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Baisser le taux de rémunération du livret A à 1,75 % sera bénéfique

16 Janvier 2013
Éric Delannoy
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Pierre Moscovici, ministre de l’Économie a annoncé la décision du gouvernement de suivre la recommandation de la Banque de France en abaissant le taux de rémunération du livret A, passant de 2,25 % à 1,75 %. Une décision qui touche de près les Français, très attachés à cette forme de placement. Il faut éviter tout jugement hâtif sur la question : la préconisation de la Banque de France doit être suivie car elle est raisonnable.

La rentabilité reste à son plus haut niveau

Éric Delannoy, vice-président de Weave
Éric Delannoy, vice-président de Weave
Paradoxalement, même avec un taux de rémunération à 1,75%, la rentabilité du livret A reste à son plus haut niveau depuis 2009. En effet, compte tenu de la formule de calcul du taux du livret A et de la baisse tendancielle de l’inflation, il fallait baisser le taux. Appliquer la formule stricte risquait de donner un signal de baisse de pouvoir d’achat au plus grand nombre. Avec un taux de 1,75%, le gouvernement donne donc un coup de pouce : compte tenu de l’absence de risque, il préserve sa bonne rentabilité en valeur réelle.

Cette baisse aura aussi un impact positif sur le logement social. La baisse du taux du livret A est par ailleurs nécessaire pour limiter le coût du logement social. Son financement via le Livret A est en effet moins avantageux aujourd’hui que sur les marchés. C’est également un choix au service de l’économie. Cette baisse constitue un signal aux épargnants pour consommer ou réorienter leur épargne sur des supports sans risque mais à plus forte rentabilité (assurance vie, livret à terme…).

Moins de 10 % des livrets atteignent leur plafond

Cette nouvelle fait oublier la décision contradictoire de relèvement du plafond du livret A arrivée à contre cycle en décembre et en janvier (de 19 125 à 22 950 euros au 1er janvier 2013). Moins de 10 % des livrets atteignant leur plafond, cette mesure bénéficiait réellement à ceux ayant la capacité d’épargne la plus importante. Très mobiles, ces derniers exerçaient déjà leur capacité d’arbitrage en cas de modification du taux. La mesure était donc superflue. A l’inverse, la baisse du taux en dessous du seuil symbolique des 2 % va provoquer un mouvement de décollecte qui pourrait s’avérer bénéfique à l’économie. Cette baisse du taux est donc une bonne nouvelle pour les banques qui vont pouvoir marginalement bénéficier d’un meilleur équilibre de l’épargne.

À propos de l'auteur : Éric Delannoy, diplômé de l'ENSAE, de Dauphine et de Science Po Paris, est vice-président de Weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle.



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