Arnaud Billon s’est toujours vu entrepreneur. Ses parents, eux-mêmes entrepreneurs, lui ont transmis ce goût de la liberté. Il a donc choisi sa formation dans ce sens, pas pour devenir expert-comptable mais pour la richesse et le bénéfice du cursus. Car pour lui, pas de doute : ces études « passionnantes » d’expertise-comptable sont « la meilleure école pour apprendre à diriger une société » puisqu’on est « bon en gestion, en droit, en finance, en management et bien sûr en compta et en expertise », les bases mêmes pour construire une entreprise solide.
Ah la vache !
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Ainsi, à l’issue du baccalauréat, il intègre l’INES avec lequel il obtient sa licence (DCG) et, dans la foulée, prépare le master (DSCG). A 23 ans, il doit reprendre au pied levé l’exploitation familiale en gérance. Il ne connait rien au monde agricole : c’est un choc ! Un choc de culture et de vie. Il passe en un été de la maîtrise des tableaux et des chiffres de son stage en expertise comptable à la maîtrise d’un tracteur. Ainsi, durant les deux mois d’été, il s’initie aux rudiments de la gestion d’un domaine agricole dans la ferme voisine. Ce qu’il a appris durant ses études lui permet de se structurer, de ne pas se disperser et d’emmagasiner une impressionnante quantité de nouvelles informations. Mais comme pour ses études, la charge de travail ne lui fait pas peur et il s’y donne « corps et âme ». L’exploitation qu’il gère englobe une partie agricole qui produit des céréales et des bovins (2 personnes à plein temps) et une partie entretien de jardins (4 personnes). Mais, très vite, il se concentre sur l’agriculture qui devient une véritable passion.
Par sa formation d’expert-comptable, il est contraint de s’interroger en matière de rentabilité et d’objectifs, au travers d’une simple question : « Pourquoi la viande vendue dans les boucheries et supermarchés parisiens est assez chère voire très chère et je n’arrive pas à en acheter alors qu’à l’autre bout de la chaîne, en tant que producteur, je n’arrive pas à en vivre ? ». Un paradoxe qui lui donnera une idée. Durant deux ans, cette question ne cesse de le tarauder pour s’imposer à lui comme une évidence : il manque une structure directe entre producteurs et consommateurs qui court-circuiterait la grande distribution et ses tarifs d’achat exagérément bas pour ainsi briser cette chaîne où « les intermédiaires se gavent sur le dos des producteurs mais aussi sur celui des consommateurs ». Il crée alors sur internet une entreprise indépendante de distribution de viande destinée aux particuliers. A travers ce projet, il joue à fond la carte de l’humour, des valeurs et du terroir : Ah La Vache !
Par sa formation d’expert-comptable, il est contraint de s’interroger en matière de rentabilité et d’objectifs, au travers d’une simple question : « Pourquoi la viande vendue dans les boucheries et supermarchés parisiens est assez chère voire très chère et je n’arrive pas à en acheter alors qu’à l’autre bout de la chaîne, en tant que producteur, je n’arrive pas à en vivre ? ». Un paradoxe qui lui donnera une idée. Durant deux ans, cette question ne cesse de le tarauder pour s’imposer à lui comme une évidence : il manque une structure directe entre producteurs et consommateurs qui court-circuiterait la grande distribution et ses tarifs d’achat exagérément bas pour ainsi briser cette chaîne où « les intermédiaires se gavent sur le dos des producteurs mais aussi sur celui des consommateurs ». Il crée alors sur internet une entreprise indépendante de distribution de viande destinée aux particuliers. A travers ce projet, il joue à fond la carte de l’humour, des valeurs et du terroir : Ah La Vache !
3 000 euros pour démarrer
Animé d’un goût pour l’authenticité, la qualité, le partage et l’envie d’en faire profiter le plus grand nombre, il est aussi soucieux de ceux qui l’entourent et de leur intérêt. C’est pourquoi Arnaud souhaite faire travailler les producteurs qu’il connaît depuis sa plus tendre enfance – amis qui constituent une véritable famille. D’où « l’idée de supprimer les intermédiaires et d’acheminer le meilleur de sa région d’adoption directement dans les assiettes des consommateurs ». Depuis ses études d’expertise comptable, les chiffres, les calculs prévisionnels, les business plan, les bilans ne l’impressionnent plus. Avec 3000 euros pour démarrer, il s’associe à Camille de Boissieu et ils créent ensemble leur entreprise.
Durant un an et demi, ils ne se rémunèrent pas et investissent tout dans l’entreprise, avec l’achat d’un ordinateur, puis d’un deuxième et par la suite d’un camion frigorifique pour ne plus sous-traiter les livraisons. Ah La Vache ! est basée sur un business-model simple : ils achètent les bovins sur pied, s’occupent de l’abattage, de la découpe et de la livraison et réalisent une marge sur tous ces coûts qu’ils ne sous-traitent pas, « une façon d’être le plus compétitif et d’offrir le prix le plus juste pour tout le monde ». Ainsi, ce n’est pas moins de 50 colis de viande qu’ils livrent à domicile chaque semaine. Aujourd’hui, il ne regrette pas de conduire un tracteur au lieu d’être expert-comptable, mais il reconnaît devoir beaucoup à cette formation qui lui a offert une vision large et précise du business.
Tous les jours, il puise dans son expérience et les compétences acquises durant ses études pour faire fructifier son entreprise. Et il est heureux de partager sa vie entre son exploitation, la vente de ses produits, ses rencontres avec les producteurs et les clients et la gestion de son entreprise. Et demain ? De nombreux projets, dont celui d’ouvrir des franchises et de recruter pour se développer. « Mais toujours en gardant à l’esprit deux priorités : la qualité des produits et leur traçabilité, une distribution à moins de 200 km de l’élevage d’origine. » L’expérience d’Arnaud renverse les idées reçues sur les études de l’expertise comptable. Passionné et passionnant, Arnaud est loin d’être ennuyeux : plein d’humour et d’ambition, ce jeune diplômé de la profession comptable peut être fier de son parcours.
Durant un an et demi, ils ne se rémunèrent pas et investissent tout dans l’entreprise, avec l’achat d’un ordinateur, puis d’un deuxième et par la suite d’un camion frigorifique pour ne plus sous-traiter les livraisons. Ah La Vache ! est basée sur un business-model simple : ils achètent les bovins sur pied, s’occupent de l’abattage, de la découpe et de la livraison et réalisent une marge sur tous ces coûts qu’ils ne sous-traitent pas, « une façon d’être le plus compétitif et d’offrir le prix le plus juste pour tout le monde ». Ainsi, ce n’est pas moins de 50 colis de viande qu’ils livrent à domicile chaque semaine. Aujourd’hui, il ne regrette pas de conduire un tracteur au lieu d’être expert-comptable, mais il reconnaît devoir beaucoup à cette formation qui lui a offert une vision large et précise du business.
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