un contre-pouvoir à l’hégémonie chinoise en Asie. Les vrais défis sont économiques. La formidable transformation du monde avec l’ouverture aux pays émergents bouscule l’ordre établi et pousse à la montée en gamme. Nous devons investir dans la technologie et dans les savoirs afin d’exister encore demain. Les acteurs des marchés financiers l’ont bien compris. La valorisation de bon nombre de sociétés de technologie de l’information a des parfums de bulles spéculatives, alors prudence dans son stock picking.
Par ailleurs, l’inflation n’est plus un thème d’investissement pour les mois à venir. La dette d’état est également à éviter car les flux en quête de taux sans risque peuvent s’inverser après l’allègement des programmes de Quantitative Easing. De leur côté, les actifs sur les dettes corporate et notamment bancaires restent de bonnes solutions de repli. L’or également, en assurance de portefeuille, ainsi que les actifs captant les primes de risque. En revanche, l’achat de volatilité est une fausse bonne idée car s’il est vrai que son niveau est extrêmement bas, sa configuration en contango réduit l’intérêt de cette classe d’actifs. Les actifs émergents (actions et obligations) peuvent prendre le relai des belles performances déjà acquises sur les marchés des économies avancées. La réactivité mais aussi une recherche puis une observation attentive des indicateurs susceptibles d’apporter une information prédictive des marchés en devenir sont nécessaires pour assurer la génération de performances. La surveillance des risques géostratégiques est indispensable pour générer une performance régulière, sans draw-down.
A propos de l'auteur : Daniel Gerino, président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.
Par ailleurs, l’inflation n’est plus un thème d’investissement pour les mois à venir. La dette d’état est également à éviter car les flux en quête de taux sans risque peuvent s’inverser après l’allègement des programmes de Quantitative Easing. De leur côté, les actifs sur les dettes corporate et notamment bancaires restent de bonnes solutions de repli. L’or également, en assurance de portefeuille, ainsi que les actifs captant les primes de risque. En revanche, l’achat de volatilité est une fausse bonne idée car s’il est vrai que son niveau est extrêmement bas, sa configuration en contango réduit l’intérêt de cette classe d’actifs. Les actifs émergents (actions et obligations) peuvent prendre le relai des belles performances déjà acquises sur les marchés des économies avancées. La réactivité mais aussi une recherche puis une observation attentive des indicateurs susceptibles d’apporter une information prédictive des marchés en devenir sont nécessaires pour assurer la génération de performances. La surveillance des risques géostratégiques est indispensable pour générer une performance régulière, sans draw-down.
A propos de l'auteur : Daniel Gerino, président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.