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Et si les espaces de travail contribuaient à rendre l'entreprise plus performante

17 Décembre 2013
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Une réduction de dix minutes de temps de transport domicile-travail par jour permettrait pour le siège social d'une grande entreprise de la région parisienne de gagner 1 400 euros par collaborateur par an, soit 25 % de son coût immobilier annuel.



L'étude menée par Quartier Libre pour la Société Foncière Lyonnaise (SFL) aborde la question immobilière au delà de la simple logique de réduction des coûts à court terme pour l'entreprise. S'appuyant sur différentes enquêtes réalisées auprès de cadres franciliens et d'anciens élèves de grandes écoles parisiennes, sur l'interview de dirigeants de 30 grandes entreprises (Paris et RP), et le soutien d'analyses, Quartier Libre a modélisé l'évaluation de la contribution de l'immeuble de bureau à la performance des entreprises, selon leur typologie.

Maximiser leur temps productif

L'étude mesure comment le choix de l'implantation d'un bureau, son accessibilité, les services offerts aux salariés ou l'aménagement des espaces de travail, contribuent à moyen terme, à maximiser le temps productif, à améliorer le bien être des collaborateurs, l'efficacité organisationnelle et celle de la relation client, comme à mieux incarner l'image de l'entreprise. Le bureau devient créateur de valeur pour l'entreprise, et contribue à la rendre plus performante. "Les dirigeants doivent prendre conscience que leurs bureaux doivent être pensés comme des leviers de création de valeur contributifs et non comme de simples facteurs de coût", explique Clément Berardi de Quartier Libre.

L'accessibilité est au cœur des préoccupations des salariés. Les cadres franciliens passent en moyenne 15% de leur temps de travail dans les transports domicile-travail. Dans la valeur qu'ils attribuent à leur bureau, ils plébiscitent la proximité avec leur domicile ; parmi ceux travaillant à Paris, 50% considèrent un temps de transport supérieur à 35 minutes comme non acceptable et 80% des répondants travaillant hors Paris, considèrent comme non acceptable un temps de transport supérieur à 40 minutes.

La localisation, un facteur clé

D'autre part, les entreprises interrogées dans le cadre de l'étude déclarent un nomadisme de leurs cadres à proportion de 20 à 25% de leur temps de travail. Or, la proximité géographique de l'entreprise avec les clients impacte doublement la performance économique : elle accroit le temps de travail productif (réduction du temps de transport) et augmente l'intensité commerciale (fréquence accrue de rendez-vous).

--> Dans sa modélisation Quartier libre démontre que pour un siège social d'une grande entreprise, 10 minutes en moins, chaque jour, de temps de transport domicile-travail équivaut à un gain annuel de 1400 euros par collaborateur, soit 25% du coût immobilier qu'il représente pour l'entreprise.

--> Ce gain s'applique également à la proximité des clients ou des partenaires, cette proximité permet une nette amélioration de la relation client surtout pour les entreprises en front office.

L'environnement de travail : un déterminant clé du bien être et de l'efficacité organisationnelle

L'environnement de travail source de bien être des collaborateurs, apparaît comme un nouveau terrain de jeu pour les DRH. Il s'agit désormais d'adapter l'entreprise aux attentes et préférences des collaborateurs, notamment pour les « talents », et non l'inverse. Les espaces de travail doivent être facilitants et protecteurs, collectifs et privatisables, supposant des aménagements flexibles (modes projets), variés et correctement équipés (technologies). Les services réservés hier à une population de cadres dirigeants ou opérants comme dispositifs compensatoires deviennent des standards attendus par tous les salariés.

Les zones mixtes offrent de nombreux avantages sur les quartiers spécialisés d'affaires, tout comme l'esprit village est apprécié par les salariés attentifs aux initiatives de RSE. Ainsi, dans la valeur qu'ils attribuent à leur bureau, les cadres supérieurs franciliens plébiscitent, en plus de la proximité, le bureau dans la ville proche des commerces et de différents lieux de socialisation ou de loisirs.

En sachant s'adapter aux nouvelles formes de travail et aux nouveaux rapports sociétaux au travail, le bureau devient un puissant facteur de bien-être et d'efficacité organisationnelle, donc de performance économique. L'étude Quartier libre montre que bien-être et efficacité organisationnelle peuvent engendrer des gains de productivité des collaborateurs de l'ordre de 5 %. Ramené à la valeur ajoutée moyenne d'un collaborateur, c'est à peu près ce que représente son coût immobilier total.

Par ailleurs, l'accessibilité, le confort des espaces de travail, les services offerts et l'implantation dans des environnements de mixité urbaine, parce qu'ils améliorent le bien-être des collaborateurs, sont un puissant avantage concurrentiel dans la gestion des ressources humaines. 50% des cadres supérieurs franciliens, interrogés, sont prêts à modérer leur prétention salariale si cela leur permet de travailler dans Paris intra-muros. Enfin, le bureau est également un véhicule important de l'image de l'entreprise comme l'incarnation de sa stratégie aux yeux des clients comme à ceux des collaborateurs.

Les nouveau paradigmes du bureau

Qu'ils s'agissent des DRH, des cadres ou des anciens élèves interrogés par Quartier libre, l'adaptation des bureaux aux mutations du rapport au travail reste à faire. En synthèse les bureaux à venir devront à la fois être protecteurs (slow office), ouverts sur le monde extérieur (open office) et communautaires (social office). Ces nouveaux paradigmes du bureau vont imposer de repenser complètement la géographie des entreprises ouvrant la voie à l'émergence de réels espaces de travail en réseau et une prise en compte de l'expérience collaborateur, à l'instar de l'expérience client chère aux directions marketing et commerciale.

" Comme une première réponse, certaines des entreprises que nous avons rencontrées réfléchissent déjà aux formes futures que pourraient prendre leurs bureaux. Après la grande vague de regroupement (l'unicité supportée par le décloisonnement, la densification, la rationalisation et la standardisation), elles pensent pour demain à basculer en mode « réseau intelligent » pour notamment prendre en compte les nécessaires rééquilibrages Paris-Banlieue-Province, les envies de proximité (là où les gens veulent vivre) et de protection, les désirs de nomadisme et de liberté", conclue Clément Berardi.



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