Cette mission a permis d’évaluer les progrès accomplis par la Tunisie depuis la révolution qui a chassé le régime de Ben Ali. Lors de leur séjour, nous avons rencontré : Rached Ghannouchi, président d’Ennahda, Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée des représentants du peuple, Bochra Belhaj Hamida, président de la commission des droits et libertés et affaires intérieures de l’Assemblée, Yassine Brahim, ministre du développement et des investissements, Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, Mohsen Marzouk, secrétaire général du parti Nida Tounès et Khemais Jhinaoui, conseiller diplomatique du président de la République Essebsi. Nous avons aussi rencontré des membres de la société civile, juristes, avocats, professeurs, chefs d’entreprise.
Un régime démocratique et parlementaire
Il est indéniable que la Tunisie a réussi à instaurer un régime démocratique et parlementaire qui fait figure d’exception dans le paysage des « printemps arabes ». Les institutions parlementaires sont en place. Cet acquis est à mettre au compte de l’entente entre le parti du président Nida Tounès (l’Appel de la Tunisie) et Rached Ghannouchi du parti islamiste Ennahda qui vantent tous deux la nécessité d’un consensus politique.
R. Ghannouchi a visiblement compris, après la chute des Frères Musulmans en Egypte et du président Morsi, qu’il était impossible de se maintenir seul au pouvoir au risque de provoquer des affrontements face à la résilience de la société civile, notamment des femmes. Mais si la sagesse l’a emporté et a permis d’instaurer un régime parlementaire démocratique tenant compte de toutes les sensibilités tunisiennes, il ne pourra se développer et s’affermir que si certaines conditions sécuritaires et économiques sont réunies.
R. Ghannouchi a visiblement compris, après la chute des Frères Musulmans en Egypte et du président Morsi, qu’il était impossible de se maintenir seul au pouvoir au risque de provoquer des affrontements face à la résilience de la société civile, notamment des femmes. Mais si la sagesse l’a emporté et a permis d’instaurer un régime parlementaire démocratique tenant compte de toutes les sensibilités tunisiennes, il ne pourra se développer et s’affermir que si certaines conditions sécuritaires et économiques sont réunies.
Sur le plan de la sécurité
L’environnement international demeure plus que jamais instable et hostile avec le chaos libyen, le terrorisme sahélien. La Tunisie doit impérativement renforcer son appareil sécuritaire et ses contrôles aux frontières. L’attentat du Bardo déclenché par des terroristes entraînés en Libye démontre la prégnance de l’enjeu sécuritaire sur le tourisme tunisien, facteur économique d’importance.
Sur le plan économique
La révolution de 2011 a d’abord été une révolution de la misère, l’attente du peuple, classes moyennes comprises, demeure grande car les conditions de vie se sont fortement détériorées. Le Gouvernement est décidé à effectuer des réformes structurelles, notamment pour permettre les investissements étrangers mais les freins sont nombreux, la bureaucratie, le statut foncier de l’étranger, les craintes du principal syndicat que l’Etat ne perde le contrôle des entreprises publiques ; les grèves se multiplient, en particulier dans les mines de phosphate.
L’avenir de la Tunisie et de la paix sociale dépend, en conséquence, du succès ou non des réformes capables de créer des emplois mais tout autant des questions de sécurité. Sans oublier la poursuite du consensus politique entre Nida Tounès et Ennahda qui ont su calmer le jeu et s’entendre. La Tunisie a gagné une bataille, elle doit maintenant gagner la guerre de la sécurité et du développement. L’intérêt de la France est simple : accompagner le gouvernement tunisien dans ses projets ; son succès constituera un exemple pour les autres pays arabes et un gage pour la maîtrise des flux migratoires, donc pour nous-mêmes.
A propos de l'auteur : Jacques Myard est député de la Nation, maire de Maisons-Laffitte et président du Cercle Nation et République.
L’avenir de la Tunisie et de la paix sociale dépend, en conséquence, du succès ou non des réformes capables de créer des emplois mais tout autant des questions de sécurité. Sans oublier la poursuite du consensus politique entre Nida Tounès et Ennahda qui ont su calmer le jeu et s’entendre. La Tunisie a gagné une bataille, elle doit maintenant gagner la guerre de la sécurité et du développement. L’intérêt de la France est simple : accompagner le gouvernement tunisien dans ses projets ; son succès constituera un exemple pour les autres pays arabes et un gage pour la maîtrise des flux migratoires, donc pour nous-mêmes.
A propos de l'auteur : Jacques Myard est député de la Nation, maire de Maisons-Laffitte et président du Cercle Nation et République.